CHILI - DE ANTOFAGASTA A ARICA - DU 30 JUIN AU 10 JUILLET 2013
CHILI
DE ANTOFAGASTA A ARICA, Frontière Péruvienne
DIMANCHE 30 JUIN 2013
17° / 25° - Brume / Soleil
Nous partons pour 2H30 de bonne ballade à explorer la ville d’ANTOFAGASTA.
La 1ère halte est à l’ancienne gare ferroviaire, que le gardien accepte de faire visiter le samedi et le dimanche, pendant que les bureaux ne sont pas occupés. Immenses bâtisses bien restaurées avec beaucoup de photos d’époque.
Des wagons de marque anglaise témoignent du faste du début du 20è siècle.
De nombreux accessoires d’époque sont restés sur place : des chariots, malles de voyage, la cloche, l’horloge (qui fonctionne),
une vielle loco et même une draisine (voiturette qui servait à se déplacer pour la surveillance des voies).
La seconde halte est à la place principale avec en son centre une superbe horloge anglo-chilienne. La ville garde un fort témoignage de l’époque de l’exploitation des mines par les britanniques.
Puis nous attaquons les rues piétonnes et ses grands magasins avant de finir au marché central pour y acheter quelques verduras (un peu d’espagnol …).
L’après-midi sera consacrée à la publication du blog, avec tous les aléas liés aux incompatibilités d’humeur des ordi.
Km du jour : 0
LUNDI 1er JUILLET 2013
17° / 27° - Soleil
En quittant ANTOFAGASTA, nous passons voir sa porte, une belle arche sculptée par la mer qui se dresse au milieu des flots, à peine dominée par les hautes falaises côtières.
Nous partons avec l’idée de poursuivre par la côte mais tombons sur un péage où l’on nous prend vraiment pour des idiots en voulant nous faire payer le double des autocars ; forcément cela se passe mal et nous décidons de faire demi-tour.
Nous rattrapons la Panaméricaine et remontons par l’intérieur du pays. Cela nous donne l’occasion de visiter la ville-usine de CHACABUCO. Sa construction a débuté dans les années 1920 autour d’un gisement de salpêtre.
Cette matière première nécessaire à la production d’engrais et de poudre a représenté, pour le Chili, la pièce maîtresse de son économie pendant près d’un siècle, jusqu’à ce que le nitrate synthétique soit inventé par les Allemands.
Se balader dans les rues de cette ville fantôme, perdue en plein désert, produit une sensation étrange, d’autant plus que la ville est pour nous tous seuls.
Chabuco était divisée en 2 secteurs : l’un industriel
et l’autre résidentiel, où vivaient environ 5 000 habitants, avec la place, l’église, le magasin général, le marché, l’école, l’hôpital, le théâtre (seul bâtiment debout), gymnase et même piscine.
Ce fut la première exploitation presque totalement close et autosuffisante. Malgré sa modernité pour l’époque, la vie des ouvriers y était particulièrement pénible et a engendré de graves problèmes sociaux.
Abandonnée en 1938 suite au déclin de l’industrie du salpêtre, elle est entièrement démantelée, pas mal écroulée, et seul le plan nous aide à retrouver les traces des différents bâtiments.
L’ancienne exploitation a même été utilisée comme lieu de détention pour les prisonniers politiques sous le régime de Pinochet, en 1973 et 1974. Ce sont eux qui ont fabriqué la décoration représentant les maisons et l’église du site et qui ont sculpté les arbres de la place centrale.
Depuis 2003, il paraît que la restauration du site a commencé. Nous n’en avons pas franchement trouvé la trace, sauf peut-être sur la maison qui appartenait au directeur, la seule encore entière.
Le soleil se couche déjà et nous restons dormir sur place.
Km au compteur : 54 333
Km du jour : 162
MARDI 2 JUILLET 2013
14° / 24° - Soleil / Brume
Aujourd’hui, ce sera une journée route, d’abord en plein désert. Nous traversons la Pampa del Indio Muerto et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y a rien, mais rien.
Nous nous en lassons très vite et bifurquons de nouveau vers la mer. La brume nous confirme que nous en approchons.
