Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GRANDE AVENTURE EN VOYAGE
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 36 497
11 juillet 2013

CHILI - DE ANTOFAGASTA A ARICA - DU 30 JUIN AU 10 JUILLET 2013

CHILI

 DE ANTOFAGASTA A ARICA, Frontière Péruvienne

 

 CARTE_ANTOFASGASTA_ARICA_copie

 

DIMANCHE 30 JUIN 2013

17° / 25° - Brume / Soleil

 Nous partons pour 2H30 de bonne ballade à explorer la ville d’ANTOFAGASTA.

 La 1ère halte est à l’ancienne gare ferroviaire, que le gardien accepte de faire visiter le samedi et le dimanche, pendant que les bureaux ne sont pas occupés. Immenses bâtisses bien restaurées avec beaucoup de photos d’époque.

 ANTOFAGASTA__5____ANCIENNE_GARE_FERROVIAIRE

 Des wagons de marque anglaise témoignent du faste du début du 20è siècle.

 ANTOFAGASTA__1____ANCIENNE_GARE_FERROVIAIRE

 De nombreux accessoires d’époque sont restés sur place : des chariots, malles de voyage, la cloche, l’horloge (qui fonctionne),

 ANTOFAGASTA__4____ANCIENNE_GARE_FERROVIAIRE

 une vielle loco et même une draisine (voiturette qui servait à se déplacer pour la surveillance des voies).

 ANTOFAGASTA__6____ANCIENNE_GARE_FERROVIAIRE

 

 ANTOFAGASTA__7____ANCIENNE_GARE_FERROVIAIRE

 

La seconde halte est à la place principale avec en son centre une superbe horloge anglo-chilienne. La ville garde un fort témoignage de l’époque de l’exploitation des mines par les  britanniques. 

 ANTOFAGASTA__9____PLACE_PRINCIPALEANTOFAGASTA__8____PLACE_PRINCIPALE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis nous attaquons les rues piétonnes et ses grands magasins avant de finir au marché central pour y acheter quelques verduras (un peu d’espagnol …).

 L’après-midi sera consacrée à la publication du blog, avec tous les aléas liés aux incompatibilités d’humeur des ordi.

 Km du jour : 0

 

LUNDI 1er JUILLET 2013

17° / 27° - Soleil

 En quittant ANTOFAGASTA, nous passons voir sa porte, une belle arche sculptée par la mer qui se dresse au milieu des flots, à peine dominée par les hautes falaises côtières.

 ANTOFAGASTA__11____LA_PORTADA

 ANTOFAGASTA__13____LA_PORTADA

 Nous partons avec l’idée de poursuivre par la côte mais tombons sur un péage où l’on nous prend vraiment pour des idiots en voulant nous faire payer le double des autocars ; forcément cela se passe mal et nous décidons de faire demi-tour.

 Nous rattrapons la Panaméricaine et remontons par l’intérieur du pays. Cela nous donne l’occasion de visiter la ville-usine de CHACABUCO. Sa construction a débuté dans les années 1920 autour d’un gisement de salpêtre.

Cette matière première nécessaire à la production d’engrais et de poudre a représenté, pour le Chili, la pièce maîtresse de son économie pendant près d’un siècle, jusqu’à ce que le nitrate synthétique soit inventé par les Allemands.

 Se balader dans les rues de cette ville fantôme, perdue en plein désert, produit une sensation étrange, d’autant plus que la ville est pour nous tous seuls.

 VILLE_USINE_CHACABUCO__10_

 Chabuco était divisée en 2 secteurs : l’un industriel

 VILLE_USINE_CHACABUCO__11_

 et l’autre résidentiel, où vivaient environ 5 000 habitants, avec la place, l’église, le magasin général, le marché, l’école, l’hôpital, le théâtre (seul bâtiment debout), gymnase et même piscine.

 VILLE_USINE_CHACABUCO__6_

 VILLE_USINE_CHACABUCO__5_

 VILLE_USINE_CHACABUCO__2_

 Ce fut la première exploitation presque totalement close et autosuffisante. Malgré sa modernité pour l’époque, la vie des ouvriers y était particulièrement pénible et a engendré de graves problèmes sociaux.

 Abandonnée en 1938 suite au déclin de l’industrie du salpêtre, elle est entièrement démantelée, pas mal écroulée, et seul le plan nous aide à retrouver les traces des différents bâtiments. 

