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13 avril 2012

DE SALTA A LA FRONTIERE CHILIENNE

 

DE SALTA A LA FRONTIERE CHILIENNE - DU 31 MARS AU 13 AVRIL 2012

 


 

SAMEDI 31 MARS 2012

 19° / 28° - Soleil / Nuages

 Nous discutons un peu avec les Hollandais avant de quitter la cour du grossiste. Nos chemins se recroiseront probablement.

 Nous partons vers le centre ville de SALTA et nous stationnons un peu avant d’y arriver. Nous allons explorer les rues à pieds dont plusieurs sont piétonnes.

 Ce sont des artères très commerçantes et vivantes. Par contre, il n’y a pas vraiment de magasins de marques connues. Plein de passages sont également des galeries commerciales. Le choix est immense ; quelle différence avec les régions que nous venons de traverser !

 SALTA (3)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous atteignons la Place principale, Plaza 9 de Julio, avec ses grands palmiers et ses magnolias ; là aussi c’est animé. Les enfants courent après les pigeons et leurs donnent du maïs.

 SALTA (11) PLAZA

 La place est bordée par de très beaux bâtiments style colonial

 

 SALTA (1) PLAZA 9 DE JULIO

 

 SALTA (50) PLAZA

 Sous les arcades, une maison a été transformée en centre culturel américain. Cela nous permet d’imaginer ce que fut le faste de Salta : immense hall en marbre, colonnes, somptueux salons, …

 SALTA (9) PLAZA CENTRE CULTUREL AMERICAIN

 Un côté de la place est occupé par la Cathédrale, d’un beau rose. Nous voulions aller la visiter mais il y a messe.

 SALTA (51) CATHEDRALE

 Nous reprenons notre ballade à travers les rues et arrivons au marché central. On y trouve de l’artisanat, des commerces alimentaires, fruits et légumes tropicaux, viande, épices, et des gargotes offrant des repas rapides.

 SALTA (13) MARCHE CENTRAL

 Il y a déjà pas mal de monde d’installé autour des stands ; l’ambiance est très locale. Nous choisissons un petit stand qui propose du poulet grillé pour JM et des empanadas et des Humitas pour moi. Je n’y avais pas encore goûté ; en fait c’est une sorte de purée de maïs emballée dans des feuilles de maïs. C’est très bon et nourrissant !

 SALTA (14) MARCHE CENTRAL

 Vers 14 H, tous les magasins ferment ; c’est l’heure de la sieste. Nous rejoignons le camion puis allons nous stationner sur le parking du supermarché Libertad. Nous allons boire un café au Bruno Bar et demandons le code wifi (salta). Nous pouvons maintenant nous installer sur les ordi ; nous avons une bonne connexion pour charger les photos sur le blog et tout mettre en ligne.

 Pour la nuit, nous cherchons une petite rue calme. Nous pensons en trouver une mais apparemment il y a tout près une boîte de nuit ; nous profitons pleinement des bruits de motos, voitures et jeunes qui rentrent en riant entre 4 et 6 H du matin. Mauvais choix !

 Km au compteur : 15 535

 Km du jour : 14

 

DIMANCHE 1er AVRIL 2012

 19° / 28° - Soleil / Nuages

 Le matin tout est calme et les rues piétonnes qui mènent au centre ville sont désertes. Les commerces sont fermés.

 En approchant de la cathédrale, par contre, c’est animé.

 Nous sommes le dimanche des Rameaux et il y a beaucoup de monde autour de la cathédrale, dont énormément de vendeurs de branches d’olivier.

 SALTA (6) PLAZA 9 DE JULIOSALTA (16) DEVANT MARCHE CENTRAL

 

 

 

 

 

 

Les portes d’entrée de la cathédrale sont habillées de palmes.

SALTA (23) CATHEDRALE

 Comme la messe se termine et que les gens sortent, nous pensons pouvoir entrer visiter mais une 2è messe reprend très rapidement. La cathédrale est pleine, les fidèles, tous avec leur rameau d’olivier, chantent. La ferveur est impressionnante.

Des hauts parleurs retransmettent la messe dehors et toute la place résonne des chants. Avec 92 % de catholiques, et probablement pratiquants, on ressent vraiment un énorme attachement à la religion.

 Les rues sont pleines de monde et chacun a un rameau d’olivier à la main.

 SALTA (24)

 Nous reprenons notre visite de la ville avec 2 autres églises typiques.

L’Eglise San Francisco, avec ses couleurs rouge et ocre et ses draperies en métal.

 SALTA (28) EGLISE SAN FRANCISCOSALTA (27) EGLISE SAN FRANCISCO

 

 

 

 

 

 

 

Plus loin, se trouve le Couvent San Bernardo avec sa magnifique porte en bois, sculptée en 1762 par des Indiens.

 SALTA (32) COUVENT SAN BERNARDO

 Nous ne verrons pas l’intérieur car c’est l’heure de la messe ; il y a des fidèles jusque sur le pas de la porte.

 Le chemin du retour vers le centre nous fait traverser le parc San Martin. Par contre, il est vide et un peu tristounet.

 Nous allons visiter le Musée Archéologique de Haute Montagne (MAAM). Il est consacré à l’expédition qui a permis d’exhumer trois momies d’enfants à 6 739 m d’altitude, sur le volcan Llullaillaco. De beaux tissus et objets quechua ainsi que des jouets rituels y sont exposés dont une poupée miniature en or. Les momies sont exposées à tour de rôle ; c’est celle du garçon de 7 ans qui s’y trouvait. Elle est incroyablement bien conservée.

Comme nous n’avions pas le droit de prendre des photos, voici celles des 3 Momies présentées sur le dépliant ainsi qu’une représentation du volcan avec les emplacements des lieux de cérémonies.