TOCOPILLA sera notre seule pause ballade. La ville est commerçante et agréable.
Puis les km défilent ; la route est encaissée entre les montagnes, les falaises, les immenses dunes de sable et l’océan. C’est un peu plus vivant que l’intérieur des terres mais beaucoup moins beau que ce que nous avions vu plus au sud. Une brume écrase toutes les couleurs, nous sommes entourés de gris.
2 mn d’arrêt à RIO LOA pour faire tamponner notre document d’importation temporaire du véhicule car nous rentrons dans la zone franche d’Iquique.
Nous nous arrêtons bivouaquer à une soixantaine de km d’Iquique, à PLAYA CHANABAYITA, face au petit port de pêche. C’est mignon et propre, contrairement aux abords des routes qui sont vraiment dans un triste état.
Km au compteur : 54 681
Km du jour : 348
MERCREDI 3 JUILLET 2013
14° / 22° - Soleil
Nous atteignons IQUIQUE, immense ville construite sur une étroite langue de terre, coincée entre le Pacifique et une haute falaise aride ; on a vraiment l’impression que la dune de sable va grignoter les hauts immeubles implantés sur son flanc.
La ville est moderne, avec de beaux immeubles et un bord de mer super entretenu. Malgré l’aridité, de belles pelouses vertes longent les longues promenades qui bordent les superbes plages de sable.
Nous partons à pieds découvrir le centre ville en empruntant les trottoirs tout en bois de la longue rue Baquedano bordée de belles demeures en bois datant de la grande époque du salpêtre ; un alignement de façades aux tons pastel très pittoresque.
En chemin, nous visitons le Musée Régional où l’histoire et la culture régionales sont présentées aux travers d’objets anciens et de collections archéologiques. Outre la section historique retraçant l’histoire du salpêtre avec de nombreux outils d’époque, d’autres salles nous transportent dans les temps très anciens. La présentation de textile, technique de tissage, momie, poterie, bijoux est très intéressante.
Les photos étant interdites, nous nous contenterons de celles du dépliant.
La rue nous mène directement au cœur de la ville, sur la Place Arturo Prat où trône sa belle tour de l’horloge (dommage, nous avons oublié de faire la photo !) et tout autour de superbes édifices coloniaux dont le Théâtre municipal au hall tout ovale et au beau plafond peint
et le Casino espagnol, autre folie de l’époque du salpêtre. L’intérieur est de style mauresque avec de grands panneaux de bois sculptés et des peintures assez spéciales représentant la vie de Don Quichotte.
En allant vers le port, nous visitons le musée naval dédié à la fameuse bataille d’Iquique, pendant la guerre du Pacifique. Il retrace le naufrage de la corvette Esmeralda, éperonnée par un bateau péruvien.
C’est une reproduction de ce magnifique bateau que nous découvrons sur le port ; dommage, la visite ne se fait que sur réservation.
Nous poursuivons la ballade par les rues commerçantes de la ville avant de rejoindre le camion.
Nous sortons les cartes routières pour étudier la suite de notre parcours.
Arica, la ville frontière avec le Pérou, n’est plus qu’à 300 km mais ce sont des kilomètres de désert sans grand intérêt. Nous avons une nouvelle idée et définissons un nouveau parcours qui fait une grande boucle vers l’est du pays. Cela nous mènera sur l’Altiplano où les paysages devraient être beaucoup plus beaux ; c’est aussi synonyme de froid, il va falloir ressortir l’équipement d’hiver.
Pour l’instant, la 1ère chose, faire un gros ravitaillement car le trajet va probablement nous prendre une semaine pendant laquelle nous ne traverserons que quelques villages, donc, direction le supermarché.
Le frigo et les placards pleins, nous allons nous installer sur la presqu’île, près de l’océan, pour la nuit.
Km au compteur : 54 746
Km du jour : 65
Altitude : 0
Jeudi 4 JUILLET 2013
15° / 28° - Soleil
Dès que nous quittons la presqu’île, nous nous apercevons que l’océan a créé des dégâts dans la nuit. Le bar de plage a ses tables et parasols renversés, l’eau a envahi les contre-allées de la promenade de bord de mer et lorsque nous voulons aller vers le port, les routes sont complètement barrées et dans l’eau.