 L’ancienne exploitation a même été utilisée comme lieu de détention pour les prisonniers politiques sous le régime de Pinochet, en 1973 et 1974. Ce sont eux qui ont fabriqué la décoration représentant les maisons et l’église du site et qui ont sculpté les arbres de la place centrale.

 VILLE_USINE_CHACABUCO__4_

 VILLE_USINE_CHACABUCO__1_

Depuis 2003, il paraît que la restauration du site a commencé. Nous n’en avons pas franchement trouvé la trace, sauf peut-être sur la maison qui appartenait au directeur, la seule encore entière.

 VILLE_USINE_CHACABUCO__9_

 Le soleil se couche déjà et nous restons dormir sur place.

 Km au compteur : 54 333

Km du jour : 162

 

MARDI 2 JUILLET 2013

14° / 24° - Soleil / Brume

 Aujourd’hui, ce sera une journée route, d’abord en plein désert. Nous traversons la Pampa del Indio Muerto et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y a rien, mais rien.

 DESERT_D_ATACAMA_EN_DIRECTION_DE_TOCOPILLA__3_

 Nous nous en lassons très vite et bifurquons de nouveau vers la mer. La brume nous confirme que nous en approchons.

 DESERT_D_ATACAMA_EN_DIRECTION_DE_TOCOPILLA__4_

TOCOPILLA sera notre seule pause ballade. La ville est commerçante et agréable.

 Puis les km défilent ; la route est encaissée entre les montagnes, les falaises, les immenses dunes de sable et l’océan. C’est un peu plus vivant que l’intérieur des terres mais beaucoup moins beau que ce que nous avions vu plus au sud. Une brume écrase toutes les couleurs, nous sommes entourés de gris.

 2 mn d’arrêt à RIO LOA pour faire tamponner notre document d’importation temporaire du véhicule car nous rentrons dans la zone franche d’Iquique.

 Nous nous arrêtons bivouaquer à une soixantaine de km d’Iquique, à PLAYA CHANABAYITA, face au petit port de pêche. C’est mignon et propre, contrairement aux abords des routes qui sont vraiment dans un triste état.

Km au compteur : 54 681

Km du jour : 348

 

MERCREDI 3 JUILLET 2013

14° / 22° - Soleil

 Nous atteignons IQUIQUE, immense ville construite sur une étroite langue de terre, coincée entre le Pacifique et une haute falaise aride ; on a vraiment l’impression que la dune de sable va grignoter les hauts immeubles implantés sur son flanc.

 IQUIQUE__13_

 La ville est moderne, avec de beaux immeubles et un bord de mer super entretenu. Malgré l’aridité, de belles pelouses vertes longent les longues promenades qui bordent les superbes plages de sable.

 IQUIQUE__9____PLAGE

Nous partons à pieds découvrir le centre ville en empruntant les trottoirs tout en bois de la longue rue Baquedano bordée de belles demeures en bois datant de la grande époque du salpêtre ; un alignement de façades aux tons pastel très pittoresque.

 IQUIQUE__1____RUE_BAQUEDANO

En chemin, nous visitons le Musée Régional où l’histoire et la culture régionales sont présentées aux travers d’objets anciens et de collections archéologiques. Outre la section historique retraçant l’histoire du salpêtre avec de nombreux outils d’époque, d’autres salles nous transportent dans les temps très anciens. La présentation de textile, technique de tissage, momie, poterie, bijoux est très intéressante.

Les photos étant interdites, nous nous contenterons de celles du dépliant.

IQUIQUE__11____MUSEE_REGIONAL

 La rue nous mène directement au cœur de la ville, sur la Place Arturo Prat où trône sa belle tour de l’horloge (dommage, nous avons oublié de faire la photo !) et tout autour de superbes édifices coloniaux dont le Théâtre municipal au hall tout ovale et au beau plafond peint

 IQUIQUE__4____THEATRE

 IQUIQUE__2____PLAFOND_THEATRE

 et le Casino espagnol, autre folie de l’époque du salpêtre. L’intérieur est de style mauresque avec de grands panneaux de bois sculptés et des peintures assez spéciales représentant la vie de Don Quichotte.

 IQUIQUE__6____CASINO_ESPAGNOL

 En allant vers le port, nous visitons le musée naval dédié à la fameuse bataille d’Iquique, pendant la guerre du Pacifique. Il retrace le naufrage de la corvette Esmeralda, éperonnée par un bateau péruvien.