 SALTA MOMIES 3 ENFANTS

 Le fascicule du musée donne quelques informations intéressantes, pour une fois en français :

 « Les activités religieuses dans le monde andin étaient liées à la Nature et à la Fertilité, tout particulièrement le cycle agricole et les saisons. Un des rituels le plus important du calendrier Inca était la « Capacocha » ou « Capac Hucha » qui peut se traduire comme « obligation royale » et qui se réalisait pendant le mois consacré à la récolte. Entre avril et juillet, il était organisé des fêtes où l’on offrait aux dieux des offrandes de reconnaissance et de gratitude, nombre d’entre elles associées à l’ancêtre inca Mama Huaco, qui leur avait offert le premier maïs. Les cérémonies avaient lieu sur les montagnes, les îles et autres lieux de culte ou « huacas » qui se trouvaient sur tout le territoire « Tawantinsuyu » et servaient à unir les espaces sacrés avec le temps ancestral.

 Des quatre coins de l’Empire Inca, certains villages envoyaient un ou plusieurs enfants à Cusco, choisis pour leur exceptionnelle beauté, dépourvus de tout défaut physique, généralement des enfants de caciques. Ils étaient sensés créer des liens et réaliser des alliances avec les ancêtres à travers divers rituels. A cette fin, on les réunissait sur la place principale de Cusco, face aux statues de Viracocha (dieu de la création), du Soleil « Inti », du Tonnerre « Kulun » et de la Lune « Killa ». Les sacerdoces effectuaient des sacrifices d’animaux puis, aux côté de l’Inca célébraient des mariages symboliques entre les enfants des deux sexes ; ensuite ils faisaient deux fois le tour de la place autour du « Ushnu », construction représentant le centre symbolique du monde Inca. Suite à cette célébration, les enfants, prêtres et accompagnateurs retournaient à leurs villages avec l’interdiction d’emprunter les chemins tracés. Ils devaient marcher tout droit, franchissant les obstacles de tous types. Le pèlerinage, selon l’éloignement et les difficultés rencontrées, pouvait durer de plusieurs semaines à plusieurs mois. A leur arrivée, les pèlerins étaient acclamés avec joie et une fête était organisée à la suite de laquelle les enfants étaient richement vêtus. On leur donnait à boire de la « chicha » (alcool de maïs) et lorsque finalement ils s’endormaient, on les déposait dans un puit accompagné d’un riche « ajuar » (ensemble d’objets mortuaires).

 Selon la croyance Inca, ces enfants ne mourraient pas mais rejoignaient les ancêtres sensés veiller sur le village du haut des sommets des montagnes.

 Les sacrifices humains se réalisaient uniquement dans les huacas les plus importants de l’empire Inca et pour des occasions très spéciales comme la mort d’un Inca, celui-ci amorçant son voyage vers le « temps des Aïeuls ».

 Après cette visite intéressante, nous allons reprendre des forces dans un petit restaurant. Et bien, je vais en avoir car l’on me sert une énorme assiette de viande de « cochon ». Elle est d’un tendre ! ; je n’en avais jamais mangé avec un tel goût.

 Pour digérer, nous partons au marché des artisans : beaucoup de choses originales ; des créations, du design ; vraiment intéressant.

 Nous avons encore bien marché et nous rentrons nous reposer.

 Pour la nuit, nous choisissons une nouvelle petite rue qui s’avère quand même un peu plus calme que celle de la nuit précédente, même si ce n’est pas l’idéal.

 Km au compteur : 15 553

 Km du jour : 18

  

LUNDI 2 AVRIL 2012

Nous souhaitions aller à la banque, au bureau de change, chez Iveco mais tout est fermé. C’est de nouveau un jour férié.

 Les 3/4 des magasins sont fermés ; seuls les alimentaires sont ouverts mais même pas le marché.

 Nous réussissons quand même cette fois à visiter la cathédrale. Cela valait le coup de revenir car elle est splendide, superbement et très richement décorée.

 SALTA (45) CATHEDRALE

 L'autel central est tout doré, de très belles chapelles avec de grandes statues se trouvent sur chaque côté, le plafond voûté et peint est magnifique.

  SALTA (39) CATHEDRALE

 Nous quittons le centre ville et sur un des grands boulevards de la ville, nous trouvons un magasin ouvert, le monde du camion. Nous allons y acheter un bouchon pour le réservoir de gasoil, bouchon que nous avions cassé sur la piste menant vers le Chili il y déjà un certain temps. Nous trouvons aussi le « 90 » qui doit être collé à l’arrière du camion ainsi qu’un capuchon de feux de position que nous venons juste d’arracher en passant dans une des innombrables petites rues plantées de gros arbres aux branches un peu basses pour nous.

 Après avoir réussi à faire le plein avec du gasoil D-Euro (qui a encore augmenté ; 6.40 Pesos = 1.15 € / L), nous quittons Salta par la Ruta 9, celle qui passe par la montagne.

 Elle est sinueuse et très étroite (4 m), nous ne pouvons même pas croiser une voiture ; elle s’apparente plus à une piste cyclable qu’à une route mais elle est splendide. Elle traverse de magnifiques forêts tropicales. On se sent vraiment perdu dans la verdure.

 ROUTE DE SALTA A SAN SALVADOR DE JUJUY (1)

 Après le col, la forêt devient moins épaisse et on retrouve un paysage plus dégagé.

 Nous allons à la Digue La Ciénaga. Le lac est entouré d’immenses prairies où des familles argentines sont venues passer la journée puisque c’est férié. Comme d’habitude, des coffres ouverts avec la musique, des enfants qui jouent, des tables de camping avec le maté ; une ambiance bon enfant.

 Nous installons le camion sur un grand carré d’herbe et sortons nous aussi notre table et nos chaises pour profiter du soleil et du spectacle du lac. Une famille s’arrête discuter, ébahie que le camion puisse être venu de France.

 DIGUE LA CIENAGA (1)

A la tombée du soir, de gros nuages noirs arrivent puis un orage éclate. Il durera longtemps et la pluie tombera une bonne partie de la nuit.