Apparemment nous avions bien choisi notre coin, à l’abri des grosses vagues. La période de fortes marées est probablement la cause de cette intrusion de l’océan en ville. Nous avions vu hier à la TV des images de Valparaiso également les pieds dans l’eau.
Cela tombe bien, nous avions décidé de quitter la côte. Notre route s’élève rapidement au-dessus de la ville, nous offrant une vue plongeante sur la ville prisonnière de la montagne de sable.
En rentrant dans les terres, nous retrouvons le désert à perte de vue.
Nous nous arrêtons visiter la mine de salpêtre de HUMBERSTONE. Créée par une société péruvienne en 1872, elle a subi différentes transformations au cours de ses changements de propriétaires.
Elle connut sa période de gloire entre 1933 et 1940, atteignant une population de 3 700 habitants. Elle ferma définitivement ses portes en 1960 ; elle est donc plus récente que Chacabuco visitée précédemment et surtout il reste beaucoup d’objets témoignant de la vie quotidienne des habitants et de la partie usine.
On y découvre un théâtre, une école, une piscine, la boulangerie … ; des gens passaient leur vie ici et on peut visiter les maisons, les lieux de vie.
La partie technique est également encore bien représentée.
Nous poursuivons jusqu’à HUARA et bifurquons vers l’est du pays pour rejoindre les montagnes.
Nous faisons un arrêt au Gigante de Atacama, une gigantesque représentation humaine sur le flanc d’une colline. Il représenterait une autorité indigène coiffée d’une parure et d’un masque de félin. Situé en plein désert, nous sentons bien l’air chaud et sec nous entourer.
La route s’élève lentement sur l’immense plateau puis se rapproche des montagnes, surplombant de grands canyons où quelques petits villages subsistent au creux des oasis, comme PACHICA que nous apercevons au loin.
Progressivement la végétation réapparaît avec les arbustes de la pré-cordillère puis l’oxygène se raréfie ; nous consultons le GPS ; et oui, nous sommes déjà à 3 500 m, cela fait beaucoup dans la journée.
Nous décidons donc de profiter d’une petite descente pour nous arrêter bivouaquer à l’entrée de CHUSMIZA , un village à 3 372 m. Nous y trouvons une température qui a bien chuté, seulement 14° alors que le soleil est encore là ; le paysage aussi a bien changé.
Km au compteur : 54 909
Km du jour : 163
Altitude : 3 372 m
Vendredi 5 JUILLET 2013
5° / 10° - Soleil
La route nous grimpe très vite à 4 000 m et le paysage devient plus montagneux avec apparition de la neige sur les sommets.
Des alpagas, au poil long, nous tiennent compagnie.
A 26 km de COLCHANE, nous décidons de quitter la route et de partir par les pistes.
Nous trouvons la bifurcation qui mène à PUCHULDIZA ; c’est à 10 km et normalement il y a des geysers, on y va. La piste n’est pas fameuse et soudain, à 4 380 m, nous surplombons une vallée magnifique ; des tourbières, des rochers tout moussus
et au loin tout une étendue de sel.
Nous nous en approchons et finissons à pieds entre les geysers. L’eau chaude et la vapeur sortent de partout
mais un gros geyser attire notre attention. Il est énorme et très puissant.
Les jours où il fait très froid avec un vent du sud, les fines gouttelettes propulsées par le geyser gèlent au contact du sol, ce qui crée un gros tas de glace magnifique.
En poursuivant notre chemin, nous voyons distinctement le panache de fumée s’échapper du cratère du volcan ISLUGA.
En passant à MAUQUE, une ancienne église nous interpelle par son originalité.
Un homme puis sa femme puis une petite fille s’approchent pour venir discuter. Il nous apprend que ce village ne comprend que 4 familles qui vivent de l’élevage de lamas. Ils sont complètement coupés du monde, pas de téléphone, pas de télévision. Il y a des lampadaires dans le village mais ils n’ont pas la lumière ; pourquoi ?
La suite du parcours va être un peu un jeu de piste, comme souvent lorsque l’on s’éloigne des zones habitées. A un moment, nous manquons même de passer en Bolivie.