 C’est une reproduction de ce magnifique bateau que nous découvrons sur le port ; dommage, la visite ne se fait que sur réservation.

 IQUIQUE__7____CORVETTE_ESMERALDA

 Nous poursuivons la ballade par les rues commerçantes de la ville avant de rejoindre le camion.

 Nous sortons les cartes routières pour étudier la suite de notre parcours.

Arica, la ville frontière avec le Pérou, n’est plus qu’à 300 km mais ce sont des kilomètres de désert sans grand intérêt. Nous avons une nouvelle idée et définissons un nouveau parcours qui fait une grande boucle vers l’est du pays. Cela nous mènera sur l’Altiplano où les paysages devraient être beaucoup plus beaux ; c’est aussi synonyme de froid, il va falloir ressortir l’équipement d’hiver.

Pour l’instant, la 1ère chose, faire un gros ravitaillement car le trajet va probablement nous prendre une semaine pendant laquelle nous ne traverserons que quelques villages, donc, direction le supermarché.

Le frigo et les placards pleins, nous allons nous installer sur la presqu’île, près de l’océan, pour la nuit.

 Km au compteur : 54 746

Km du jour : 65

Altitude : 0

 

Jeudi 4 JUILLET 2013

15° / 28° - Soleil

 Dès que nous quittons la presqu’île, nous nous apercevons que l’océan a créé des dégâts dans la nuit. Le bar de plage a ses tables et parasols renversés, l’eau a envahi les contre-allées de la promenade de bord de mer et lorsque nous voulons aller vers le port, les routes sont complètement barrées et dans l’eau.

 IQUIQUE__12_

 Apparemment nous avions bien choisi notre coin, à l’abri des grosses vagues. La période de fortes marées est probablement la cause de cette intrusion de l’océan en ville. Nous avions vu hier à la TV des images de Valparaiso également les pieds dans l’eau.

 Cela tombe bien, nous avions décidé de quitter la côte. Notre route s’élève rapidement au-dessus de la ville, nous offrant une vue plongeante sur la ville prisonnière de la montagne de sable.

 IQUIQUE__15_

 IQUIQUE__17_

 IQUIQUE__21_

 En rentrant dans les terres, nous retrouvons le désert à perte de vue.

 Nous nous arrêtons visiter la mine de salpêtre de HUMBERSTONE. Créée par une société péruvienne en 1872, elle a subi différentes transformations au cours de ses changements de propriétaires.  

 MINE_HUMBERSTONE__15_

 Elle connut sa période de gloire entre 1933 et 1940, atteignant une population de 3 700 habitants. Elle ferma définitivement ses portes en 1960 ; elle est donc plus récente que Chacabuco visitée précédemment et surtout il reste beaucoup d’objets témoignant de la vie quotidienne des habitants et de la partie usine.  

 MINE_HUMBERSTONE__7_


 On y découvre un théâtre, une école, une piscine, la boulangerie … ; des gens passaient leur vie ici et on peut visiter les maisons, les lieux de vie.

MINE_HUMBERSTONE__5_

MINE_HUMBERSTONE__3_

  MINE_HUMBERSTONE__11_

MINE_HUMBERSTONE__12_

 MINE_HUMBERSTONE__14_

 La partie technique est également encore bien représentée.

MINE_HUMBERSTONE__9_

 MINE_HUMBERSTONE__13_

 Nous poursuivons jusqu’à HUARA et bifurquons vers l’est du pays pour rejoindre les montagnes.

 Nous faisons un arrêt au Gigante de Atacama, une gigantesque représentation humaine sur le flanc d’une colline. Il représenterait une autorité indigène coiffée d’une parure et d’un masque de félin. Situé en plein désert, nous sentons bien l’air chaud et sec nous entourer.

GIGANTE_DE_ATACAMA

La route s’élève lentement sur l’immense plateau puis se rapproche des montagnes, surplombant de grands canyons où quelques petits villages subsistent au creux des oasis, comme PACHICA que nous apercevons au loin.

VILLAGE_OASIS_PACHICA

Progressivement la végétation réapparaît avec les arbustes de la pré-cordillère puis l’oxygène se raréfie ; nous consultons le GPS ; et oui, nous sommes déjà à 3 500 m, cela fait beaucoup dans la journée.

