PEROU - DE TACNA A PISCO - DU 10 AU 23 JUILLET 2013
MERCREDI 10 JUILLET 2013
La frontière chilienne franchie, nous atteignons l’entrée au Pérou, 2 km plus loin. Les formalités ne sont pas plus compliquées qu’ailleurs, il faut juste trouver les bonnes personnes et bons bureaux. Pour l’immigration, pas de problème une fois le formulaire complété. Ensuite, il faut demander à l’homme « azul » de venir vérifier le véhicule ; il court à droite, à gauche sur le parking. L’inspection sanitaire est moins poussée qu’au Chili, mais il a néanmoins ouvert un bon nombre de placards, sans vraiment fouiller (les fruits et légumes sont interdits). Puis, il faut faire tamponner le document acheté au Chili par un douanier, qui lui aussi arpente le parking. Ensuite, au lieu de faire la queue comme tout le monde au guichet « aduana » situé sur le parking, il faut aller au bureau CIT qui délivre le document d’importation temporaire pour les véhicules non chiliens. Après photocopies, tampons … , on est prêt à partir !
La route qui mène à TACNA, la 1ère ville péruvienne, traverse une zone désertique, sablonneuse, aride ; la même que du côté chilien, le désert n’a pas de frontière, le tout sous un ciel brumeux.
Nous arrivons rapidement en ville et partons l’explorer à pieds. Nous sommes tout près de la cathédrale qui de nouveau, a été construite par Eiffel. Par contre sa structure est assez classique ; ce sont surtout ses vitraux qui sont très beaux.
Elle est située sur l’immense Plaza de Armas plantée de palmiers et de grandes pergolas surmontées de buissons en forme de champignon.
Une grande fontaine en bronze, toujours signée Eiffel, est sensée représenter les 4 saisons. Nous y avons vu 4 personnages, c’est déjà pas mal.
Un arc immense, avec 2 grosses statues en bronze, commémore les héros de la Guerre du Pacifique.
Nous empruntons la rue principale à la recherche d’une banque, première nécessité dans un nouveau pays. Puis direction le bureau de l’assurance LA POSITIVA (Calle Apurímac 201) afin d’assurer le camion car notre assurance ne concernait que le Mercosur. L’accueil n’est pas spécialement jovial, mais nous repartons avec notre assurance. On se demande un peu ce qu’elle couvre pour 15 € par mois …
Nous poursuivons dans les petites rues de cette ville bien agréable ; nous y découvrons la vente de chips au kilo.
La ville comporte de nombreuses places toujours très fleuries.
Et pour les amis du rail (dixit Jean-Marc, moi ne n’en connais pas), encore une loco, britannique cette fois.
Nous avons dû retarder notre montre d’une heure et du coup la nuit tombe à 17H30 ; nous avons maintenant 7 H de décalage avec la France, c’est-à-dire qu’on se couche quand vous vous levez …
Nous nous éloignons un peu du centre et nous stationnons dans une petite rue pour la nuit. On entend bien les voitures, mais cela devrait aller.
Km au compteur à l’entrée au Pérou : 55 429
Km au compteur : 55 467
Km du jour au Pérou: 38
JEUDI 11 JUILLET 2013
16° / 23° - Soleil
Aujourd’hui sera une journée route. Dès la sortie de TACNA, nous retrouvons le désert, terrain sablonneux, aride, plat où les grandes lignes droites semblent ne jamais finir.
Nous croisons des pèlerins qui rallient Tacna à Lima, soit quelques 1 300 km ! Ils nous font signe car ils ont besoin d’eau que nous leurs donnons bien volontiers.
Depuis la frontière, une chose nous intrigue : le désert semble délimité en petites parcelles sur lesquelles sont posées des cabanes en paille, apparemment inhabitées. Serait-ce pour essayer de faire venir des habitants et ainsi apprivoiser le désert ?
De temps en temps, au creux d’une vallée toujours étroite, une oasis donne de la couleur au paysage ; des cultures, des vaches, de la vie.
Nous passons la ville de MOQUEGUA où nous aurions bien fait un tour, mais les nombreux panneaux « interdit aux camions » nous en dissuadent et nous reprenons la panam.
Peu à peu le paysage change ; la route monte et descend au gré du relief désertique, traverse parfois des oasis très vertes, avec leurs cultures irriguées par les rivières qui descendent des neiges éternelles des Andes. Par moment, une brume fraîche vient pendant quelques instants rafraîchir la chaleur qui grimpe vite derrière les vitres.
Nous aurons 2 contrôles de police dans la journée, toujours très sympathiques.
Le soleil est déjà passé derrière les montagnes lorsque nous trouvons refuge dans une mini-oasis, au sein des quelques maisons du village de San Pablo, juste avant EL FISCAL.
Une femme coupe de l’herbe à la serpette et part avec son baluchon sur le dos. Les maisons sont de bric et broc, l’oasis doit juste réussir à les nourrir.
Km au compteur : 55 739
Km du jour : 272
VENDREDI 12 JUILLET 2013
16° / 26° - Brume puis Soleil
Nous quittons notre petit coin de verdure pour attaquer, plein d’ardeur, la longue montée de plusieurs dizaines de km à travers les montagnes de sable et de roche sur lesquelles le sel affleure, ce qui permet à quelques cactus de survivre.
Les couleurs seraient magnifiques, avec ces nuances de brun, de rose et de gris, si il n’y avait pas cette brume qui nous cache des rayons du soleil.