Grâce à la technologie, nous poursuivons sur la bonne piste mais ce sera l’escalade du Mont Blanc car la route s’élève jusqu’à 4 750 m ; des plaques de neige gelée subsistent sur la piste, ce qui ne nous rassure pas, surtout qu’il est déjà tard et qu’on ne se voit pas dormir à cette hauteur. Heureusement, la piste redescend lentement jusqu’au SALAR DE SURIRE où nous nous installons, à 4 360 m, quand même. Ce n’est pas encore cette nuit que nous allons bien dormir, malgré l’accueil sympathique que nous réservent de nombreux Vizcachas ; ils ressemblent à de gros lièvres, avec des oreilles plus courtes et une queue d’écureuil.
En regardant bien, vous en trouverez 3 qui jouent sur les rochers.
Nous sommes juste à temps pour profiter des belles couleurs du ciel avant la pénombre.
A cette altitude, chaque mouvement est pénible ; les piezo, briquets, ne fonctionnent plus ; heureusement nous avons toujours les bonnes vieilles allumettes. Le repas sera rapide car nous n’avons pas envie de faire de cuisine ; nous savons que la cuisson mettrait le double de temps de d’habitude ; un bon bol de soupe chinoise fera l’affaire.
Km au compteur : 55 084
Km du jour : 175
Altitude : 4 360 m
SAMEDI 6 JUILLET 2013
-2° / 15° - Soleil / Nuages
La température est tombée à -9° dans la nuit, du coup la cellule est un peu fraîche ce matin.
La piste nous mène droit sur le salar et le contourne ; magnifique salar situé à 4 250 m, dans un paysage minéral.
Il est exploité et du coup, à partir de là, la piste est large et entretenue car les camions l’empruntent pour le transport du sel. Aujourd’hui la circulation sera donc beaucoup plus facile qu’hier ; pas de problème de navigation.
Nous traversons plusieurs petits villages, tous abandonnés.
Nous sommes au cœur de la Réserve Nationale LAS VICUNAS qui est principalement destinée à protéger le vigogne, petit lama de la taille d’un mouton, à poil laineux.
La vallée avant d’atteindre GUALLATIRE est particulièrement belle.
Les couleurs de la végétation qui entoure la rivière, encore gelée, sont magnifiques.
Le volcan GUALLATIRE, du même nom que le village est lui aussi en activité et domine le village.
Le petit village, à 4 255 m, n’est pas totalement abandonné, même si nous n’y voyons personne.
Son église du 17è est bien pittoresque avec son campanile.
En cours de route, nous voyons plusieurs volcans toujours en activité, avec leur petit panache de fumée. Nous continuons à grimper et atteignons les 4 700 m, les volcans ne sont plus qu’à 1 000 m au dessus de nos têtes.
Avant d’atteindre MISITUNE, nous bifurquons sur une piste 4X4, la difficulté nous manquait. Elle mène directement, en 21 km, au lac CHUNGARA et nous évite donc un grand détour.
La piste débouche sur la nationale à la hauteur de la douane chilienne-bolivienne. Nous nousy arrêtons pour signaler que nous venons du Chili et poursuivons dans le pays.
Un couple de jeunes cyclistes français est là ; partis d'Equateur, ils descendent vers Ushuaia avant de rejoindre Buenos Aires ; tout ça en un an. Bravo et bon courage.
La route longe le lac, dommage, les nuages ont envahi la vallée et les couleurs du lac sont un peu fades. Il y a pas mal d’oiseaux mais peu de flamands roses qui d’ailleurs sont gris. Situé à 4 500 m, c’est un des plus hauts lacs du monde.
Nous allons jusqu’au village de PINACOTA qui possède presque la même église que celle de Guallatire.
Le village est bordé par une magnifique lagune où le souffre qui s’échappe du volcan est bien visible ; tous les bords sont d’un jaune vif.
Tous les environs sont splendides.
Nous rallions rapidement PUTRE, seule petite ville des environs. Elle est mignonne et touristique. Nous y ressentons une certaine douceur, nous sommes redescendus de plus de 1 000 m.