Nous décidons donc de profiter d’une petite descente pour nous arrêter bivouaquer à l’entrée de CHUSMIZA , un village à 3 372 m. Nous y trouvons une température qui a bien chuté, seulement 14° alors que le soleil est encore là ; le paysage aussi a bien changé.

 BIVOUAC_A_CHUSMIZA___2_

 Km au compteur : 54 909

Km du jour : 163

Altitude : 3 372 m

 

Vendredi 5 JUILLET 2013

5° / 10° - Soleil

 La route nous grimpe très vite à 4 000 m et le paysage devient plus montagneux avec apparition de la neige sur les sommets.

A_4_000_M

 Des alpagas, au poil long, nous tiennent compagnie.

 PISTE_RETOUR_DE_PUCHULDIZA__2_

A 26 km de COLCHANE, nous décidons de quitter la route et de partir par les pistes.

Nous trouvons la bifurcation qui mène à PUCHULDIZA ; c’est à 10 km et normalement il y a des geysers, on y va. La piste n’est pas fameuse et soudain, à 4 380 m, nous surplombons une vallée magnifique ; des tourbières, des rochers tout moussus

PUCHULDIZA_GEYSERS__2_

  et au loin tout une étendue de sel.

 PUCHULDIZA_GEYSERS__3_

 Nous nous en approchons et finissons à pieds entre les geysers. L’eau chaude et la vapeur sortent de partout

PUCHULDIZA_GEYSERS__5_

 mais un gros geyser attire notre attention. Il est énorme et très puissant.

 PUCHULDIZA_GEYSERS__6_

 Les jours où il fait très froid avec un vent du sud, les fines gouttelettes propulsées par le geyser gèlent au contact du sol, ce qui crée un gros tas de glace magnifique.

PUCHULDIZA_GEYSERS__8_

 PUCHULDIZA_GEYSERS__10_

 En poursuivant notre chemin, nous voyons distinctement le panache de fumée s’échapper du cratère du volcan ISLUGA.

VOLCAN_ISLUGA

  En passant à MAUQUE, une ancienne église nous interpelle par son originalité.

VILLAGE_MAUQUE___1_

 Un homme puis sa femme puis une petite fille s’approchent pour venir discuter. Il nous apprend que ce village ne comprend que 4 familles qui vivent de l’élevage de lamas. Ils sont complètement coupés du monde, pas de téléphone, pas de télévision. Il y a des lampadaires dans le village mais ils n’ont pas la lumière ; pourquoi ?

VILLAGE_MAUQUE___2_

 VILLAGE_MAUQUE___5_

 La suite du parcours va être un peu un jeu de piste, comme souvent lorsque l’on s’éloigne des zones habitées. A un moment, nous manquons même de passer en Bolivie.

Grâce à la technologie, nous poursuivons sur la bonne piste mais ce sera l’escalade du Mont Blanc car la route s’élève jusqu’à 4 750 m ; des plaques de neige gelée subsistent sur la piste, ce qui ne nous rassure pas, surtout qu’il est déjà tard et qu’on ne se voit pas dormir à cette hauteur. Heureusement, la piste redescend lentement jusqu’au SALAR DE SURIRE où nous nous installons, à 4 360 m, quand même. Ce n’est pas encore cette nuit que nous allons bien dormir, malgré l’accueil sympathique que nous réservent de nombreux Vizcachas ; ils ressemblent à de gros lièvres, avec des oreilles plus courtes et une queue d’écureuil.

En regardant bien, vous en trouverez 3 qui jouent sur les rochers.

 ARRIVEE_SUR_LE_SALAR_SURIRE__5_

 Nous sommes juste à temps pour profiter des belles couleurs du ciel avant la pénombre.

 ARRIVEE_SUR_LE_SALAR_SURIRE__7_

 ARRIVEE_SUR_LE_SALAR_SURIRE__11_

      A cette altitude, chaque mouvement est pénible ; les piezo, briquets, ne fonctionnent plus ; heureusement nous avons toujours les bonnes vieilles allumettes. Le repas sera rapide car nous n’avons pas envie de faire de cuisine ; nous savons que la cuisson mettrait le double de temps de d’habitude ; un bon bol de soupe chinoise fera l’affaire.

 Km au compteur : 55 084

Km du jour : 175

Altitude : 4 360 m

 

SAMEDI 6 JUILLET 2013

-2° / 15° - Soleil / Nuages

 La température est tombée à -9° dans la nuit, du coup la cellule est un peu fraîche ce matin.