Puis s’en suit un long plateau de sable légèrement rouge.
Un dernier petit col d’où nous découvrons la ville, et c’est l’arrivée sur AREQUIPA, perchée à 2 350 m, dans une grande oasis.
Le trafic est intense et la conduite des Péruviens bien différente de celle des Chiliens ; tant qu’il y a une chance de passer, ils foncent, la main sur le klaxon. Il faut vite reprendre les habitudes de parisien pour rentrer dans la circulation.
Notre GPS ne comprend pas le Pérou ; pas facile de se repérer dans la 2ème ville la plus importante du pays. Après quelques grandes artères, forcément nous nous retrouvons dans les petites rues près du centre historique. Nous réussissons à trouver à nous stationner sur un petit parking, Avenue Parra, devant le casino militaire, non loin du centre ville.
Après avoir trouvé la HSBC, à l’angle d’une des rues de la place principale, nous filons, par les petites rues, sur le marché central pour déjeuner.
C’est plus typique que les restaurants à touristes de la place. Notre assiette est plus que copieuse : un énorme morceau de porc grillé (chicharrone), des pommes de terre au fromage et le rocoto relleno, un piment farci de viande, de riz et de légumes) ; les spécialités de la ville.
Le marché est également bien achalandé en produits frais ; le fromage est par contre identique au Chili, que des pâtes molles.
J’y achète aussi mon petit sac de feuilles de coca en prévision des montées en haute altitude.
Puis s’en suit la visite du quartier historique avec la superbe église jésuite dont la façade est toute ciselée et l’autel recouvert de feuilles d’or ainsi que son cloître qui abrite désormais des boutiques de luxe.
La Plaza de Armas, imposante et bien animée, est entourée de la cathédrale et de beaux édifices de l’époque coloniale bâtis en sillar, une roche volcanique claire qui a valu à Arequipa son surnom de « ville blanche ».
Nous poursuivons par la visite du musée consacré à la Momie « Juanita », la princesse des glaces. Un documentaire, en français, retrace la découverte du corps, en 1995, et la façon dont cette jeune fille inca a été sacrifiée au sommet du volcan Ampato.
Une incroyable procession réussit à gravir ce sommet le plus haut, 6 288 m, et à organiser une cérémonie pour apaiser la colère des dieux, qui se manifestait par des éruptions volcaniques, des avalanches ou des catastrophes climatiques.
La jeune fille sacrifiée devait être très belle, très pure, d’une famille importante, avoir été éduquée au grand centre de Cusco. Sa destinée était en fait figée depuis de nombreuses années et c’était un honneur suprême d’être choisie car elle pensait ainsi rejoindre les dieux. Après avoir bu un breuvage qui devait probablement l’estourbir, elle fut tuée par un grand coup sur la tête puis préparée pour être ensevelie dans une tombe. Elle fut placée en position fœtale puisqu’elle devait renaître près des dieux. Les objets retrouvés dans la tombe et son habillement en tissus fins, prouvent qu’il s’agit du sacrifice d’une personne du plus haut rang.
C’est grâce à l’éruption du volcan voisin qui a fait fondre la glace que la sépulture a été découverte. Grâce aux températures glaciales, son corps était intact, depuis 500 ans. Il est encore présenté dans un caisson gelé, dans une pièce assez sombre où bien-sur les photos sont interdites. Celle-ci est celle du dépliant.
Le musée contient toutes les poteries, tissus, offrandes retrouvés dans la tombe, le tout en parfait état.
Un très beau et intéressant musée ; dommage quand même que, pour la conservation, la lumière soit très tamisée.
Après avoir parcouru encore plein de petites rues où les demeures coloniales sont toutes plus belles les unes que les autres, nous rejoignons le camion et allons nous stationner pour la nuit dans le faubourg YANAHUARA, près du mirador.
La vue sur la ville toute illuminée est jolie.
Sur la place, l’église de 1750 a un autel en bois ciselé vraiment magnifique.
Grâce à la discussion avec 2 policiers très intéressés par le camion et la visite de l’intérieur, nous allons être gardés toute la nuit !
Km au compteur : 55 862
Km du jour : 123
Altitude : 2 350 m
SAMEDI 13 JUILLET 2013
10° / 26° - Soleil
Nous retournons au Mirador voir la ville en plein jour ; dommage pour les photos, le soleil est en plein sur le Volcan Misti qui domine Arequipa du haut de ses 5 822 m.
Nous quittons Arequipa sans trop de problème mais avons un peu de mal à choisir une station service pour faire le plein car aucune n’affiche la même sorte de diesel. Nous choisissons une grande enseigne qui propose du D5, espérons que c’est le meilleur car le diesel péruvien a mauvaise réputation.
De petits combis assurent le transport vers la banlieue mais il faut mieux être sportif !
Nous prenons la route Chivay / Cusco ; elle n’est pas trop mauvaise mais embouteillée par de gros camions avec deux remorques qui rejoignent probablement une mine vu qu’ils transportent de l’acide sulfurique dans une citerne dans le sens de la montée et du minerai dans une benne lorsqu’ils redescendent.
A 3 800 m, nous rentrons dans la Réserve Nationale Salinas y Aguas Blanca, aire de protection des vigognes. Cet animal ressemble au guanaco (qui a disparu du Pérou) par sa couleur mais en plus petit.