Installés sur la place du village, nous faisons causette avec un jeune couple de français ; eux voyagent en sac à dos en Amérique du Sud, après avoir parcouru déjà d’autres pays en vélo. Entre deux, ils travaillent pour se refaire un petit budget et repartir. Oui, quand on goutte aux voyages, c’est dur de s’en passer.
Km au compteur : 55 247
Km du jour : 163
Altitude : 3 570
DIMANCHE 7 JUILLET 2013
7° / 25° - Soleil
Après un petit tour dans la ville plus que calme, et avoir déposé sur la route vers la Bolivie les 2 jeunes courageux en admiration devant la liberté qu'offre le camion, nous reprenons la nationale qui se dirige vers Arica.
PUTRE vu du haut est très joli et on distingue bien les cultures en terrasses, spécialité des Incas.
Nous nous arrêtons au site de TAMBO DE ZAPAHUIRA qui était un relais pour les caravanes de lamas. Il n’en reste pas grand-chose, 2 morceaux de mur. Le lieu fut occupé durant la période pré-inca, de 1 200 à 1 400 ans après JC, à l’époque où les caravanes de lamas transportaient les produits entre les terres hautes et basses. Le site servait également d’entrepôt pour les produits (graines, aliments, armes …).
Un peu plus loin, ce sont quelques pierres, vestiges d’une forteresse du 12è siècle, PUKARA DE COPAQUILLA.
Par contre, le cadre est superbe, un canyon de 150 m de profondeur avec un petit village caché au fond.
Le paysage est joli tout le long de la route et nous rentrons maintenant dans la vallée des Cardones où nous découvrons un nouveau modèle de cactus !
Il ressemble un peu à un arbre poilu, quand même pas mal desséché.
C’est la route des camions qui partent vers la Bolivie ; nous en voyons certains avec plein de véhicules que nous croyons neufs mais, en y regardant de plus près, les Boliviens n’auront droit qu’à des véhicules déjà un peu malmenés.
Et puis nous voyons une piste partir vers la montagne avec un petit panneau Arica et forcément, nous la prenons. Au bout de quelques km, dans un silence de plomb qui en dit long sur l’état de la piste et le niveau de concentration, chacun se demande quelle idée nous avons encore eue de quitter une super route goudronnée pour prendre cette piste étroite, qui grimpe à flanc de montagne, pleine d’épingles à cheveux, en terre effritée sur le bord … Mais la récompense sera là, en haut du col, un paysage magique ! On a l’impression d’être en avion et de survoler la montagne.
Et voilà pourquoi nous aimons les pistes ! Nous y sommes seuls, et heureusement vu sa largeur, nous pouvons nous arrêter et prendre des photos alors que sur la nationale, avec les camions qui déboulent en trombe, nous avons eu bien du mal à photographier nos cactus. Nous restons là pour déjeuner et admirer ce cadre grandiose.
La descente sera plus cool et nous réservera une surprise à l’arrivée dans la vallée de AZAPA ; une falaise dissimulée dans la brume nous fait face puis nous découvrons l’oasis occupée dans des dizaines de serres au milieu du sable. Tout est enveloppé par la brume du Pacifique, seule source d’humidité apparemment.
C’est dans ce petit village, SAN MIGUEL DE AZAPA, que se trouve un musée archéologique renommé car il renferme les trésors des anciennes civilisations de la région. Nous partons le découvrir et ne sommes pas déçus.
Il est consacré à 3 cultures anciennes :
- La culture Chinchorro : de 6 000 à 2 000 ans avant J.C. C’est tellement ancien que c’est fabuleux d’avoir retrouvé des poteries, des tissus, des coiffes et puis surtout leurs fameuses momies, les plus anciennes du monde : 6 000 ans avant JC !
A l’origine, les Chinchorros sont des pêcheurs vivant dans des campements sur la côte du désert de l’Atacama. Ils développent différentes techniques de momification dont la plus ancienne est celle des « momies noires ». Le corps du défunt est complètement désarticulé puis recomposé à l’aide de terre, de bois et de résine, avant d’être enduit d’une pâte noire de manganèse et déposé dans une tombe collective.