 La piste nous mène droit sur le salar et le contourne ; magnifique salar situé à 4 250 m, dans un paysage minéral.

 SALAR_SURIRE__6_

 SALAR_SURIRE__8_

 Il est exploité et du coup, à partir de là, la piste est large et entretenue car les camions l’empruntent pour le transport du sel. Aujourd’hui la circulation sera donc beaucoup plus facile qu’hier ; pas de problème de navigation.

 SALAR_SURIRE__12_

 Nous traversons plusieurs petits villages, tous abandonnés.

 VILLAGE

 Nous sommes au cœur de la Réserve Nationale LAS VICUNAS qui est principalement destinée à protéger le vigogne, petit lama de la taille d’un mouton, à poil laineux.

 PISTE_AVANT_GUALLATIRE__11_

La vallée avant d’atteindre GUALLATIRE est particulièrement belle.

 PISTE_AVANT_GUALLATIRE__2_

 PISTE_AVANT_GUALLATIRE__4_

 Les couleurs de la végétation qui entoure la rivière, encore gelée, sont magnifiques.

 PISTE_AVANT_GUALLATIRE__7_

 Le volcan GUALLATIRE, du même nom que le village est lui aussi en activité et domine le village.

 GUALLATIRE__1_

 Le petit village, à 4 255 m, n’est pas totalement abandonné, même si nous n’y voyons personne. 

GUALLATIRE__4_

  Son église du 17è est bien pittoresque avec son campanile.

 GUALLATIRE__2_

 En cours de route, nous voyons plusieurs volcans toujours en activité, avec leur petit panache de fumée. Nous continuons à grimper et atteignons les 4 700 m, les volcans ne sont plus qu’à 1 000 m au dessus de nos têtes.

VOLCAN__2_

 Avant d’atteindre MISITUNE, nous bifurquons sur une piste 4X4, la difficulté nous manquait. Elle mène directement, en 21 km, au lac CHUNGARA et nous évite donc un grand détour.

La piste débouche sur la nationale à la hauteur de la douane chilienne-bolivienne. Nous nousy arrêtons pour signaler que nous venons du Chili et poursuivons dans le pays.

Un couple de jeunes cyclistes français est là ; partis d'Equateur, ils descendent vers Ushuaia avant de rejoindre Buenos Aires ; tout ça en un an. Bravo et bon courage.

 La route longe le lac, dommage, les nuages ont envahi la vallée et les couleurs du lac sont un peu fades. Il y a pas mal d’oiseaux mais peu de flamands roses qui d’ailleurs sont gris. Situé à 4 500 m, c’est un des plus hauts lacs du monde.

 Nous allons jusqu’au village de PINACOTA qui possède presque la même église que celle de Guallatire.

 PARINACOTA___3_

 Le village est bordé par une magnifique lagune où le souffre qui s’échappe du volcan est bien visible ; tous les bords sont d’un jaune vif.

 LAGUNE_AVANT_PARINACOTA__1_

LAGUNE_AVANT_PARINACOTA__7_

 Tous les environs sont splendides.

 LAGUNE_APRES_PARINACOTA__4_

  Nous rallions rapidement PUTRE, seule petite ville des environs. Elle est mignonne et touristique. Nous y ressentons une certaine douceur, nous sommes redescendus de plus de 1 000 m.

PUTRE__1_

Installés sur la place du village, nous faisons causette avec un jeune couple de français ; eux voyagent en sac à dos en Amérique du Sud, après avoir parcouru déjà d’autres pays en vélo. Entre deux, ils travaillent pour se refaire un petit budget et repartir. Oui, quand on goutte aux voyages, c’est dur de s’en passer.

 PUTRE__3_

Km au compteur : 55 247

Km du jour : 163

Altitude : 3 570

 

DIMANCHE 7 JUILLET 2013

7° / 25° - Soleil

 Après un petit tour dans la ville plus que calme, et avoir déposé sur la route vers la Bolivie les 2 jeunes courageux en admiration devant la liberté qu'offre le camion, nous reprenons la nationale qui se dirige vers Arica.

 PUTRE vu du haut est très joli et on distingue bien les cultures en terrasses, spécialité des Incas.

 PUTRE__5_

Nous nous arrêtons au site de TAMBO DE ZAPAHUIRA qui était un relais pour les caravanes de lamas. Il n’en reste pas grand-chose, 2 morceaux de mur. Le lieu fut occupé durant la période pré-inca, de 1 200 à 1 400 ans après JC, à l’époque où les caravanes de lamas transportaient les produits entre les terres hautes et basses. Le site servait également d’entrepôt pour les produits (graines, aliments, armes …).