 Km au compteur : 15 651

 Km du jour : 98

 

MARDI 3 AVRIL 2012

 16° / 26° - Brumeux / Nuageux / Soleil

 Au réveil, le lac est dans la brume. Les nuages s’élèvent doucement pendant que les aigrettes et autres échassiers puis les poules d’eau viennent se restaurer au bord du lac.  Nous aussi nous prenons notre petit déjeuner, les yeux rivés sur les jumelles, pour observer en détails l’activité des oiseaux qui nous entourent. Nous sommes seuls, le mauvais temps a fait fuir les quelques tentes qui étaient montées hier.

 Nous prenons la route pour SAN SALVADOR DE JUJUY. La ville est très étendue mais les rues du centre ville petites. Le stationnement est interdit dans toute la partie centrale ; les rues aux alentours sont bondées ; impossible de trouver une place, ou plutôt 3 places, vu notre longueur. Il faut s’éloigner à plus de 2 km pour pouvoir se garer. Après avoir fait 2 fois le tour, nous décidons de laisser tomber. Tant pis, nous ne visiterons pas la ville.

 Nous reprenons la Ruta 9 qui monte en altitude en suivant le fond de la vallée. Nous nous arrêtons acheter du pain à YALA, minuscule village entourée de la forêt subtropicale.

 La route redevient sinueuse, nous rentrons dans la QUEBRADA DE HUMAHUACA. Les montagnes qui enserrent le Rio Grande nous offrent des couleurs magnifiques et variées ; La terre est rouge puis verte et grise.

 La route s’élève et après avoir passé VOLCAN, à 2 100 m, la végétation luxuriante disparaît ; nous retrouvons le monde des cactus candélabres dans un paysage dénudé.

 Nous nous arrêtons visiter TUMBAYA, petit village avec des masures en pisé et une charmante petite église. Le village était en fête le 1er Avril, d’où les guirlandes encore présentes et toutes les fleurs dans l’église.

 QUEBRADA DE HUMAHUACA (3) TUMBAYA

 Nous atteignons maintenant PURMAMARCA. Notre guide mentionnait « village touristique », effectivement les touristes sont nombreux ! Nous n’en avions encore jamais vu autant. C’est un hameau néanmoins mignon, presque entièrement construit en pisé, avec des toits en terre et graviers ; toute la place centrale accueille un marché artisanal ; les tissages très colorés donnent une agréable  impression de gaieté.

 La spécificité de ce village est d’être enserré dans un défilé rocheux, el cerro de los Siete Colores, c'est-à-dire la montagne aux 7 couleurs.

 Un superbe sentier, le Paseo de los Colorados, longe le cimetière très coloré puis fait une grande boucle autour de la montagne et là, des couleurs nous en voyons ; c’est magnifique. La grimpette n’est pas facile mais nos yeux sont émerveillés et là,  il n’y a presque personne.

 Les formes sculptées par l’érosion, les couleurs des couches de sédiments sont un spectacle permanent. Toute la gamme des ocres est là, plus du pourpre, du vert, du bleu foncé.

 QUEBRADA DE HUMAHUACA (13) PURMAMARCA

 Nous restons stationnés à l’entrée du village pour la nuit.

 Altitude : 2 300 m

 Km au compteur : 15 766

Km du jour : 115

 

MERCREDI 4 AVRIL 2012

 12° / 29° - Soleil / Quelques nuages

 Nous partons dès 8H30 pour aller faire des photos de la Montagne aux 7 couleurs ; nous espérons avoir une belle lumière à cette heure là ; dommage le soleil est caché derrière les nuages.

 Au pied de la montagne, on peut admirer toutes les strates géologiques.

 Par contre, en montant sur la petite colline en face, le spectacle de la montagne dans sa globalité est encore plus fabuleux. La nature n’a pas fini de nous étonner.

Par contre, les photos ne rendent rien comparé à la beauté du paysage !

 QUEBRADA DE HUMAHUACA (15) PURMAMARCA

 Nous revenons par la place principale où les vendeurs finissent d’installer leurs étals multicolores.

 PURMAMARCA (5)

 Nous nous arrêtons visiter la jolie petite église toute blanche ; sa charpente et le mobilier sont en bois de cactus. La construction initiale date de 1648 ; elle est très sobre et dépouillée et c’est ce qui fait son charme.

 PURMAMARCA EGLISE (2)

 Un énorme arbre, un algarrobo negro, de la famille des acacias, assez rare en Argentine, veille sur l’église depuis 700 ans.

 PURMAMARCA ARBRE ALGARROBO (1)

  

Nous quittons PURMAMARCA et atteignons assez rapidement la Vallée des Peintres.

Il s’agit d’une formation géologique curieuse car elle dessine de grandes plaques rocheuses de différentes couleurs.

 QUEBRADA DE HUMAMARCA PALETTE DES PEINTRES (3)

 

 L’étape suivante sera le village de TILCARA dont la signification est étoile filante en quechua. Nous y venons car il paraît que la semaine sainte y est très fêtée.

Nous nous stationnons dès l’entrée du village, le long du Rio. Le sol est sablonneux et la poussière vole.

 Nous partons visiter le village à pieds. Seules quelques rues sont goudronnées et nous mangeons un maximum de poussière. Les rues sont étroites mais animées avec pas mal de petites échoppes d’artisanat ; là aussi, les touristes sont assez nombreux.

 Nous passons à l’office de tourisme demander le programme des festivités puis allons faire nos courses au marché local et très typique.

 Nous y trouvons une épaule de mouton vendue par un éleveur au prix de 5 € le kg.

 TILCARA (3) MARCHE

 

Nous revenons déjeuner au camion et ne repartons qu’à 16 H car la procession est prévue à 17 H.

 Nous avons donc le temps de flâner sur la place centrale remplie d’échoppes d’artisans où là encore les tissus colorés se comptent par centaines.

 TILCARA (6) PLACE CENTRALE

 Puis c’est la visite de l’église, avec ses 2 tours clochers et sa toiture en bois de cactus. Le plus typique est néanmoins l’arrivée de pèlerins, avec leurs sacs à dos et leurs drapeaux.

 TILCARA (15) EGLISE

 Comme 17 H approche, nous grimpons sur la colline d’où doit partir la procession.