La disposition des corps reproduite est une vue partielle d’une des tombes découvertes à l’embouchure de la vallée d’Azapa
Homme, femme et enfants ; masque facial fait de la même boue ; os de baleine fracturé ; natte en fibre végétale
Autre exemple de momie datant de l’époque post Chinchorro, 1 000 ans av. JC ; retrouvée à l’embouchure du Fleuve Camarones, au sud d’Arica ;
Nourrisson ; visage recouvert de boue, corps étendu, enveloppé de fibre végétale ; porte bébé en bambou et laine.
- La culture Tiwanaku : de 500 à 1 000 ans après JC : là aussi nous voyons de belles coiffures traditionnelles, de magnifiques tissages. Un culte est rendu aux félins, aux lamas et au grand soleil.
Autre momie retrouvée dans la Vallée de Lluta, au nord d’Arica : momie d’enfant datant de 1 000 ans après JC ; corps fléchi, enveloppé dans des tissus, masque en or, pioche avec mâchoire d’animal, sac en filet, corbeille avec maïs
- Et enfin la civilisation Inca : 1 400 à 1 500 après JC. De jolis bijoux, ponchos, assiettes décorées, outils agricoles mais aussi quelques momies.
Celle-ci est celle d’un pêcheur ; 1 400 à 1 500 après JC ; corps fléchi, enveloppé dans des tissus de laine avec outils de pêche, sac, harpon avec corde en cuir de loup de mer.
Elle a été retrouvée à l’embouchure du fleuve Camarones, au sud d’Arica
Vraiment un très beau musée, intéressant et dont la visite est facilitée grâce au prêt d’un livret guide en français où chaque vitrine est expliquée.
Découvrant que le musée offre aussi un réseau wifi libre, nous restons stationnés devant pour la nuit. Ce petit bout de rue en terre est hyper calme.
Revenus à altitude 0, nous y passerons enfin une vraie nuit qui rattrapera les trois précédentes plutôt difficiles.
Km au compteur : 55 369
Km du jour : 122
LUNDI 8 JUILLET 2013
19° / 25° - Soleil
Matinée studieuse ; cela travaille dur sur les ordinateurs vu que nous avons une bonne connexion wifi.
Nous partons après déjeuner pour rejoindre Arica qui n’est plus qu’à 12 km.
En cours de route, nous trouvons le site des Géoglyphes ; des dessins géants ornent les collines désertiques. Datés du 12è s., les traits sont en fait des accumulations de pierres. Certains paraissent bien marqués par rapport à d’autres ; leur date de « fabrication » est peut-être différente … En tous cas, c’est joli.
A l’entrée d’ARICA, nous nous arrêtons à un grand marché couvert où des dizaines d’étals de fruits et légumes attendent les clients. Nous n’en avions jamais vu un pareil depuis la Bolivie. En fait Arica est très cosmopolite, et cela se voit ; les Péruviens et Boliviens sont nombreux et chez eux les marchés ont une grande importance.
Arrivés dans la ville, nous allons nous stationner près du phare pour voir les grosses vagues dont plusieurs personnes nous ont parlé. Heureusement, elles ne sont plus aussi importantes que les jours précédents car les dégâts sont bien visibles sur ce bout de côte.
Ensuite, ce sera une ballade dans le centre ville.
Elle est très animée et commerçante avec là encore beaucoup de Péruviens et Boliviens. Dans la rue piétonne, de nombreux petits stands, des chanteurs, des artistes en tout genre ; c’est très sympa.
De plus la ballade est agréable car c’est la ville la plus chaude du pays et on le sent bien, surtout après nos journées au froid. Par contre, les habitants portent bottes et pulls, ce qui laisse présager de la chaleur qu’ils subissent l’été.
Du côté monuments, c’est de nouveau notre Gustave Eiffel qui se distingue dans une réalisation où on ne l’attendait pas, une cathédrale. Fabriquée à Paris dans ses ateliers puis transportée par bateau en pièces détachées, elle fut construite ici en 1876. Avec sa façade colorée, son clocher octogonal et ses piliers et arcades intérieurs en fer forgé, sa visite est assez surprenante.