 TAMBO_DE_ZAPAHUIRA

Un peu plus loin, ce sont quelques pierres, vestiges d’une forteresse du 12è siècle, PUKARA DE COPAQUILLA.

PUKARA_DE_COPAQUILLA__2_

Par contre, le cadre est superbe, un canyon de 150 m de profondeur avec un petit village caché au fond.

 PUKARA_DE_COPAQUILLA__1_

Le paysage est joli tout le long de la route et nous rentrons maintenant dans la vallée des Cardones où nous découvrons un nouveau modèle de cactus !

 VALLEE_DES_CARDONES__1_

 Il ressemble un peu à un arbre poilu, quand même pas mal desséché.

VALLEE_DES_CARDONES__3_

C’est la route des camions qui partent vers la Bolivie ; nous en voyons certains avec plein de véhicules que nous croyons neufs mais, en y regardant de plus près, les Boliviens n’auront droit qu’à des véhicules déjà un peu malmenés.

 CAMION_BOLIVIEN__2_

Et puis nous voyons une piste partir vers la montagne avec un petit panneau Arica et forcément, nous la prenons. Au bout de quelques km, dans un silence de plomb qui en dit long sur l’état de la piste et le niveau de concentration, chacun se demande quelle idée nous avons encore eue de quitter une super route goudronnée pour prendre cette piste étroite, qui grimpe à flanc de montagne, pleine d’épingles à cheveux, en terre effritée sur le bord … Mais la récompense sera là, en haut du col, un paysage magique ! On a l’impression d’être en avion et de survoler la montagne.

 PANORAMA_EN_HAUT_DE_LA_PISTE__1_

Et voilà pourquoi nous aimons les pistes ! Nous y sommes seuls, et heureusement vu sa largeur, nous pouvons nous arrêter et prendre des photos alors que sur la nationale, avec les camions qui déboulent en trombe, nous avons eu bien du mal à photographier nos cactus. Nous restons là pour déjeuner et admirer ce cadre grandiose.

La descente sera plus cool et nous réservera une surprise à l’arrivée dans la vallée de AZAPA ; une falaise dissimulée dans la brume nous fait face puis nous découvrons l’oasis occupée dans des dizaines de serres au milieu du sable. Tout est enveloppé par la brume du Pacifique, seule source d’humidité apparemment.

 ARRIVEE_SUR_SAN_MIGUEL_DE_AZAPA

 C’est dans ce petit village, SAN MIGUEL DE AZAPA, que se trouve un musée archéologique renommé car il renferme les trésors des anciennes civilisations de la région. Nous partons le découvrir et ne sommes pas déçus.

Il est consacré à 3 cultures anciennes :

- La culture Chinchorro : de 6 000 à 2 000 ans avant J.C. C’est tellement ancien que c’est fabuleux d’avoir retrouvé des poteries, des tissus, des coiffes et puis surtout leurs fameuses momies, les plus anciennes du monde : 6 000 ans avant JC !

                        A l’origine, les Chinchorros sont des pêcheurs vivant dans des campements sur la côte du désert de l’Atacama. Ils développent différentes techniques de momification dont la plus ancienne est celle des « momies noires ». Le corps du défunt est complètement désarticulé puis recomposé à l’aide de terre, de bois et de résine, avant d’être enduit d’une pâte noire de manganèse et déposé dans une tombe collective.

MUSEE_SAN_MIGUEL_DE_AZAPA__1____TECHNIQUE_PREPARATION_MOMIE

 La disposition des corps reproduite est une vue partielle d’une des tombes découvertes à l’embouchure de la vallée d’Azapa

Homme, femme et enfants ; masque facial fait de la même boue ; os de baleine fracturé ; natte en fibre végétale

MUSEE_SAN_MIGUEL_DE_AZAPA__4____TOMBE_CHINCHORRO

 Autre exemple de momie datant de l’époque post Chinchorro, 1 000 ans av. JC ;  retrouvée à l’embouchure du Fleuve Camarones, au sud d’Arica ;

Nourrisson ; visage recouvert de boue, corps étendu, enveloppé de fibre végétale ; porte bébé en bambou et laine.