 Dans la rue principale, les riverains sont en train de décorer devant chez eux avec des guirlandes de petits drapeaux et d’installer des portiques recouverts de fleurs et d’offrandes sous forme de fruits.

 TILCARA (20) PROCESSION

 TILCARA (21) PROCESSION

 Toute la rue est en fête. Nous aurions dû nous douter que si les décorations n’étaient pas terminées, cela signifiait que la procession n’allait pas passer de suite !

 Effectivement, nous attendons jusqu’à 18 H 30 sur le chemin poussiéreux de la gorge mais seuls quelques groupes de musiciens passent. Le soleil disparaît derrière les montagnes et nous commençons à ressentir le vent frais. Nous décidons donc de retourner au camion nous habiller plus chaudement et revenons dans la rue principale.

 Les quelques groupes vus en haut viennent juste d’y arriver ; nous n’avons donc rien raté. La foule s’est densifiée et maintenant les fanfares se succèdent.

 TILCARA (25) PROCESSION

 Elles arborent toutes des pancartes indiquant leur appartenance religieuse. Les instruments se limitent à des tambours et à des flûtes indiennes mais la musique est super, très rythmée, entraînante ; c’est une musique à la sonorité très particulière que nous n’avons jamais entendue auparavant.

 TILCARA (27) PROCESSION

 

 Il n’y a pas d’harmonie dans les tenues, ni dans la marche, mais par contre leur enthousiasme est incroyable.

 Ils sont d’autant plus méritants qu’apparemment il n’y a pas d’intendance ; ils défilent avec leur sac à dos, duvet, bouteille d’eau …

 Nous sommes sidérés par le nombre de très jeunes enfants faisant partie des troupes ; certains ont des tambours aussi grands qu’eux.

 TILCARA (31) PROCESSION

Une multitude de fanfares, les unes derrière les autres, vont se succéder pendant plus de 2 H 30 ; suivant l’importance de leur congrégation, ces groupes peuvent être composé de 10 personnes ou d’une centaine.

 A chaque fois, un meneur donne le tempo et les tambours se déchaînent en fonction de son ardeur.

 Dommage, il fait nuit et il n’est plus possible de prendre des photos.

TILCARA (42) PROCESSION 

 La rue est comble lorsque, vers 22 H, la procession se termine par le passage des 2 statues de la Vierge de Puna Corral ; fête organisée en son honneur.

 Un reposoir est situé juste à côté de nous devant une école ; le prêtre y fait un sermon de quelques minutes à la gloire principalement des instituteurs et enfants de cette école. La foule se presse autour mais dans le calme, la dignité ; on ressent une énorme ferveur lorsque la foule reprend, après le prêtre, les Viva Maria. Puis la foule emboîte le pas au cortège jusqu’en bas de la rue et se répand sur la place principale pendant que le prêtre rejoint l’église.

 TILCARA (46) PROCESSION

 Ce sera ensuite un défilé de voitures qui quitte ce petit village. C’était vraiment une belle cérémonie, émouvante ; encore un beau souvenir !

 Nous restons où nous nous étions stationnés pour y passer les nuits. 4 autres camping-car uruguayens nous ont rejoints.

 Altitude : 2 465 m

 

Km au compteur : 15 785

 Km du jour : 19

  

JEUDI 5 AVRIL 2012

 11° / 27° / 15° - Soleil

Ce matin nous avons prévu une grande ballade à pieds vers la forteresse de la ville. Lorsque nous sortons du camion, les Uruguayens sont dehors et nous discutons quelques minutes. L’un d’eux va chercher son dictionnaire espagnol/français avec une belle expression : «por los amigos frances» ; puis en partant, il nous donne sa carte en nous disant de passer le voir lorsque nous irons en Uruguay. Une nouvelle fois, nous sommes étonnés par l’accueil et la gentillesse des peuples d’Amérique du Sud !

 Nous partons par un petit sentier qui contourne la ville et monte sur le flanc de la montagne pour atteindre la « Pucara »  (=forteresse) de Tilcara.

 Elle date de l’époque précolombienne (1 000 / 1 480 après JC) et a été occupée jusqu’à l’arrivée des Espagnols vers 1594.

 Elle a été très bien restaurée.

 C’est le souffle un peu court que nous découvrons un ensemble d’habitations reconstituées ; les constructions étaient en pierre, les toits en un mélange de boue et de paille soutenus par des poutres en bois de cactus. Elles étaient reliées entre elles par des chemins formant un vrai labyrinthe. Quant à la décoration, elle est assurée par la nature elle-même, des cactus disséminés sur toute la ville.  

 TILCARA (57) FORTERESSE

 

 Les Tilcaras étaient bergers et agriculteurs ; ils cultivaient du maïs, des pommes de terre, des haricots, des potirons ... avec un outillage rudimentaire (houes, pelles et couteaux en pierre ou en bois), sans charrue. Ils travaillaient les terres proches du Rio Grande où l’irrigation était plus facile.

 Ils pratiquaient l’élevage de lamas dont ils se servaient comme bêtes de somme et pour leur approvisionnement en laine et en viande. Ils mangeaient également de la vigogne et du guanaco.

Les objets de ménage étaient pour la plupart en terre cuite mais ils utilisaient également la pierre, le bois, l’os et la calebasse.

Leurs vêtements étaient faits de tissus de laine de vigogne et de lama qu’ils filaient au fuseau et teignaient avec des matières colorantes naturelles.

 TILCARA (63) FORTERESSE

  

En contrebas, se trouve un petit jardin botanique avec simplement quelques plantes. Par contre, le plus amusant se trouve au fond du jardin : un gros rocher qui résonne comme une cloche.

 TILCARA (53) FORTERESSE

 Nous rejoignons le village et allons visiter le musée archéologique qui présente une belle collection d’objets en provenance de tombes, des masques, des vitrines représentant le travail du cuir pour confectionner des sandales ou encore des os sculptés, des parures … Une pièce retrace également  l’évolution de la culture sur 10 000 ans.

 Nous rejoignons notre petite maison pour le déjeuner et quittons Tilcara qui nous a offert une halte bien agréable et intéressante.

 40 km plus loin, perché à 3 000 m, nous atteignons HUMAHUACA, autre petit village décrit comme typique.

 Nous cherchons directement un endroit à l’écart et si possible, non poussiéreux, pour nous poser, faire fonctionner le groupe électrogène et la machine à laver ; il y en a bien besoin.

 Nous nous installons près du rio Grande, quasiment à sec, avec en toile de fond des montagnes dans les tons de rouge.

 Altitude : 2 970 m

 Km au compteur : 15 829

 Km du jour : 44

  

VENDREDI 6 AVRIL 2012

 7° / 26° - Ciel bleu / quelques nuages

 La température monte très vite dès l’apparition du soleil. Le ciel est d’un bleu éclatant sur lequel se détachent les montagnes qui nous entourent.

 

Nous rejoignons le centre ville pour le visiter. Sur la 1ère petite place, plusieurs artistes travaillent la glaise pour en faire des tableaux représentant des scènes religieuses, apparemment en rapport avec les fêtes actuelles.

 HUMAHUACA (1) SCULPTEURS

 La place centrale est toute pavée, avec de grands poivriers.

 Elle est bordée par la mairie dont le style colonial est assez spécial.

 HUMAHUACA (10)

 Sa tour comporte une horloge ainsi qu’un automate à l’effigie de San Francisco Solano qui bénit la ville chaque jour à midi.

 HUMAHUACA (26) AUTOMATE SAN FRANCISCO SOLANO

 

L’office du tourisme est là également ; la femme nous informe qu’une procession aura lieu ce soir à 19 H.

 Dans les rues environnantes, se trouve un petit marché intérieur puis un grand marché de plein air avec de nombreux déballages le long de la grande avenue.

 HUMAHUACA (14) MARCHE CENTRAL

HUMAHUACA (20) MARCHE PLEIN AIR

 Une grande place, avec tout en haut le Monument de l’Indépendance, regroupe le marché artisanal et touristique.

 HUMAHUACA (30)

 Nous retournons passer l’après-midi sur notre grande pelouse près du Rio.

 Alors que JM est dehors, une famille argentine vient discuter un petit moment. Ils veulent savoir d’où l’on vient, ce que nous avons vu, où nous irons ensuite. Ils connaissent probablement quelqu’un qui parle français et veulent que nous leur écrivions une phrase en français sur une feuille. Nous ne savons pas vraiment pourquoi cela leur fait plaisir. Mais ce qui va réellement les combler de bonheur, c’est que nous acceptions de leur faire visiter notre maison. Ils nous couvrent de compliments, nous remercient 100 fois.

 A 18 H, nous retournons en centre ville. Nous grimpons les marches pour atteindre le Monument de l’Indépendance d’où nous avons une belle vue sur la ville et les montagnes environnantes. Nous attendons pour voir le coucher de soleil mais il n’est pas super.

 HUMAHUACA (34) COUCHER DE SOLEIL

 

Nous faisons ensuite le tour de la ville pour admirer les petites cabanes qui ont été installées pour la procession de ce soir. Chacune est décorée et contient un tableau en argile représentant une scène religieuse ; les tableaux dont nous avons vu la confection ce matin.

 HUMAHUACA (37) PROCESSION

 Il est 19 H 30 lorsque la procession démarre de l’église. 

Elle est composée de 5/6 enfants de chœur, du prêtre, d’une grande statue de la Vierge, d’une petite madone, d’une représentation du Christ dans un tombeau de verre et d’une vingtaine de personnes qui chantent. C’est un peu tristounet.

 HUMAHUACA (45) PROCESSION

La procession rejoint la 1ère station ; là une petite fanfare l’accueille et de nouveaux participants rejoignent la procession. Après un sermon de quelques minutes, la procession repart vers la 2è station où une nouvelle fanfare l’attend. Et ainsi de suite, à chaque station, le nombre de fanfares augmente et la foule se densifie.

 HUMAHUACA (56) PROCESSION

 

A chaque ajout de fanfare, il y a une belle cacophonie, chacune essayant de jouer plus fort que les précédentes. Partie dans le calme, la procession devient vite très gaie et agréable à suivre. 

Nous nous étions stationnés sur la petite place à l’entrée de la ville et nous trouvons finalement sur le chemin de la procession. Nous la quittons là car nous avons déjà bien marché aujourd’hui.

 HUMAHUACA (64) PROCESSION

 La foule passée, nous quittons la ville pour retourner nous stationner pour la nuit près du rio.

 Altitude : 2 970 m

 Km au compteur : 15 835

Km du jour : 6

  

SAMEDI 7 AVRIL 2012

1° / 18° / 24° - Ciel bleu / Nuageux

 Nous quittons HUMAHUACA pour poursuivre notre trajet le long de la Quebrada du même nom. La route est bitumée mais néanmoins pas mal rapiécée.

Elle nous mène à un col à 3 780 m à partir duquel le paysage change ; les arbres disparaissent et sont remplacés par des petits arbustes. La montée continue et nous approchons les 4 000 m. Cette fois, seules de petites touffes d’herbe et d’épineux survivent ; nous sommes entourés de superbes paysages de montagnes rocheuses aux couches géologiques ondulantes et colorées.

 

 ROUTE DE HUMAHUACA A ABRA PAMPA (1)

 

 Puis nous atteignons les hauts plateaux (la puna) qui nous mènent à ABRA PAMPA.

 ROUTE DE HUMAHUACA A ABRA PAMPA (3)

 

La ville est assez triste ; même la place principale n’est pas animée. Nous trouvons un minuscule marché pour faire quelques courses.

 Nous continuons notre chemin en direction de la Lagune de LOS POZUELOS par une bonne piste (N° 7) qui mène au Poste de Rangers du parc. Apparemment les rangers sont en week-end, le poste est fermé. Tout près de là, part une petite piste qui en 7 km nous mène au bord de la lagune.

L’arrivée est spectaculaire : des centaines de petits, moyens, gros oiseaux, poules d’eau, canards mais aussi de flamands roses, rouges et blancs sur un lac immense bordé d’un très grand terrain plus ou moins herbeux où des centaines de vigognes vivent en toute liberté.

  LAGUNA DE LOS POZUELOS (9)LAGUNA DE LOS POZUELOS (42)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le tout est désert, entouré de petites montagnes, avec quelques masures au loin. Fabuleux ! 

En fait, nous sommes dans l’enceinte d’un parc servant de refuge à des milliers d’oiseaux.

 

 LAGUNA DE LOS POZUELOS (48)

 

Nous installons nos chaises et profitons de ce spectacle fascinant.

LAGUNA DE LOS POZUELOS (32)

  Nous sommes à 3 700 m d’altitude et le soleil chauffe fort. Nous échappons aux coups de soleil grâce au vent fort qui se lève et nous chasse à l’intérieur car la température chute brutalement.

 Nous passons la soirée le nez à la baie vitrée ; avec la tombée du jour, les animaux se déplacent : les flamands s’éloignent un peu tandis que les vigognes viennent boire au lac. Elles passent près du camion, en nous surveillant néanmoins. C’est un défilé perpétuel que nous ne nous lassons pas d’admirer.

 LAGUNA DE LOS POZUELOS (20)

Pour clôturer le spectacle, le soleil nous gratifie d’un beau coucher aux couleurs rougeâtres.

 Inutile de dire que la nuit sera calme mais froide ; nous sommes seuls parmi les animaux.

 

Altitude : 3 700 m 

 Km au compteur : 15 987

 Km du jour : 152

 

DIMANCHE 8 AVRIL 2012  

7° / 24° - Ciel bleu / Nuageux 

 Lorsque nous nous levons, le soleil a déjà réchauffé l’atmosphère ; il fait 7° et 14° dans la cellule mais la température remonte assez vite à 20°.

 Nous reprenons nos postes d’observation. Tous les flamands sont revenus vers le bord et il y a des vigognes partout.

 Nous attendons que le soleil chauffe car il fait encore bien frais, puis nous partons pour une ballade vers l’extrémité du lac. Les vigognes nous surveillent mais ne s’éloignent que lorsque nous en sommes à 20 m.

 LAGUNA DE LOS POZUELOS (31)

Par contre, les flamands restent assez éloignés du bord et nous les observons en détails avec les jumelles.

LAGUNA DE LOS POZUELOS (38)

  Entre tri des photos et observation des animaux, nous passons une agréable journée.

  Nous aurons la surprise de voir arriver les Hollandais, à pieds. Ils se sont arrêtés près du poste de rangers pour faire une grande marche. Vu le cadre, ils viendront s’installer là demain.

  Altitude : 3 700 m

  Km au compteur : 15 987

 Km du jour : 0

 

 

LUNDI 9 AVRIL 2012

 Nous quittons notre bivouac de rêve ; nous en trouverons probablement d’autres sur notre chemin.

 Nous repassons sur ABRA PAMPA faire le plein d’essence avant de partir sur les pistes.

Nous sommes sidérés de voir la queue devant la banque !

 

 ABRA PAMPA (1)

 

 

 Le Guide du Routard indiquait que si l’on n’avait pas peur de faire le pistard, il fallait emprunter la ruta 11, plus sauvage que les autres pistes et qui, de plus, traverse les hauts plateaux de la Puna. Nous la choisissons donc.

 Effectivement, elle s’avère sauvage et nous y voyons énormément d’animaux : lamas, vigognes, bœufs, ânes,

 PISTE DE ABRA PAMPA A RUTA 52 (6)

La 1ère partie n’est pas très intéressante car elle traverse de mornes plaines désertiques.

 Ensuite, à l’approche de TUSAQUILLA, le paysage devient très beau et nous croisons plusieurs vieux villages, très isolés,  tout en terre ; certaines masures ont un petit panneau solaire mais nous constatons que les habitations n’ont pas de fenêtres. Nous remontons le temps de plus d’un siècle !

 

 

 PISTE DE ABRA PAMPA A RUTA 52 (2)

  Nous longeons ensuite une immense lagune aux couleurs rosés, magnifique.

  PISTE DE ABRA PAMPA A RUTA 52 (4)

 Par contre, en ce qui concerne la piste elle-même, on peut dire que son état est également sauvage : ce sont, en alternance, des tronçons d’horrible tôle ondulée, de champs de bosses, ou de passages sablonneux, pour finir le long de dunes de sable.

  Il est vrai que sa 2è moitié est splendide et que les passages au ras du lac sont superbes mais c’est vraiment une piste éprouvante.

  Nous ne sommes plus qu’à quelques km de la Ruta 52 qui traverse les Salines. Nous nous arrêtons donc dans le milieu du haut plateau pour notre bivouac.

  PISTE DE ABRA PAMPA A RUTA 52 (7)

 

 Altitude : 3 450 m

  Km au compteur : 16 162

  Km du jour : 175

 

 MARDI 10 AVRIL 2012

 - 1° (au lever du jour) / 16° / 22° - Soleil

  Nous rejoignons la route nationale tout près.

  Très vite, de grandes taches blanches apparaissent sur le plateau puis soudain c’est une immensité blanche et aveuglante qui longe la route, à 3 420 m ; nous sommes arrivés au SALINAS GRANDES.

 Du sel à perte de vue ! Des camions roulent dessus pour ramener leurs chargements ; nous nous contentons d’une ballade à pieds. Nous avons un peu l’impression de marcher sur de la neige car le sel craque nous nos pieds. Des trous provenant de l’extraction du sel nous donnent une idée de l’épaisseur de la couche de sel ; jusqu’à 50 cm.

  SALINAS GRANDES (2)

  

 SALINAS GRANDES (8)

  Nous continuons par une piste (N° 79) agréable où nous voyons de nouveau des vigognes, des lamas, des ânes et des petits villages. Nous sommes toujours sur les hauts plateaux de la Puna.

  PISTE DE RUTA 52 A SAN ANTONIO DE LOS COBRES (1)

 

 PISTE DE RUTA 52 A SAN ANTONIO DE LOS COBRES (2)

  La piste rejoint la ruta 40 qui nous mène à SAN ANTONIO DE LOS COBRES.

  C’est un gros bourg sans réel intérêt. Nous essayons juste d’y trouver une connexion wifi mais elle est trop lente pour faire quoi que ce soit.

 Nous dormons en centre ville car il est un peu tard pour reprendre la route.

  Altitude : 3 700 m

 Km au compteur : 16 282

 Km du jour : 120

 

MERCREDI 11 AVRIL 2012

  - 2 ° (au lever du jour) / 7° / 18° - Soleil / Nuages

  Avant de quitter la ville, nous cherchons un tabac ou plutôt un magasin qui vend des cigarettes. Pas facile de repérer les magasins car ce sont de simples habitations, avec une pièce plus ou moins grande, et une porte de maison ; alors quand elle est ouverte, ça va, sinon, nous passons à côté sans le savoir. Nous trouvons finalement un petit commerce qui en vend. Les marques et les paquets suivent le niveau de vie de la ville. Ici ce ne sont que des paquets mous, c'est-à-dire sans boite ; du coup le paquet coûte 8 Pesos, soit 1.40 €, le paradis pour les fumeurs ! Dommage, avec l’altitude, je fume 2 fois moins …

  A part les 3 rues principales, toutes les autres sont en terre battue ; l’état des maisons, l’habillement des gens, donnent une impression de grand dénuement.

  Nous prenons la piste pour nous rendre au Viaduc de la POLVORILLA, à 4 200 m d’altitude. Il est tout en métal et pas franchement beau mais représente une prouesse au niveau de la construction, pour l’époque, avec une longueur de 224 m et une hauteur de 60 m.

  VIADUC LA POLVORILLA (4)

 C’est en fait le terminus actuel de la ligne du Train des Nuages.

 Des marches aménagées le long de la montagne permettent de monter sur le viaduc mais à cette altitude, nous ne nous sentons pas le souffle pour grimper.

 Nous repartons par la piste principale 51 jusqu’à CAUCHARI ; elle est belle et large. Nous croisons de gros troupeaux de lamas, de vigognes.

  Elle traverse une petite vallée puis grimpe doucement vers un col et sommes surpris par un panneau : attention au train. Nous sommes à 4 355 m !

  PISTE DE SAN ANTONIO DE LOS COBRES AU SALAR DE POCITOS (1)

 

 PISTE DE SAN ANTONIO DE LOS COBRES AU SALAR DE POCITOS (4)

  C’est certainement un des passages à niveau des plus hauts du monde.

 C’est la ligne qui reliait l’Argentine au Chili. 

  Nous atteignons juste après le col Alto Chorillo à 4 560m. La vue de là-haut est superbe ; nous côtoyons les montagnes enneigées.

  PISTE DE SAN ANTONIO DE LOS COBRES AU SALAR DE POCITOS (7)

  La descente se fait vers un grand plateau où nous suivons un magnifique rio de couleur très rouge – Altitude 4 100 m.

 

 PISTE DE SAN ANTONIO DE LOS COBRES AU SALAR DE POCITOS (10)

 Puis nous bifurquons sur une piste secondaire (27), en direction de Tolar Grande. La piste est beaucoup moins large mais très peu fréquentée. Elle dévoile de beaux panoramas sur les Volcans.

 Soudain le paysage change radicalement ; le tronçon des environs du SALAR DE POCITOS est tout simplement magique !!

SALAR DE POCITOS (4)

  Les montagnes sont colorées, le salar a des reflets rosés, émeraude, avec des pointes hirsutes ; magnifique.

  Sa texture est particulière, la croûte est épaisse et marron, avec le sel qui apparaît en surface mais en dessous c’est tout mou.

 C’est un décor vraiment complètement différent de ce que nous pouvons voir en Europe. Altitude 3 690 m.

  SALAR DE POCITOS (9)

 

 SALAR DE POCITOS (6)

 Nous continuons et une dizaine de km plus loin, nous sommes de nouveau émerveillés : des vallons et des plaines de sable rouge puis nous rentrons dans le Canyon Los Colarados, c'est-à-dire le Canyon des couleurs.

 

 PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (4)

 Toutes les collines sont dans les tons de ocre mais avec des traces blanches, de sel, disséminées.

  PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (11)

  La piste serpente entre les monts. C’est trop beau, il est 16H, nous décidons de rester là pour le bivouac et profiter de ce panorama de toute beauté ; difficile de trouver mieux ;  nous avons le canyon pour nous tous seuls.

  PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (6)

 En marchant dans les collines, nous constatons que le sol est truffé de pierres qui brillent au soleil. Elles proviennent de couches géologiques et avec l’érosion se trouvent disséminés. Comme c’est petit et pas lourd, j’en prends quelques morceaux, si une fois lavées, elles restent belles,  je sais à qui cela fera plaisir ….

  Altitude : 3 780 m

  Km au compteur : 16 450

  Km du jour : 168

 

JEUDI 12 AVRIL 2012

 

5° / 16° - Nuages / Petite pluie

 Nous reprenons notre piste, avec une température de 4° et de gros nuages.

 Elle s’applique à serpenter entre les monticules de terre rouge qui peu à peu s’habillent de gravillons verts pour déboucher sur une grande vallée où la teinte vert/bleu du sol et des montagnes donnent l’impression d’être entourée d’une mer.

 PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (5)

 La vue de ce paysage semble irréelle ; nous sommes transportés dans un autre monde ! Nous aimerions vous faire partager ce rêve éveillé mais les photos ne peuvent pas le reproduire, d’autant que le soleil est plus que voilé.

 PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (21)

 Nous continuons à monter pour atteindre un col à 4 100 m et découvrons peu après une gare abandonnée avec un vieux wagon, vestige de l’époque où la ligne transportait les hommes et le bétail vers le Chili.

 PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (45) GARE ABANDONNEE

 Il ne subsiste que le puits et quelques maisons écroulées.

 PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (44) GARE ABANDONNEE

  En redescendant le col, la teinte des montagnes est passée au noir, très rocheux avec une plénitude de failles due à l’érosion.

 Au loin se profile déjà la plaine blanche de sel de Tolar Grande.

 A proximité de la ville, nous allons à la recherche des « Ojos del Mar », les yeux de la mer.

  PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (41) OJOS DEL MAR

   C’est l’occasion d’une grande ballade pour découvrir ces trous d’eau contenant des récifs de sel, ressemblant à de petits coraux, qui se sont créés par capillarité avec les nappes souterraines.

 PISTE DU SALAR DE POCITOS A TOLAR GRANDE (35) OJOS DEL MAR

 Cette ballade, à travers toutes ces beautés, nous a pris 6 H pour 120 km mais le seul qualificatif que nous avons envie de donner à cette piste est FEERIQUE.

 Nous rentrons dans le village de TOLAR GRANDE qui d’ailleurs ne ressemble pas à un village. Lui aussi est d’un autre monde.

 A l’entrée, se trouve la gare, entourée de vieilles maisons typiques. La ligne semble encore fonctionner et permettre de transporter des citernes de gaz jusqu’à la frontière chilienne. Toujours cette même ligne que nous voyons depuis Salta, qui passe par le viaduc du train des nuages et qui arrive jusqu’ici sans jamais se perdre dans ce dédale de hauts sommets.

 TOLAR GRANDE (3)

 TOLAR GRANDE (4)

 Il faut pénétrer ses quelques rues pour découvrir qu’une maison porte le nom de « Municipalidad » et qu’elle fait office de mairie, de centre d’information, qu’une autre maison à un panneau Coca Cola et qu’il s’agit de l’épicerie générale du village, qu’une école est là, avec son terrain de sport, qu’un point d’eau sert de station de lavage pour les voiture.

 TOLAR GRANDE (10)

 Et puis, comme tout village en Argentine, il y a une Eglise mais celle-ci a une particularité. Elle est adossée à la montagne et il en part un chemin de croix, avec un réverbère à chaque station !

 TOLAR GRANDE (6)

 Difficile d’imaginer que des gens aient choisi d’habiter ce lieu si reculé, situé à

3 500 m d’altitude.

 Nous reprenons la piste en sens inverse car ce village est bien un bout du monde ; les seules pistes qui en partent se dirigent vers des mines.

 Nous profitons une 2è fois de ces merveilles, même si la petite pluie fine qui tombe en gâche un peu les couleurs. D’ailleurs la terre humide des montagnes a pris une couleur rouge foncé.

 PISTE RETOUR DE TOLAR GRANDE (4)

Au détour d’un virage, Jean-Marc est inquiet ; le camion fait de gros écarts sur la piste. Il pense d’abord à une crevaison, mais non les pneus sont ok.

En fait la piste paraissait sèche mais nous nous apercevons que les pneus creusent le sol en créant des sillons de boue après notre passage ; la route s’apparente un peu à une patinoire. Heureusement, après quelques frayeurs, nous retrouvons une piste plus stable.

 Les 120 km effectués, nous bifurquons sur une nouvelle piste (70) qui va nous permettre de rejoigne une nationale.

 Au bout de quelques km, nous nous arrêtons bivouaquer sur l’immensité du salar de Cauchari, à un endroit où le sol est bien dur !

 Altitude : 3 950 m

 Km au compteur : 16 643

Km du jour : 193

  

VENDREDI 13 AVRIL 2012

 - 2° / 4° / 12° - Soleil

 Au réveil, nous découvrons que les montagnes environnantes ont blanchi pendant la nuit. Pas étonnant qu’il ait neigé sur les sommets, car le thermomètre indique une température négative.

 PISTE DE CAUCHARI A RUTA 52 (1)

 Nous reprenons la piste qui, quelques km plus loin, est un vrai champ de boue, avec des pistes parallèles à n’en plus finir, chaque véhicule essayant de rouler sur le côté du salar pour éviter les trous d’eau et la boue.

 Nous voyons une mine avec des ouvriers en train d’étaler des cailloux. Nous nous stoppons et allons leur demander ce que c’est. L’un deux nous répond que c’est du Borax.  C’est un minerai qui se trouve généralement à l’emplacement d’anciens lacs asséchés, où l’eau s’est évaporée ; effectivement nous sommes sur un salar. Il peut être irritant ; ceci explique qu’ils portaient des masques.

 PISTE DE CAUCHARI A RUTA 52 (2)

 Nous atteignons maintenant la route nationale 52 et retrouvons le goudron après une semaine passée sur des pistes. Le camion a changé de couleur, il est maintenant dans les tons orangés et tout le bas est couvert de boue.

 RUTA 52 VERS COL PASO DE JAMA (6)

 Nous avons une soixante de km à parcourir sur cette nationale pour atteindre la frontière avec le Chili. La route monte doucement ; nous sommes sur un immense plateau et nous apercevons, de ci de là, des têtes blanches qui apparaissent au ras du plateau ; ce sont les quelques sommets enneigés qui sont encore plus hauts de nous.

 RUTA 52 VERS COL PASO DE JAMA (2)

 RUTA 52 VERS COL PASO DE JAMA (3)

 A 4 100 m, nous longeons un lac ; encore un beau paysage !

 Nous nous stoppons à la station service qui est situé 200 m avant la frontière. Nous allons y passer l’après-midi et la nuit ; nous avons le blog à mettre à jour et nous devons terminer nos provisions car nous ne pouvons entrer aucune nourriture au Chili.

 Demain nous quitterons l’Argentine, après presque 2 mois à découvrir les merveilles qu’offre ce pays. Nous y reviendrons car il nous reste encore tout l’est et le sud, avec la Patagonie, à visiter.

  Altitude : 4 200 m

 Km au compteur : 16 748

Km du jour : 105

 

 

Km parcourus en Argentine depuis notre arrivée à Buenos Aires : 6 088 km

 CARTE AU 13 AVRIL

 FRONTIERE PASO DE JAMA

 Au revoir, Argentine ….

 

 

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