Sa deuxième création est plus classique : un bâtiment de 1874 qui abritait le bureau des douanes.
Le bord de mer comporte de nombreuses et belles places avec une particularité encore jamais vue ; ici les dizaines d’oiseaux qui piaillent dans les palmiers sont des cormorans !
Nous restons installés pour la nuit sur le parking près du phare. La vue est agréable mais de nombreuses voitures circulent sur ce petit bout de rue en cul-de-sac ; ce doit être la ballade du soir.
Km au compteur : 55 392
Km du jour : 23
MARDI 9 JUILLET 2013
19° / 25° - Soleil
Ce matin, il nous reste à aller contempler Arica d’en haut. Nous grimpons, par chance en camion, sur El Morro, une colline d’où l’on peut admirer la ville, ses environs et le Pacifique.
La vue sur les grandes places de la ville est jolie, avec beaucoup de verdure.
Justement, aujourd’hui c’est jour de commémoration d’une des batailles contre les Péruviens et un défilé militaire a lieu juste en bas.
Ici aussi la ville a du mal à lutter contre le sable qui l’entoure.
Nous avons aussi une vue plongeante sur le port où de gros tas jaunes nous intriguent. Un monsieur nous donnera la réponse, c’est du « trigo » (blé) qui va être embarqué.
En redescendant, nous prenons la direction du nord mais à la sortie de la ville, un petit coin sympa, en bord de mer, nous attire. C’est bientôt l’heure du déjeuner, nous avons quelques bricoles à faire, et puis surtout nous ne sommes pas trop pressés de filer vers la frontière. Ces derniers temps ont été fatigants, avec de grosses variations d’altitude, de températures, alors une petite après-midi de farniente fera du bien surtout avec ce beau temps.
Ici ce sont les vacances d’hiver et les familles viennent profiter du bord de mer et des nombreux jeux pour enfants.
Km au compteur : 55 406
Km du jour : 14
MERCREDI 10 JUILLET 2013
16° / 20° - Brumeux
Avant de prendre la route et de quitter le pays, nous devons faire tous les pleins, eau, diesel et gaz. L’usine Lipigaz du nord d’Arica est habituée aux passages des camping-cars étrangers car leurs coordonnées sont sur tous les forums de voyageurs ; du coup ils ont un petit mot d’accueil pour chaque nationalité. Ils remplissent notre bouteille française de 13kg sans problème, par contre le prix est bien différent de l’Argentine, 22 €.
Cette fois nous sommes prêts et filons sur la frontière, à seulement 20 km.
Le poste frontière de Santa Rosa est réputé pour être très chargé et effectivement, la file d’attente serpente en faisant des S mais finalement, vu le nombre de guichets, nous passons en 30mn. Par contre, avant de faire la queue, il faut monter au 1er étage de l’entrée marquée Casino, pour acheter le document « Relation de vehiculo y pasajeros «, 500 Pesos les quatre exemplaires. C’est ce document complété qu’il faut donner à l’immigration. Ensuite, passage à la douane, comme dans tous les pays.
Un grand panneau nous dit « Au Revoir » et nous remercie d’avoir visité le Chili ; c’est sympa.
Voilà l’aventure chilienne se termine là ; nous quittons le Chili, ce pays immense qui recèle de sites fabuleux que nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir.
Au fil des 126 jours vécus sur son territoire et des 11 755 km parcourus, nous avons exploré chacune de ses régions, si différentes les unes des autres ; comment croire que le grand sud austral, que les parcs volcaniques, que le désert d’Atacama, appartiennent au même pays ? Chaque région nous a émerveillés par ses paysages magnifiques, ses endroits déserts, ses terres reculées souvent rudes que nous avons voulu néanmoins atteindre.
Nous avons aussi beaucoup apprécié la gentillesse et l’accueil des Chiliens qui, à plusieurs reprises, nous ont ouvert leur maison pour partager un moment d’amitié ensemble et tous ceux qui, chacun à leur façon, nous ont aidés à rendre la découverte de leur pays si passionnante.
Une nouvelle aventure nous attend, dans un nouveau pays, le Pérou.
Km du jour : 23
Km au compteur : 55 429