MUSEE_SAN_MIGUEL_DE_AZAPA__10____CULTURE_POST_CHINCHORRO

 - La culture Tiwanaku : de 500 à 1 000 ans après JC : là aussi nous voyons de belles coiffures traditionnelles, de magnifiques tissages. Un culte est rendu aux félins, aux lamas et au grand soleil.

MUSEE_SAN_MIGUEL_DE_AZAPA__6____CULTURE_TIWANAKU

 MUSEE_SAN_MIGUEL_DE_AZAPA__7____CULTURE_TIWANAKU

Autre momie retrouvée dans la Vallée de Lluta, au nord d’Arica : momie d’enfant datant de 1 000 ans après JC ; corps fléchi, enveloppé dans des tissus, masque en or, pioche avec mâchoire d’animal, sac en filet, corbeille avec maïs

MUSEE_SAN_MIGUEL_DE_AZAPA__9____CULTURE_TIWANAKU___ENFANT

 - Et enfin la civilisation Inca : 1 400 à 1 500 après JC. De jolis bijoux, ponchos, assiettes décorées, outils agricoles mais aussi quelques momies.

Celle-ci est celle d’un pêcheur ; 1 400 à 1 500 après JC ; corps fléchi, enveloppé dans des tissus de laine avec outils de pêche, sac, harpon avec corde en cuir de loup de mer.

MUSEE_SAN_MIGUEL_DE_AZAPA__8____CULTURE_INCA___PECHEUR

 Elle a été retrouvée à l’embouchure du fleuve Camarones, au sud d’Arica

Vraiment un très beau musée, intéressant et dont la visite est facilitée grâce au prêt d’un livret guide en français où chaque vitrine est expliquée.

Découvrant que le musée offre aussi un réseau wifi libre, nous restons stationnés devant pour la nuit. Ce petit bout de rue en terre est hyper calme.

Revenus à altitude 0, nous y passerons enfin une vraie nuit qui rattrapera les trois précédentes plutôt difficiles.

Km au compteur : 55 369

Km du jour : 122

 

LUNDI 8 JUILLET 2013

19° / 25° - Soleil

Matinée studieuse ; cela travaille dur sur les ordinateurs vu que nous avons une bonne connexion wifi.

Nous partons après déjeuner pour rejoindre Arica qui n’est plus qu’à 12 km.

En cours de route, nous trouvons le site des Géoglyphes ; des dessins géants ornent les collines désertiques. Datés du 12è s., les traits sont en fait des accumulations de pierres. Certains paraissent bien marqués par rapport à d’autres ; leur date de « fabrication » est peut-être différente … En tous cas, c’est joli.

GEOGLYPHES_PRES_ARICA

 A l’entrée d’ARICA, nous nous arrêtons à un grand marché couvert où des dizaines d’étals de fruits et légumes attendent les clients. Nous n’en avions jamais vu un pareil depuis la Bolivie. En fait Arica est très cosmopolite, et cela se voit ; les Péruviens et Boliviens sont nombreux et chez eux les marchés ont une grande importance.

Arrivés dans la ville, nous allons nous stationner près du phare pour voir les grosses vagues dont plusieurs personnes nous ont parlé. Heureusement, elles ne sont plus aussi importantes que les jours précédents car les dégâts sont bien visibles sur ce bout de côte.

ARICA___GROSSES_VAGUES__2_

 Ensuite, ce sera une ballade dans le centre ville.

Elle est très animée et commerçante avec là encore beaucoup de Péruviens et Boliviens. Dans la rue piétonne, de nombreux petits stands, des chanteurs, des artistes en tout genre ; c’est très sympa.

ARICA___CENTRE_VILLE__5_

 De plus la ballade est agréable car c’est la ville la plus chaude du pays et on le sent bien, surtout après nos journées au froid. Par contre, les habitants portent bottes et pulls, ce qui laisse présager de la chaleur qu’ils subissent l’été.

Du côté monuments, c’est de nouveau notre Gustave Eiffel qui se distingue dans une réalisation où on ne l’attendait pas, une cathédrale. Fabriquée à Paris dans ses ateliers puis transportée par bateau en pièces détachées, elle fut construite ici en 1876. Avec sa façade colorée, son clocher octogonal et ses piliers et arcades intérieurs en fer forgé, sa visite est assez surprenante.

ARICA___CENTRE_VILLE__1_

 ARICA___CENTRE_VILLE__2_

Sa deuxième création est plus classique : un bâtiment de 1874 qui abritait le bureau des douanes.