Juste après la bifurcation vers Chivay, nous faisons un stop à Bagdad Café, juste un petit café et quelques déballages d’artisanat. Par contre la montagne blanche est splendide.
Nous continuons l’escalade des montagnes et, à 4 675 m, admirons d’autres belles montagnes, noires cette fois, toutes ciselées. C’est aussi le terrain de jeu des lamas et alpagas, eux domestiqués.
A cette hauteur, la neige est présente et même de belles cascades de glace.
Encore un petit effort au cours de la traversée d’un altiplano désolé et nous atteignons la hauteur du Mont Blanc mais ce n’est pas fini …
Il nous faudra grimper jusqu’à 4 870 m pour atteindre le col et le Mirador des Volcans. Mais quel spectacle ! Pas moins de 8 volcans façonnent la vue à 360°, dont le fameux Ampato, le volcan de Juanita.
Les péruviennes, avec leurs magnifiques chapeaux blancs, en paille tressée, agrémentés de dentelle, de paillettes ou d’insignes, proposent de beaux tissus. Etonnement, la température n’est pas glaciale ; le thermomètre nous indique 8° mais le soleil chauffe fort. Par contre le manque d’oxygène rend chaque mouvement difficile.
Puis commence la vertigineuse descente vers CHIVAY, porte d’entrée de la Vallée del Colca.
Située à 3 700 m, c’est la ville la plus importante de la vallée. Nous y arrivons à la nuit tombante et comme le centre n’est pas accessible en camion car ce ne sont que des ruelles, nous poursuivons directement sur YANQUE.
Pour moi la journée se termine avec un horrible mal de tête que même les infusions de coca ont du mal à soulager.
Km au compteur : 56 031
Km du jour : 169
Altitude : 3 430 m
DIMANCHE 14 JUILLET 2013
0° / 22° - Soleil / Nuageux
Nous sommes réveillés à 6H30 par la musique ; sur la place, les déballages et les danseuses sont déjà installés. Tout est bien rodé et orchestré ; dès l’arrivée du 1er autocar de touristes, les danseuses se mettent en piste.
Les Péruviennes, tout en couleurs dans leurs superbes costumes traditionnels proposent tissus, vêtements, artisanat.
En moins d’une heure, autocars et minibus se succèdent et filent ensuite sur le canyon pour voir les condors qui survolent la vallée le matin de bonne heure. La place redevient alors vide et calme et la population reprend ses activités quotidiennes.
Pour eux, les déplacements ne se font pas en autocar !
Ce montage touristique a apparemment bien profité au village car il est différent de ce que nous avions vu il y a 7 ans. La place est grande, bien agencée alors qu’à l’époque seules quelques petites filles dansaient sur une petite place pour obtenir quelques pièces. Maintenant l’activité se déroule à grande échelle ! Le Pérou est victime de ses sites touristiques et cela se ressent.
Nous profitons du beau soleil pour aller aux Thermes de CHACAPI. Seuls quelques locaux barbotent dans les eaux thermales à 36/37°. Un vrai bonheur, dans une eau à température idéale qui nous décontracte bien. Seule la sortie de l’eau est un peu fraîche mais le soleil nous réchauffe vite.
A la sortie du village de Yanque, nous nous arrêtons dans un chemin de terre pour déjeuner, non loin d’un champ où deux femmes travaillent. Elles écrasent laborieusement les épis de blé avec leurs pieds puis, à la fourche ou avec une gamelle, elles le lancent en l’air pour le débarrasser de ses impuretés. Tout content d’assister à une scène d’un autre temps, Jean-Marc, caché dans la cellule, le téléobjectif en mains, mémorise ces pratiques ancestrales.
Soudain, le charme est rompu ; une femme vient de recevoir un SMS !!!
Nous prenons la piste en direction du CANYON DE COLCA. Elle est bordée de cultures en terrasses à flancs de montagnes, avec des sentiers escarpés où l’on se déplace à dos d’âne, de petites maisons en adobe au toit de chaume et de sommets enneigés qui dominent ce paysage grandiose.
Malgré l’afflux touristique, l'agriculture semble être encore la principale activité de la région et l'on croise des paysans travaillant dans les champs avec leurs bœufs ou ânes et leur charrue.
Dommage quand même que le paysan soit monté en courant nous demander de l’argent alors que nous nous étions arrêtés prendre une photo.
Nous poursuivons sur la piste pourrie jusqu’à la Cruz del Condor. Avec les 20 € par personne qu’ils réclament à l’entrée du canyon, ils pourraient au moins entretenir la piste !
Nous nous stationnons sur le parking du mirador où seul un camion allemand est déjà installé. Nous papotons un peu et faisons un tour, profitant de la tranquillité des lieux avant l’arrivée demain matin de 1 ou 2 centaines de touristes.
Km au compteur : 56 068
Km du jour : 37
Altitude : 3 790 m
LUNDI 15 JUILLET 2013
4° / 18° - Très nuageux / Soleil / Très nuageux
A 8 H, nous sommes postés sur le muret qui domine le canyon et attendons les condors. Quelques locaux ont eux aussi fait le déplacement ; apparemment, ils n’ont jamais vu les condors et sont très impatients.
Une trentaine de minibus ou autocars arrivent les uns derrière les autres et déversent des hordes de touristes, pour le plus grand plaisir des femmes qui ont déballé vêtements chauds, bonnets, écharpes …
Pas de chance, le temps est tout couvert et les condors qui remontent du fond du canyon grâce aux courants d’air chaud ne sont que quelques uns.
Il y a les jeunes au plumage marron
et ceux qui ont les plumes blanches ; comme nous, ils blanchissent en vieillissant.
Leur vol gracieux est un vrai plaisir ; ils virevoltent et viennent se poser dans le creux des rochers, le long de la paroi. C’est un beau spectacle mais néanmoins moins impressionnant que celui que nous avions vu il y a 7 ans car les condors nous avaient survolés, à une dizaine de mètres au dessus de nos têtes ; là ils sont restés dans le canyon, en dessous de nous.
Nous revenons au camion plutôt gelés ; les allemands s’apprêtent eux aussi à partir.
Nous longeons le canyon
et arrivons au village suivant, CABANACONDE, 3320 m. ; nous avons un peu de mal à atteindre la place du village car c’est jour de fête.
La fanfare et des femmes en superbes tenues arpentent les rues.
La fanfare s’arrête devant chaque petite échoppe qui offre des bouteilles de bière ; hommes et femmes ne se font pas prier. C’est l’occasion d’admirer les belles robes colorées ou en tissu brillant de ces dames et leurs chapeaux qui ici sont en coton brodé.
Nous parcourons nous aussi les ruelles de ce village oublié des touristes et y faisons quelques courses.
Nous choisissons un petit restaurant local pour le déjeuner. Le service est simple c’est-à-dire que les mains servent plus que les couverts mais l’assiette énorme est très bonne. Quant au prix, il ne donne pas envie de faire la cuisine, 3 € pour nous deux.
Avant de quitter le village, nous passons à la municipalité demander si la piste que l’on souhaite prendre est praticable. La réponse est oui et nous avançons donc jusqu’au village suivant.
La route grimpe la montagne jusqu’à 4 200 m ce qui nous permet d’être au-dessus du plateau et du canyon. On mesure mieux sa hauteur qui dépasse les 3 000 m. La vue est magnifique : entre les cultures en terrasse, les mini-villages cachés dans le creux des montagnes, les parois rocheuses, la rivière au fond du canyon, nous sommes comblés.
En atteignant HUAMBO, nous allons vérifier de nouveau l’état de la piste car nous avons compris qu’il faut confronter 2 ou 3 avis avant de décider. L’homme de la municipalité nous confirme qu’il n’y a aucun problème et est tout content de nous donner des cartes postales de son village et des environs.
Avec un avis négatif et 3 avis positifs, nous décidons de continuer la piste et d’attaquer le tronçon inhabité.
Entre passages de cols à plus de 4 200 m et courtes descentes, la piste serpente dans une zone où les cactus s’épanouissent.
Nous en découvrons encore de nouveau, avec de belles fleurs.
Quant aux autres que nous connaissons bien, ils sont différents ici, avec des tiges fleuries qui sortent en haut des branches. Tout cela dans un beau décor de montagnes et de verdure.
Au fur et à mesure, la vie disparaît et nous roulons maintenant sans apercevoir âme qui vive. Les flancs des collines ne sont plus cultivés, il n’y a plus d’animaux, plus de villages.
Dès que l’on dépasse 4 000 m, quelques flocons de neige virevoltent.
Puis les montagnes franchies, la piste descend doucement mais sûrement. Nous sortons des zones de très hautes altitudes et cela fait du bien pour la respiration.
La nuit tombant, nous nous stoppons le long de la piste dans un des rares endroits à peu près plat.
Km au compteur : 56 197
Km du jour : 129
Altitude : 3 186 m
MARDI 16 JUILLET 2013
10° / 27° / 16° - Soleil / Brume
Nous reprenons notre piste qui en fait est dans un état correct et bien meilleure que celle du Canyon de Colca ; pourtant elle est très peu fréquentée et nous avions peur qu’elle ne soit pas entretenue.
C’est une descente ininterrompue vers le Pacifique. Au fil des km et des altitudes, le paysage passe de la verdure à une aridité relative, avec des cactus, puis une aridité totale où les collines pelées n’offrent plus la moindre touche verte. Comme il n’y a pas d’eau, nous ne croisons aucun village.
Nous entrons ensuite dans une zone très sablonneuse et à l’approche de la jonction avec la route goudronnée, les petites cabanes parsemant le désert réapparaissent. Des panneaux mentionnent « zone d’irrigation » mais il y a encore pas mal de boulot car pour l’instant la verdure reste absente. Puis soudain, les champs apparaissent parcourus par de nombreux canaux d’irrigation et des systèmes d’arrosage.
C’est là que nous rejoignons la Panaméricaine qui file sur CAMANA, au bord du Pacifique. Nous déjeunons dans un mignon petit restaurant à l’entrée de la ville qui propose le fameux Lomo Saltado, un émincé de bœuf grillé délicieux mais de nouveau quelle assiette ; les péruviens seraient’ils des ogres ?
Nous avons des forces pour continuer la route qui longe les plages, monte sur les falaises, redescend dans les vallées verdoyantes des rivières qui descendent depuis les neiges éternelles.
Par contre, la route n’est pas très agréable avec ses nombreux camions, pas franchement prudents, et l’impossibilité de s’arrêter et donc de prendre des photos.
Parfois la route, à 2 voies seulement, est encombrée par des monstres qui nous obligent à nous stopper sur le bas côté à leur passage.
Par endroit le paysage est impressionnant, les immenses dunes de sable tombent à pic dans la mer, seulement stoppées dans leur élan par la route qui les coupe.
Au passage du Cerro de Arena (montagne de sable) un haut mur est construit pour éviter que la route ne soit envahie par le sable ; la dune au-dessus de nos têtes est gigantesque.
La succession de pointes rocheuses de cette côte découpée est aussi très jolie. Dommage, la brume qui s’est levée en début d’après-midi rend le paysage plus fade.
D’ailleurs sur la route, c’est amusant de voir le défilé des panneaux qui alternent entre zone de brume, zone d’éboulement, zone de sable, sur des dizaines de km.
A l’approche de Atico, un nom sur la carte comme souvent ou un village ? (nous verrons demain matin), nous voyons un accès à immense terrain qui va nous servir d’endroit de bivouac. C’est bizarre, il y a des petits bouts de mur partout, des morceaux de construction ; peut-être un projet de camping abandonné. En tous cas, c’est tout près des rochers et c’est avec plaisir que nous entendrons le bruit des vagues du Pacifique.
Km au compteur : 56 451
Km du jour : 254
Altitude : 0 m
MERCREDI 17 JUILLET 2013
17° / 23° - Soleil / Brume
Quelques km, et nous atteignons ATICO, une petite ville avec un marché hyper achalandé en fruits et légumes. On se demande un peu comment ils font dans une région si aride.
A la sortie de la ville, au petit port, les hommes finissent de mettre en caisses la pêche de la nuit. L’énorme camion rejoindra Lima avec toute la cargaison.
Nous poursuivons à travers le désert, d’abord hérissé de gros pics rocheux ocre avant que les dunes de sable n’envahissent de nouveau le paysage. Les dunes sont si hautes en bord de mer que l’on ne voit pas les crêtes ; elles disparaissent dans les nuages.
Nous faisons notre pause déjeuner dans une petite comida de CHALA, une ville assez étendue. Sur une des places, nous assistons à une scène assez comique : les écoliers s’entraînent à marcher aux pas, et dès leur plus jeune âge !
Dix km plus loin, c’est PUERTO INCA, un site archéologique situé en bord de mer, où s’est installé un grand hôtel. Cette crique était un important port de pêche à l’époque des Incas.
Nous pouvons voir les ruines du village (dont une maison un peu reconstituée) et du centre de conditionnement du poisson, ainsi que les sortes de cave où il était conservé. Les produits de la pêche étaient soit acheminés frais par des coureurs à pieds se relayant en trois jours jusqu’à Cuzco, soit salés et séchés sur place.
Plus loin, la panaméricaine coupe le village de TANACA, complètement encerclé de dunes de sable ; un vrai champ de bosses à perte de vue.
Après avoir vu, il y a quelques jours, un bulldozer tombé d’un camion, aujourd’hui c’est un semi-remorque qui est couché sur le bord de la route. Nous ne sommes pas étonnés vu la façon de conduire des Peruviens.
A l’approche de YAUCA, nous traversons une grande oasis ou plutôt oliveraie. Des centaines d’oliviers occupent le creux de la vallée et tout le village n’est qu’un étalage de gros bidons d’huile d’olive.
En fin de journée, nous nous arrêtons à PUERTO LOMAS, dernier village avant que la Panam ne rentre dans les terres pour rejoindre Nazca.
C’est un authentique village de pêcheurs où 2/3 hommes sont en train de vider d’énormes coquillages pendant que quelques femmes nettoient du poisson ; à côté, de gros crabes remplissent un sceau. Nous viendrons voir demain matin si ils en vendent dans la halle.
Installés sur la place, nous sommes soudain aux 1ères loges pour assister à la répétition de jeunes musiciens qui arrivent avec leurs instruments.
Km au compteur : 56 652
Km du jour : 201
Altitude : 0 m
JEUDI 18 JUILLET 2013
19° / 30° - Soleil / Nuageux
Le Pérou est un pays très matinal, cela nous change du Chili et de l’Argentine.
A 5H30, l’autocar klaxonne déjà pour appeler les voyageurs.
Nous allons faire un tour au port.
Les bateaux de pêche finissent de décharger leurs cargaisons, des tonnes de poulpes énormes.
Tout est lavé, trié, mis en caisse et chargé dans les camions.
Dans la petite halle, les femmes, comme hier soir, vident des sortes d’anchois ramenés par les barques de pêche.
Sur la plage, d’autres cassent de gros escargots de mer au marteau pour les vider et les nettoyer.
Tout cela part probablement ailleurs car il n’y a pas de vente.
La Panam nous mène aujourd’hui vers Nazca. En cours de route, nous visitons la Nécropole pré-inca de CHAUCHILLA. 37 tombes datant de 1 000 à 1 300 se trouvaient là ; toutes ont été pillées. Le site regroupe maintenant quelques fragments de poteries, des ossements, des crânes, des momies Nazca, disposés dans 12 tombes.
Nous arrivons à NAZCA quelques km plus loin et nous arrêtons au début de la rue principale pour déjeuner chez RICO POLLO. C’est pour nous un bon souvenir, nous y avions passé notre réveillon du 31 décembre 2005, avec nos amis Gaétanne et Jean-Louis. C’est le seul restaurant que nous avions trouvé ouvert en ce jour de fête qui ne semblait pas en être un dans cette ville. Leur spécialité, le poulet à la brasa avec des frites, ce qui ne faisait pas franchement réveillon, mais nous nous souvenions encore de son goût.
Eh bien, cela n’a pas changé, il est toujours aussi bon, moelleux et bien grillé ; quand au pisco sour, il est super aussi.
La ville, qui n’a rien d’extraordinaire, semble avoir bien changé ; il y a énormément de restaurants et plein d’agences touristiques. Par contre, impossible de trouver de la wifi et le seul cybercafé ouvert ne permet pas de connecter notre ordinateur. Cela ne va sûrement pas être facile dans ce pays.
Nous allons ensuite à 9 km de la ville pour découvrir le CERRO BLANCO, la plus haute dune de sable du monde, avec ses 2 078 m. Honnêtement, elle ne nous a pas paru si haute que ça.
En quittant Nazca par le nord, la Panam longe les fameuses lignes de Nazca, un des plus grands mystères archéologiques du monde ; des lignes, des figures géométriques, des dessins d’animaux visibles uniquement d’avion. Mais qui les a tracés et pourquoi ? Beaucoup d’hypothèses mais aucune certitude.
Nous les avions survolées lors de notre 1er voyage et nous nous contentons cette fois de nous arrêter au 1er mirador d’où l’on voit simplement des lignes. Deux dessins sont visibles du 2è mirador mais plusieurs autocars sont là et nous n’avons pas envie de faire la queue pour monter à la tour.
Nous poursuivons donc notre chemin à la recherche d’un bivouac à l’écart de la route. Une oasis nous attire, c’est SAN JOSE. Au coucher de soleil, son église est très belle.
A peine rentrés dans le village, une horde d’enfants se précipite vers le camion avec toujours cette question, il y a des animaux ? Nous leur expliquons que non, que c’est juste une décoration et que c’est notre maison. Ils ont beaucoup de mal à comprendre que l’on puisse rester là pour dormir, tournent autour du camion, posent beaucoup de questions. Plusieurs fois ils nous demandent si nous avons la télé ; eux ne l’ont pas mais il leur semble incroyable que nous ne l’ayons pas non plus. Tellement intrigués et se demandant ce qu’il peut y avoir dedans, nous finissons par organiser la visite, 2 par 2. Cela fait plaisir de les voir s’extasier, heureux. Même une grand-mère se joint à eux.
Puis la nuit tombe et le village s’endort bien vite.
Km au compteur : 56 812
Km du jour : 160
Altitude : 580 m
VENDREDI 19 JUILLET 2013
19° / 30° - Soleil
Ce matin le village est calme et nous pouvons aller jeter un œil au Temple colonial San José. La visite est rapide car il ne reste que la façade, tout a été délabré et écroulé par les tremblements de terre.
Juste devant, 2 paysans s’affairent à vider des petits sacs de tulle qui contiennent des cochenilles, un parasite qui vit sur les cactus. Cela ressemble à des petits graviers gris, qui une fois écrasés, libèrent une substance rouge épaisse qui sera utilisée pour la fabrication du rouge à lèvre, nous disent’ils.
Nous en verrons effectivement plus loin sur la route sur des cactus.
Renseignement pris, nous avions bien compris car cet insecte produit de l'acide carminique" qui peut être extrait du corps et des œufs de cet insecte pour en faire une coûteuse teinture colorée rouge, le Cramoisi qui est en premier lieu utilisé comme colorant alimentaire" (E120) ou pour les cosmétiques.
Nous reprenons notre route, qui d’endroits désertiques en oasis, nous mène à PALPA, ville réputée pour ses orangeraies.
Effectivement, de nombreux étals présentent d’énormes tas d’oranges en bord de route. Après y avoir goûté et être convaincus de leur douceur, nous repartons avec notre petit sac.
Plus loin de gros boutons jaunes attirent notre attention ; ce sont les fleurs du cotonnier. Jusqu’à présent, nous n’avions vu que le coton et ne savions pas qu’il s’agissait d’abord d’une fleur jaune.
Nous passons par l’oasis HUACACHINA ; c’est une petite lagune à l’eau plutôt verte mais entourée de palmiers et de superbes dunes de sable.
L’attraction principale est le tour de buggy et la descente des dunes en sand-board mais n’ayant pas l’âme de surfers, nous zappons l’excursion. Il y a bien aussi des tours en barque sur le lagon, mais ayant ramé toute notre vie, nous oublions aussi cette activité.
Nous nous contenterons d’une ballade à pieds autour de l’oasis ; c’est mignon même si c’est très touristique et que les restaurants et agences se succèdent les uns aux autres.
Nous nous dirigeons sur ICA. Comme dans toutes les grandes villes, il est difficile de circuler et de se stationner. Après nous être vus refuser l’approche de la Plaza de Armas par la police, c’est à côté de l’église de Luren que nous trouvons à nous stationner.
Nous partons à pieds à la recherche de l’office de tourisme ; à chacune de nos demandes d’orientation, pourtant à des policiers, nous nous faisons balader de droite et gauche sans jamais rien trouver ; ni la HSBC, ni la carte sim pour internet, ni l’office de tourisme. Par contre, on prend plein les oreilles des coups de klaxon incessants des centaines de Ticos (voiturette moto-taxis) qui arpentent les rues ; une ville vraiment épuisante.
De retour au camion, nous nous organisons pour que notre journée de demain soit plus productive et restons dormir sur place. Il est clair que cela ne va pas être l’endroit idéal mais dans une ville comme celle-ci, pas la peine de chercher un coin tranquille.
Km au compteur : 56 947
Km du jour : 135
Altitude : 420 m
SAMEDI 20 JUILLET 2013
19° / 30° - Soleil
La nuit a plutôt été bruyante avec juste une accalmie de la circulation pendant quelques heures. C’est le moment que choisit « le gardien des bonnes nuits » pour passer en soufflant fort dans son sifflet. C’est sa façon de signaler sa présence, ce qui permet de faire fuir les éventuels voleurs et en même temps de rassurer les habitants en les prévenant qu’ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles ! Nous, par contre, cela nous a réveillés. Cela me rappelle ce qu’on apprenait à l’école, à l’époque où une sentinelle faisait son tour de ronde autour des remparts en criant « dormez braves gens ». Eh bien, au Pérou, cela se pratique toujours …
De bonne heure, nous partons dans un quartier où nous sommes sensés trouver la banque, le marché et le centre commercial Tottus, avec l’agence principale Claro. On ne trouvera finalement pas la HSBC qui semble avoir fermé ses portes ; quant à Claro, on y restera une bonne heure, simplement pour acheter une carte Sim. On se croirait chez Sfr au centre commercial chez nous. Il y a une dizaine de guichets, une grande queue, et tout fonctionne par numéros. L’organisation n’est pas des plus efficace et même pour payer, cela nous prend un bon quart d’heure. Par contre, les gens sont très gentils, calmes et serviables.
Nous poursuivons par le marché, très typique. Nous y prenons quelques provisions puis y déjeunons dans une des nombreuses comidas. C’est l’occasion de goûter à une boisson dont nous avons oublié le nom ; elle est faite à base de graines torréfiées et a un peu le goût du café léger froid. En tous cas c’est meilleur que l’Inca Cola, l’horrible jus jaune.
Nous essayons notre carte Sim dans le modem de l’ordinateur mais forcément cela ne fonctionne pas ; nous ne sommes pas prêts d’avoir la wifi ! Abrutis par les klaxons incessants, nous décidons de quitter la ville.
Le bourg suivant est GUADALUPE ; nous nous y arrêtons dans un cybercafé pour relever nos mails. C’est un peu laborieux mais nous réussissons à obtenir de connecter notre micro. Le prix est dérisoire, moins de 0.30 € l’heure. On se demande comment ces gens peuvent survivre même si ce montant représente le prix d’une grosse assiette de soupe au marché.
Nous poursuivons notre chemin. Nous savons qu’il y a une piste qui part directement sur Laguna Grande, un village côtier situé au sud de la réserve de Paracas. Voyant une piste, sans panneau, mais ici c’est normal, nous questionnons les gens des quelques maisons situées juste en face. Incroyable, 2 personnes ne savent pas où mène la piste qui part devant chez eux ! La 3ème connaît et nous confirme que c’est bien celle que nous cherchons. (La piste part quelques centaines de m. avant le panneau du village Pozo Santos).
Nous y allons ; elle est correcte, large et slalome entre des dunettes.
Le paysage devient superbe et comme le soleil descend, nous décidons de nous arrêter et de profiter de l’immensité du désert. Là au moins, pas de bruit, pas de voisins à des km à la ronde.
Km au compteur : 57 022
Km du jour : 75
Altitude :
DIMANCHE 21 JUILLET 2013
15° / 20° - Soleil / Vent
C’est bien agréable de passer une vraie nuit et de se réveiller dans ce décor grandiose.
Nous poursuivons la piste, avec de multiples arrêts photos, au travers d’un immense plateau vallonné bordé de dunettes et dunes de sable qui nous rappelle la Libye. Par contre la piste est bonne, en dure et sans aucun risque d’ensablement.
Nous atteignons la barrière de dunes et la contournons ; c’est vraiment superbe et nous avançons doucement pour en profiter plus longtemps.
Au loin le bleu du Pacifique nous indique que nous atteignons la côte et le vent se met à souffler fort.
Le village de LAGUNA GRANDE est abrité dans une anse au bord d’une belle lagune entourée de dunes de sable. Ici nous sommes bien loin des lieux touristiques. Le village n’a ni eau ni électricité malgré les quelques poteaux électriques, il est vrai sans fils.
Toute une équipe dispute un match de volley dans la bonne humeur. En fait, ce sont des touristes, comme ils disent ; ils profitent des vacances d’hiver pour venir passer 3 jours de vacances ici où ils ont de la famille et des amis.
C’est l’hiver et beaucoup de maisons de pêcheurs sont fermées. Le poisson est trop loin au large à cette saison et il n’est pas rentable de partir pêcher.
Nous faisons un petit tour le long de la mer mais c’est très venté et après discuté avec un ramasseur d’algues, nous rentrons au camion.
Dans l’après-midi nous allons nous stationner un peu plus loin le long de la lagune. Installés dans ce beau cadre, nous préparons la suite de l’itinéraire.
Km au compteur : 57 042
Km du jour : 20
Altitude : 0 m
LUNDI 22 JUILLET 2013
15° / 20° - Soleil / Vent
Le vent ne s’est pas calmé de la nuit et le sable vole.
Nous prenons la piste, cette fois en direction de la Réserve de Paracas.
Contrairement à celle d’hier, elle n’est pas très bonne, caillouteuse et praticable que par des véhicules ayant une bonne garde au sol.Par contre, les paysages, eux, sont aussi incroyables qu’hier, que ce soit en longeant la mer ou à l’intérieur des dunes.
Après voir longé des marais salants et une lagune aux eaux violacées,
nous arrivons au 1er site de la RESERVE DE PARACAS, La Cathédrale. C’était une formation rocheuse creusée d’une arche. L’érosion avait mis des centaines d’années à la sculpter mais le tremblement de terre d’Août 2007 l’a écroulée en quelques secondes.
Nous avions eu la chance de la voir en 2006 mais, même sans l’arche, le décor est superbe.
Le pan de roche est plein d’oiseaux ; c’est amusant car il y a 4 espèces mais chacune à son étage.
On peut aussi admirer, plus près de nous, le long de la falaise, une autre espèce à pattes et bec rouge avec l’œil entouré de blanc. Dommage que le vent très fort nous chasse rapidement du mirador et nous empêche de prendre des photos des oiseaux au téléobjectif.
Nous poursuivons vers le site de Lagunillas où se trouve la plage de sable rouge. Là encore, de belles couleurs avec l’écume blanche qui se jette sur la plage et rentre sous la falaise.
Juste à côté, le petit port de pêche semble disparaître doucement et être remplacé par des restaurants à touristes. Pour une fois, nous y allons quand même car Jean-Marc a envie de goûter aux coquilles Saint-Jacques, spécialité du coin. D’ailleurs ce sera vraiment goûter car ici rien ne déborde de l’assiette, sauf son prix. Nous filons dare-dare au camion finir notre déjeuner avec une belle poêlée de nouilles sautées au poulet.
Nous finissons de traverser la Réserve et en voulant grimper le flanc d’une colline, hors piste, nous manquons de nous ensabler. Pour reculer, Jean-Marc préfère que je descende le guider et c’est moi qui me retrouve ensablée de la tête aux pieds par le sable soulevé par le camion et porté par le vent.
Nous rejoignons la route de Pisco et nous arrêtons à SAN ANDRES, un bourg de pêcheurs. Notre ballade nous mène vers le port de pêche ; malgré la fin d’après-midi, il reste encore un peu de poisson et des crustacés ; beaucoup de crabes et coquillages dont les fameuses coquilles Saint-Jacques. Ce soir nous allons donc en manger, et non y goûter, car nous en achetons 8 douzaines ; ici c’est la portion de base et on ne va pas négocier pour 8 € le tout.
Nous restons sur la place principale pour dormir malgré les klaxons ; et quand ce ne sont pas eux, c’est la voiture poubelle, un camion benne, qui passe en agitant une cloche pour que les gens sortent donner leur sac ; j’allais aussi oublier les voitures qui passent avec la sono à fond. Par contre, la place est bien abritée du vent et c’est ce qui nous intéresse.
Km au compteur : 57 113
Km du jour : 71
Altitude : 0 m
MARDI 23 JUILLET 2013
15° / 18° - Petite pluie / Très couvert
Au matin le vent s’est calmé mais est remplacé par une petite pluie fine qui heureusement ne dure pas. Notre ballade matinale au port nous laisse sidérés ; une grosse barque de pêcheurs vient d’arriver mais incroyable, elle déborde de poissons. Ils sont tout petits mais combien de milliers peut’il y en avoir ?
Les pêcheurs commencent à vider le filet en le secouant pour faire tomber les poissons car il est impensable de les retirer à la main comme ils font avec les gros. Vu les commentaires des gens autour de la barque, cela semble assez exceptionnel. Il est tout juste 9 H et lorsque nous repassons à 14 H, ils sont seulement en train de ranger le filet !
Par contre, aujourd’hui pas de crustacés dans la halle, seulement un peu de poissons. Nous avons eu de la chance hier de trouver des coquilles St Jacques.
Nous passons deux bonnes heures au cybercafé pour télécharger une partie du blog puis nous quittons les lieux pour nous rendre à PISCO où nous cherchons de nouveau un point de vente de l’opérateur Claro.
Nous avons déjà passé quelques heures à essayer de faire fonctionner notre modem d’ordinateur avec la carte Sim achetée. Nous progressons mais il nous manque apparemment une information pour réussir à établir la connexion internet. Par chance le vendeur Claro est sympa et très intéressé par notre tentative de connexion. Il nous fournit le nom du point d’accès qui nous manquait et nous faisons plusieurs essais sans succès. Au bout d’une heure, il capitule, pensant que cela ne peut pas fonctionner. Nous ne sommes pas de cet avis et allons continuer à chercher.
Nous faisons quand même un petit tour de ville avant de reprendre la route et de quitter la côte.
Notre arrêt sera dans un petit village, Independencia. Il a une belle place toute neuve et ici il n’y a pas de moto-taxis, donc pas de klaxon. C’est parfait.
Nous reprenons notre problème de connexion internet et après plus d’une heure, c’est gagné, nous sommes connectés ! Bon, le réseau est très faible et pas suffisant pour surfer mais le principal est d’avoir réussi. Il nous suffira d’être dans un lieu où l’on capte mieux. Nous commencions à ne plus trop y croire mais la ténacité a payé.
Nous sommes équipés pour partir demain vers une des régions les plus reculées du Pérou. En quittant la côte et en pénétrant sur les hauts plateaux du centre du pays, nous savons que nous serons bien loin des lieux touristiques. Ce sera pour le prochain épisode …
Km au compteur : 57 143
Km du jour : 30