ARICA___CENTRE_VILLE__8_

 Le bord de mer comporte de nombreuses et belles places avec une particularité encore jamais vue ; ici les dizaines d’oiseaux qui piaillent dans les palmiers sont des cormorans !

ARICA___CENTRE_VILLE__10_

 Nous restons installés pour la nuit sur le parking près du phare. La vue est agréable mais de nombreuses voitures circulent sur ce petit bout de rue en cul-de-sac ; ce doit être la ballade du soir.

Km au compteur : 55 392

Km du jour : 23

 

MARDI 9 JUILLET 2013

19° / 25° - Soleil

Ce matin, il nous reste à aller contempler Arica d’en haut. Nous grimpons, par chance en camion, sur El Morro, une colline d’où l’on peut admirer la ville, ses environs et le Pacifique.

La vue sur les grandes places de la ville est jolie, avec beaucoup de verdure.

Justement, aujourd’hui c’est jour de commémoration d’une des batailles contre les Péruviens et un défilé militaire a lieu juste en bas.

ARICA___VUE_DU_HAUT__1_

 Ici aussi la ville a du mal à lutter contre le sable qui l’entoure.

ARICA___VUE_DU_HAUT__2_

 Nous avons aussi une vue plongeante sur le port où de gros tas jaunes nous intriguent. Un monsieur nous donnera la réponse, c’est du « trigo » (blé) qui va être embarqué.

ARICA___VUE_DU_HAUT__3_

 En redescendant, nous prenons la direction du nord mais à la sortie de la ville, un petit coin sympa, en bord de mer, nous attire. C’est bientôt l’heure du déjeuner, nous avons quelques bricoles à faire, et puis surtout nous ne sommes pas trop pressés de filer vers la frontière. Ces derniers temps ont été fatigants, avec de grosses variations d’altitude, de températures, alors une petite après-midi de farniente fera du bien surtout avec ce beau temps.

Ici ce sont les vacances d’hiver et les familles viennent profiter du bord de mer et des nombreux jeux pour enfants.

 ARICA___BIVOUAC

Km au compteur : 55 406

Km du jour : 14

 

MERCREDI 10 JUILLET 2013

16° / 20° - Brumeux

Avant de prendre la route et de quitter le pays, nous devons faire tous les pleins, eau, diesel et gaz. L’usine Lipigaz du nord d’Arica est habituée aux passages des camping-cars étrangers car leurs coordonnées sont sur tous les forums de voyageurs ; du coup ils ont un petit mot d’accueil pour chaque nationalité. Ils remplissent notre bouteille française de 13kg sans problème, par contre le prix est bien différent de l’Argentine, 22 €.

Cette fois nous sommes prêts et filons sur la frontière, à seulement 20 km.

Le poste frontière de Santa Rosa est réputé pour être très chargé et effectivement, la file d’attente serpente en faisant des S mais finalement, vu le nombre de guichets, nous passons en 30mn. Par contre, avant de faire la queue, il faut monter au 1er étage de l’entrée marquée Casino, pour acheter le document « Relation de vehiculo y pasajeros «,    500 Pesos les quatre exemplaires. C’est ce document complété qu’il faut donner à l’immigration. Ensuite, passage à la douane, comme dans tous les pays.

Un grand panneau nous dit « Au Revoir » et nous remercie d’avoir visité le Chili ; c’est sympa.

Voilà l’aventure chilienne se termine là ; nous quittons le Chili, ce pays immense qui recèle de sites fabuleux que nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir.

Au fil des 126 jours vécus sur son territoire et des 11 755 km parcourus, nous avons exploré chacune de ses régions, si différentes les unes des autres ; comment croire que le grand sud austral, que les parcs volcaniques, que le désert d’Atacama, appartiennent au même pays ? Chaque région nous a émerveillés par ses paysages magnifiques, ses endroits déserts, ses terres reculées souvent rudes que nous avons voulu néanmoins atteindre.

Nous avons aussi beaucoup apprécié la gentillesse et l’accueil des Chiliens qui, à plusieurs reprises, nous ont ouvert leur maison pour partager un moment d’amitié ensemble et tous ceux qui, chacun à leur façon, nous ont aidés à rendre la découverte de leur pays si passionnante.

Une nouvelle aventure nous attend, dans un nouveau pays, le Pérou.

Km du jour : 23

Km au compteur : 55 429

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité