ARGENTINE ET CHILI - DU 8 AU 27 MAI 2013 - DE CHOS MALAL A CUREPTO
ARGENTINE ET CHILI – IX
DE CHOS MALAL A CUREPTO
MERCREDI 8 MAI 2013
Nous quittons CHOS MALAL pour une nouvelle ballade en montagnes. La piste 37, très poussiéreuse au début, nous mène vers la réserve provinciale TROMEN. Elle grimpe et progressivement nous nous retrouvons presque à hauteur de la neige. C’est très beau et quelques jolis nuages décorent le ciel ; ils sont typiques de la Patagonie que nous allons bientôt quitter.
Nous avançons jusqu’à la lagune et nous installons sur le haut de la colline, à côté du refuge de la station de ski, à 2 190 m. Tout est fermé, il n’y a pas âme qui vive.
Il est temps de se poser car les couleurs du soir changent très vite : la lagune, le volcan Tromen puis le ciel s’habillent de rose ; un magnifique spectacle.
Km du jour (journée totale) : 111
Km au compteur : 50 823
JEUDI 9 MAI 2013
- 2° / 11° / 23° - Soleil et nuages
Nous attendons que le soleil chauffe pour partir à pieds vers la lagune.
Le sentier nous mène au bord de l’eau ; elle est encore gelée et de belles plumes de canards sont emprisonnées dans la fine couche de glace.
La vue est magnifique, avec le volcan qui se reflète dans la lagune.
Bien avant notre arrivée, les cygnes à tête noire et les quelques flamands roses se sont éloignés. Une fois assis, une longue file de cygnes se rapproche progressivement ; nous les admirons en gros plan dans les jumelles.
Après cette belle balade, nous allons nous installer pour le déjeuner de l’autre côté de la lagune. J’essaie d’approcher un groupe de flamands roses jusqu’au moment où, me sentant trop près, ils poussent des petits cris et s’envolent tous ensemble. Un beau tableau.
Nous poursuivons la piste à travers le parc. Elle se détériore de plus en plus et un tronçon d’une vingtaine de km est vraiment horrible ; la terre a disparu et seuls les cailloux subsistent. Par contre les paysages sont magnifiques ; nous longeons une coulée de lave.
Nous croisons seulement 2 cavaliers qui emmènent quelques chèvres.
La dernière difficulté se situe au niveau du passage à gué, entre les gros cailloux ; après la piste redevient acceptable mais attention, dans son état actuel, elle n’est pas praticable avec un camping car non 4X4.
Nous rejoignons la ruta 40 à BARRANCAS, un village où nous ne voyons personne, peut-être parce que c’est l’heure de la sieste … Nous sommes descendus de 1 000m et maintenant il fait 23°. C’est un peu pareil chaque jour, nous subissons des écarts de température énorme. C’est ici que nous quittons la Patagonie qui nous a offert tant de beautés que nous lui pardonnons ses vilaines rafales de vent.
La piste passe au milieu de petites lagunes disséminées entre les pâturages.
Nous nous arrêtons à RANQUIL DEL NORTE, à l’office du tourisme pour obtenir des informations sur la piste qui va à la Réserve EL PAYEN. Nous apprenons que le parc ne se visite qu’avec un guide et qu’il faut le demander à Malargue. Cela ne nous arrange pas car la ville est située à plus de 100 km au nord. De toutes façons, nous avons rendez-vous avec nos amis Hollandais sur la piste vers le parc, nous déciderons ensemble.
Nous poursuivons dans un décor de toute beauté
Et, une quarantaine de km plus loin, nous voyons leur camion blanc stationné à l’écart de la piste. En fait, Gerda, grimpée sur une haute colline nous a vu arriver de très loin ; la preuve en image.
Nous sommes heureux de nous retrouver ; nous ne nous étions pas vus depuis le Brésil.
Nous passons une longue soirée ensemble même si le bavardage est moins facile en anglais. Lorsque nous nous couchons, le vent s’est levé mais il reste modéré.
Km du jour : 50 934
Km au compteur : 111
VENDREDI 10 MAI 2013
16° / 24° - Soleil ; quelques nuages sur les montagnes
Nous sommes réveillés à 5 H du matin par les bourrasques de vent qui secouent le camion. Par sécurité, nous préférons bouger et mettre le camion face au vent.
C’est incroyable, la température est toujours de 16°.
Bercés plus doucement, nous redormons jusqu’à 9 H !
Le matin, le vent est toujours très fort et un nuage de poussière s’élève de la piste alors qu’aucune voiture n’y passe. Nous décidons de rester à l’entrée du canyon, abrités du vent et de la poussière ; nous verrons demain pour prendre la piste.
Dans l’après-midi nous partons tous les quatre faire une ballade dans le canyon où nous sommes un peu abrités du vent. Il y a partout des rigoles de rios asséchées ; il ne doit pas y faire bon par temps de pluie. En grimpant un peu sur les collines, nous dominons la vallée.
Les roches sont toutes différentes et le sol jonché de cailloux de nature et couleurs diverses. Certains sont jolis et j’en ramène quelques uns, mais que des tous petits !
La région est volcanique et les chamboulements ont dû être nombreux, d’où probablement cette richesses de roches.
Nous passons une bonne soirée ; il n’y a plus un souffle de vent.
Km du jour : 0
SAMEDI 11 MAI 2013
0° / 24° - Soleil et nuageux en fin de journée
Grosse différence avec hier matin : pas de vent mais une température de 0° au lieu de 16 !
Les deux camions reprennent la route entourée de belles montagnes.
Nous nous arrêtons à LA PASARELA ; soit nous poursuivons par la route vers Malargue, soit nous bifurquons sur la piste qui part vers le parc. Loet demande à un automobiliste comment est la piste ; apparemment elle est correcte, nous pouvons y aller.
Le lieu est amusant, avec tous ces petits autels illustrant le culte des saints populaires.
Nous partons par la piste ; très rapidement, nous croisons plusieurs embranchements et essayons de suivre la principale, jusqu’au moment où nous avons un doute et préférons nous arrêter. La région est riche en gaz et pour les besoins de l’exploitation, les sociétés ont tracé des pistes un peu partout. Il est préférable de prendre le temps de s’organiser. Nous avons une carte détaillée de la région prise sur internet (viajeros Mapas) que nous allons utiliser sous Mapsource ; une fois le GPS connecté à l’ordinateur, nous savons au mètre près où nous sommes ; c’est super. Nous étudions le secteur et définissons notre route. Pendant ce temps, Loet arrête les quelques voitures qui passent pour leur demander des renseignements. Ce sont des hommes qui travaillent pour les sociétés gazières et connaissent bien la région. Tous donnent la piste du parc dans la même direction mais l’un dit qu’il ne faut pas rentrer dans le parc, que ce sont des pistes réservées aux 4X4, qu’il n’y a rien à voir, qu’il faut prendre la route. Loet décide finalement de l’écouter et de retourner sur la route.
Pour notre part, n’ayant aucun risque de nous égarer, nous sommes curieux de découvrir ce parc aux volcans. Nous allons donc poursuivre par les pistes et tenter de pénétrer le Parc EL PAYEN. Nous nous séparons momentanément de Gerda et Loet ; nous allons sûrement nous retrouver à la lagune plus au nord.
La piste est très correcte et traverse une région d’exploitation du gaz.
Comme nous voulons approcher la zone plus volcanique, nous bifurquons sur une piste 4X4 qui doit nous mener vers la réserve Payunia. Nous suivons avec attention notre avancée sur la carte car nous sommes maintenant à l’écart de toute activité humaine. Entre gros cailloux et ornières, il faut aussi être vigilants.
Le paysage change peu à peu ; les montagnes deviennent belles.
Puis nous rentrons dans la vallée Négra ; le sol devient couvert de graviers noirs, les montagnes sont noires mais le paysage est superbe grâce aux touffes d’herbe d’un jaune très lumineux qui tranche sur le noir.
Par endroit, le gravier, teinte brique, recouvre quelques pans de collines.
L’ambiance est un peu spéciale ; nous sommes au cœur de ce parc immense, avec ses 800 cônes volcaniques, la plus grande concentration au monde.
Un panneau mentionne que la loi provinciale n’autorise l’accès qu’avec un guide ; c’est probablement pour cela que l’on voulait nous empêcher d’y aller.
Nous poursuivons car de toutes façons nous devrions atteindre le bout de la piste dans une dizaine de km. Nous continuons à grimper et à 2 300 m, des plaques de neige subsistent tout près de la piste. Le mélange de blanc, de noir, de jaune est magnifique.
Le dernier tronçon est très étroit et serpente entre la montagne et la lave.
Puis, comme prévu, la piste s’arrête, près d’un acacia centenaire. Face à nous, le volcan PAYUN, 3 814 m.
Nous sommes heureux, nous avons atteint notre but, nous pouvons faire un petit tour dans la lave.
Le soleil descend déjà et, pour ne pas enfreindre la loi trop longtemps, nous ne traînons pas trop et repartons.
Nous roulons jusqu’à ce que nous ayons dépassé le panneau d’interdiction puis nous arrêtons sur un petit bout de piste pour la nuit. Nous sommes redescendus à 1 850 m, ce sera mieux pour la nuit.
Km du jour : 128
Km au compteur : 51 062
DIMANCHE 12 MAI 2013
-1° / 20° - Nuageux / Soleil
Après avoir terminé le tronçon de piste 4X4, nous rejoignons la piste principale qui borde le parc. Au niveau paysage, elle n’a que peu d’intérêt ; il y a surtout des puits de pompage du gaz disséminés aux pieds des collines.
Nous quittons le parc EL PAYEN par la ruta 186, toujours en terre et cailloux et nous dirigeons directement sur la Laguna de Llancanelo. La piste est dans un état moyen et bifurque souvent pour éviter les zones marécageuses immenses qui entourent la lagune. Un peu après Punto Carapacho, un panneau indique la direction de la lagune située encore à 14 km. La piste y mène tout droit et s’arrête sur un petit parking gravillonné.
Nous apercevons au loin un peu d’eau ; nous y partons à pieds et mettons 25 mn pour atteindre le bord de la lagune après avoir traversé une immense étendue de lagune asséchée. Apparemment à cette saison, la lagune est très basse et il n’y a pas d’oiseaux dessus. Du coup, le paysage est beau mais pas superbe.
Nous restons sur le parking pour la nuit.
Km du jour : 107
Km au compteur : 51 169
Altitude : 1 320 m
LUNDI 13 MAI 2013
0° / 16° - Nuageux / Soleil
Pour nous mettre en forme, nous commençons par la ballade au mirador du volcan Trapal. Une mauvaise piste de 5 km, très étroite et avec ornières sur un petit tronçon, nous mène à un espace de stationnement. De là par le sentier de randonnée pour le volcan ; avec un dénivelé de 100 m, nous atteignons le mirador en 25 mn.
A 1 515 m, nous dominons la lagune, la vallée et apercevons au loin toute la Cordillère. Effectivement, il y a très peu d’eau dans la lagune, preuve, la grande étendue tout autour, sans aucune végétation.
Sur la piste de retour, nous nous arrêtons près d’un point d’eau avec canards, cygnes et flamands roses. C’est très joli, avec ces herbes qui délimitent des petits bassins.
Comme d’habitude, nous assistons à l’envol des flamands.
Nous rejoignons MALARGURE par la route 186, dans un état déplorable, puis par la ruta 40, qui pour une fois, est très bien.
Notre 1er arrêt dans la ville est pour la banque HSBC ; il va falloir faire tous les pleins car nous n’avons plus ni carburant, ni nourriture, ni eau. En sortant de la banque, nous voyons le camion de Gerda & Loet arriver ; nous n’avons même pas eu besoin de les chercher. Il faut dire que tout se concentre sur l’avenue principale qui traverse la ville. Après notre déjeuner très léger, nous acceptons volontiers le goûter qu’ils nous proposent. Nous profitons du soleil, installés sur le parking du supermarché fermé pour cause de sieste jusqu’à 16H30.
Nous allons ensuite tous ensemble voir un soudeur car nous souhaitons faire transformer le porte roues avant qu’il ne cède une nouvelle fois. Malheureusement, il n’a pas les matériaux nécessaires et ne peut pas, apparemment, les commander à la grande ville distante de 200 km. Nous chercherons ailleurs.
Après un stage devant l’office de tourisme pour relever nos e-mails, nous rejoignons Gerda & Loet sur le parking de l’observatoire Pierre Augier qui a accepté de nous héberger pour la nuit.
Km au compteur : 51 270
Km du jour : 101
Altitude : 1 400 m
MARDI 14 MAI 2013
-1° / 19° - Ciel bleu
Journée courses et internet.
A 17 H, nous nous rendons à l’observatoire Pierre Augier pour la visite. Les locaux et le parc sont superbes, subventionnés par de nombreux pays internationaux.
Il s’agit uniquement d’une présentation vidéo avec un guide japonais qui parle anglais. Le but de cet observatoire est de capter les traces de rayons cosmiques (les neutrinos) grâce aux innombrables récepteurs disposés sur toute la région.
Le sujet étant complexe, il n’est pas très facile de suivre. L’application d’une telle recherche reste énigmatique car les scientifiques eux-mêmes ne savent pas si, un jour, ils seront capables de capter cette énergie et éventuellement de l’utiliser.
Nous poursuivons notre soirée culturelle par la visite du Musée des dinosaures qui présente les 1ers dinosaures, ceux qui vivaient à l’époque Triasique, il y a 230 millions d’années, dans la région de la Vallée de la Lune, près de San Juan, en Argentine. Ils seront suivis par les dinosaures de l’époque Jurassique, 150 millions d’années plus tard ! C’est bien, du coup on se sent très jeunes !
Un dernier petit tour au musée régional (fermé l’après-midi mais ouvert jusqu’à 21H), moyennement intéressant, et nous rentrons bien vite au camion car il fait un froid horrible. La température n’est déjà plus que de 3° et le vent est glacial.
Nous restons de nouveau dormir sur le parking de l’observatoire.
Km au compteur : 51 283
Km du jour : 13
Altitude : 1 400 m
MERCREDI 15 MAI 2013
-8° / 13° - Ciel bleu
Grosse surprise au réveil, la température est de -8° et nous n’avons que 9° à l’intérieur. Heureusement, le petit chauffage au gaz réchauffe vite la cellule.
Nous partons tous les quatre voir un soudeur mais son patron refuse qu’il fasse le travail. Ils n’ont pourtant pas l’air débordés.
On change de spécialités, et on s’attaque aux garages. Pour éviter tout problème et erreur, comme au Brésil, les 2 hommes achètent le nécessaire et attaquent l’entretien des camions, vidange, changement des filtres. La station service YPF a accepté que nous nous installions sur leur parking pour bricoler.
A 16 H, nous nous faisons un bon goûter avec une belle tarte aux fruits. Nous profitons de notre dernière soirée ensemble ; demain nos routes se séparent.
Km au compteur : 51 288
Km du jour : 5
Altitude : 1 400 m
JEUDI 16 MAI 2013
-8° / 13° - Ciel bleu
Nous nous apprêtons à quitter Gerda & Loet mais leur camion en a décidé autrement ; ce matin, il refuse de démarrer. La matinée sera donc consacrée à la remise en route de la pompe à gasoil qui refusait de pomper.
Enfin tous prêts, nous nous disons au revoir. Cette fois, il y a peu de chance que nos chemins se recroisent, mais qui sait, nous sommes tous, souvent, obligés de modifier nos parcours prévus, alors …
Pour nous, ce sera la route vers le Chili en espérant y trouver une température plus clémente ; il fait vraiment trop froid dans cette région de l’Argentine.
Nous quittons la ville de Malargue ; elle nous a fait une impression bizarre, on dirait que les gens ici n’ont aucune envie de travailler.
En partant je m’arrête à la station service acheter des cigarettes et explique à la dame qu’allant au Chili, je veux liquider les Pesos Argentins qui me restent. Elle me demande alors si au Chili on utilise des dollars et semble très étonnée que je lui dise non, des Pesos Chiliens. Cette ville est la plus proche de la frontière, située à une centaine de km. Le manque d’intérêt pour un pays si proche me sidère ; le monde n’est pas petit pour tous !
Nous prenons la route et nous stoppons pour la nuit à BARDAS BLANCAS, un hameau situé avant la montée vers le col. Vu les températures, nous préférons éviter de dormir trop en altitude.
Km au compteur : 51 360
Km du jour : 72
VENDREDI 17 MAI 2013
-8° / 8° / 20° - Ciel bleu
Nous reprenons notre cheminement vers le Chili par une superbe piste en ripio qui monte doucement vers le col en longeant le rio.
La région est aride avec des falaises de roche très jolies ; cela nous fait penser à des châteaux forts accrochés en haut des collines mais des châteaux en pierre ciselée.
En chemin, nous ne voyons que quelques fermes, avec des enclos bien traditionnels.
La douane se passe au hameau de LAS LOICAS, avant d’atteindre la zone trop montagneuse. C’est un bureau rustique, avec une grande cheminée, à l’accueil très sympathique ; le jeune douanier met tout son cœur pour remplir les papiers de sortie du pays. Les 4 personnes présentes s’ennuient et tout le monde sort pour voir le camion puis nous faire au revoir.
Nous continuons à grimper et, à 2 250 m, la neige fait son apparition sur les montagnes, puis sur les bas côtés.
Le PASO PEHUENCHE, à 2 650 m délimite la frontière entre les 2 pays.
Nous quittons l’Argentine et cette fois, si tout se passe bien, définitivement.
Nous y sommes rentrés 8 fois et y avons parcouru 18 022 km durant les 165 passés dans ce pays. Nous y avons découvert des merveilles, des habitants d’une immense gentillesse et des régions très différentes les unes des autres. Nous garderons un super souvenir de ce grand et magnifique pays.
Km au compteur : 51 436
Km du jour en Argentine : 76
CHILI
La route chilienne est toute neuve, asphaltée, bien noire, avec ses bandes jaunes qui brillent encore ; dommage, je préférais la piste argentine qui s’intégrait mieux dans le décor superbe.
La route redescend et nous atteignons rapidement la LAGUNE MAULE tapis entre les montagnes, à 2 200 m. Le décor est grandiose. La palette de couleurs est variée et le ciel limpide d’un bleu éclatant.
Il ne fait que 8° mais le soleil nous réchauffe quand même.
Nous restons à déjeuner sur place, le nez collé à la baie vitrée ; que c’est beau !
En repartant, la route contourne la lagune ; l’eau assez basse permet d’admirer les stries dessinées par l’eau sur les berges.
La neige est plus épaisse de ce côté ci de la Cordillère.
La descente s’accélère et nous mène à LA MINA où se situe le bureau des douanes chiliennes. Nous ne sommes plus qu’à 800 m et un peu étourdis par cette descente rapide. Là encore, un petit bureau où nous sommes bien accueillis. Le contrôle sanitaire, notre bête noire au Chili, se passe bien, sans zèle excessif. On nous demande juste de manger nos 2 clémentines, laissées volontairement dans le frigo.
La route longe maintenant un canyon avec de belles roches au milieu.
Puis le paysage devient plus vert ; les arbres réapparaissent avec leurs belles couleurs automnales qui contrastent énormément avec le paysage désertique précédent.
Nous continuons une dizaine de km puis nous arrêtons le long de la rivière. On est bien dehors, on a retrouvé 20° et c’est ce que nous cherchions.
Nous restons bivouaquer sur place.
Km au compteur : 51 503
Km du jour au Chili : 67
SAMEDI 18 MAI 2013
8° / 10° - Pluie
Mauvaise surprise, nous entendons la pluie avant de nous lever. Effectivement, nous voyons à peine les collines, c’est tout couvert, nous sommes dans les nuages.
Nous prenons la route vers le lac COLBUN et traversons une région de campagne où les quelques fermes semblent très pauvres.
Arrivés au lac, il n’y a aucun accès, comme d’habitude au Chili. Les pistes sont fermées et réservées à la centrale électrique qui exploite le lac et la rivière.
Après EL COLORADO et BRAMADERO, nous montons vers LAS LOMAS, d’abord par la route puis par un ripio. Du village, part une piste en terre qui mène au Parc National RADAL SIETE TAZAS. Il pleut toujours et la piste toute gadouilleuse ressemble un peu à une patinoire ; les 4 roues motrices sont les bienvenues. Nous avançons doucement et atteignons le parc, pas crottés jusqu’aux genoux, mais le camion couvert de boue.
Après le contrôle d’entrée effectué par la gendarmerie, nous nous faufilons au cm près entre la barrière relevée et un gros arbre penché et poursuivons sur la piste du parc, dans le même état que la précédente. Nous sommes en pleine forêt et entourés de très beaux arbres.
Le 1er arrêt à la cascade EL VELO DE LA NOVIA est rapide car c’est juste un point de vue.
Par contre, de la 2ème cascade, partent des sentiers de randonnée mais la pluie tombe toujours ; nous préférons attendre demain en espérant une amélioration.
Nous poursuivons jusqu’au bout de la piste et rentrons sur le camping de la Conaf, société qui gère les parcs nationaux. Un guadaparque vient nous confirmer que nous pouvons nous y installer ; à cette époque, il est d’accès libre.
C’est un beau terrain arboré, avec des coins pique-nique.
Km au compteur : 51 622
Km du jour : 119
Altitude : 1 100 m
DIMANCHE 19 MAI 2013
5° / 14° - Ciel bleu
Le ciel bleu est revenu ce matin et nous faisons d’abord un tour du terrain de camping ; il est immense et longe la rivière qui creuse une gorge. Il est surtout occupé par des perruches qui paillent beaucoup !
De la maison de la Conaf, partent des sentiers de difficulté et de longueurs différentes. Nous choisissons celui qui part à la découverte des arbres natifs de la forêt chilienne. Mais pourquoi un sentier de randonnée n’est’il jamais plat ? Nous grimpons donc sur le versant de la colline, vers le Mirador. Nous dominons la forêt et ses innombrables couleurs.
En chemin nous voyons un magnifique Coigue, un des arbres typiques du Chili. Avec ses 4 m de diamètre et ses 50 m de haut dus à son grand âge, plus de 300 ans, il ne rentre pas dans le cadre de l’appareil photo ! Il est magnifique et en plus, il conserve des feuilles toute l’année.
Après avoir traversé une zone de très beaux bambous qui font une haie et s’égouttent sur nos têtes lors de notre passage, nous voyons des arbres couverts de lichen, un peu comme en terre de feu. Ce vert est vraiment superbe et le lichen en gros plant très original.
Le parcours est agréable ; le soleil accentue les odeurs de la forêt et du tapis de feuilles humides.
Pour une fois, le reste de la journée sera consacré à des activités, parait’il, typiques du dimanche : repos, lecture au soleil, jeux … Pour nous, c’est un peu une découverte car cela ne ressemble pas à nos dimanches de parisiens débordés !
Km du jour : 0
Altitude : 1 100 m
LUNDI 20 MAI 2013
4° / 14 ° - Nuageux / Soleil
Nous quittons le camping mais pas le parc ; sur le chemin de la sortie, nous nous arrêtons pour faire la ballade aux cascades que nous avions sautée à notre arrivée à cause de la pluie.
Le sentier est très bien aménagé, propre, comme tout le parc d’ailleurs ; c’est plaisant. Il descend vers la gorge et offre un beau point de vue sur quelques bassins formés par la cascade. Il y en a 7, mais certains sont bien dissimulés dans le canyon et inaccessible.
Nous poursuivons jusqu’à la Cascade Leona avec son beau tombant.
Le retour se fait par la forêt, en suivant bien-sûr le chemin fléché ; nous sommes au Chili !
Après cette petite rando sympa, nous sommes prêts à affronter la mauvaise piste pour le retour.
En fin de journée, nous nous stoppons à PELARCO, un petit bourg, pour la nuit.
Km au compteur : 51 718
Km du jour : 96
Altitude : 400 m
MARDI 21 MAI 2013
5° / 18 ° - Brume / Soleil
Nous partons dans la rue principale du bourg mais tout le monde semble encore dormir. Nous trouvons néanmoins un boucher, dont la boutique semble d’un autre âge, et un petit commerce vendant du pain. Au retour, il est 10 H et quelques personnes commencent à ouvrir les grilles des magasins. Nous avons beau nous lever de plus en plus tard, nous sommes encore trop tôt dans les rues.
Nous prenons la route pour TALCA. A l’approche de la ville, nous voyons plusieurs groupes de gauchos endimanchés qui convergent vers la ville. Nous allons essayer de savoir si il y a une fête quelque part.
La ville est déserte et la majorité des magasins fermés. Nous nous stationnons près de la place principale déserte et nous y rendons à pieds.
Nous trouvons un policier qui nous renseigne très gentiment ; effectivement c’est férié puisque nous sommes le 21 Mai et il y a une commémoration sur la place Arturo Pratt.
Nous n’en comprenons pas plus mais cela nous suffit pour nous rendre sur la fameuse place. Il s’y déroule une revue militaire de différents corps d’armée.
S’en suit un petit défilé des militaires
Puis place aux gauchos. Nous sommes contents de pouvoir les admirer de près, avec leurs beaux ponchos.
Les chevaux sont aussi beaux que les cavaliers !
La cérémonie n’est pas très longue et pour déjeuner, nous partons nous stationner dans une petite rue à l’écart. En ballade digestive, nous partons dans l’artère commerçante, même si très peu de magasins ont ouvert leur porte.
De retour au camion, alors que nous nous apprêtons à partir, l’homme de la maison d’en face sort, discute avec Jean-Marc quelques instants et nous invite à venir boire un café chez lui. Sa femme et sa fille sont là.
Comme toujours, ils sont très étonnés que l’on puisse vivre dans un camion et parcourir les différents pays. Nous en profitons pour nous renseigner sur ce jour férié qui en fait commémore l’anniversaire de la fin de la guerre avec le Pérou. Il est vrai que nous avons souvent vu des rues et places portant le nom du 21 Mai.
Ils sont très accueillants et nous proposent même une chambre.
Nous les quittons mais promettons de venir leur demander si nous avons besoin de quoi que ce soit. Nous restons stationnés devant chez eux pour la nuit.
Km au compteur : 51 751
Km du jour : 33
Altitude : 750 m
MERCREDI 22 MAI 2013
5° / 18 ° - Brume / Soleil
Aujourd’hui les entreprises ont réouvert leurs portes et nous partons à la recherche de la Société Acienor, la même que celle où nous avions acheté notre tube en fer mais cette fois, à TALCA, où nous sommes.
Elle est en fait tout près, et Jean-Marc y trouve exactement la barre d’acier qu’il souhaite pour fabriquer le renfort du porte-roues. Puisque personne n’a voulu le faire à Malargue, il a décidé de se débrouiller tout seul. Le choix de la barre a pris moins de 5 mn mais nous attendons plus d’une heure pour la facturation ; sans n° de client et de coordonnées chiliennes, le logiciel refuse d’éditer une facture. Comme d’habitude, toutes les personnes du bureau se penchent sur le problème, soit quand même 5 personnes ! Pendant ce temps, on nous offre gentiment un café et on discute de notre périple. Nous finissons par partir avec une facture au nom du directeur de l’agence. Nous allons nous installer en face, sur un parking d’autocar, pour que JM commence à bricoler ; nous sommes autorisés à y passer la journée, c’est déjà bien.
Ce jour sera donc une journée bricolage.
Le soir nous partons bivouaquer près d’une place, le long du rio ; les habitants nous confirment que l’endroit ne pose aucun problème.
Km au compteur : 51 759
Km du jour : 8
JEUDI 23 MAI 2013
5° / 18 ° - Brume / Soleil
Il va falloir nous y faire, tous les matins nous sommes dans le brouillard. Un avantage, pas besoin de montre, à midi, la brume disparaît soudain et est remplacée par le soleil.
Nous bougeons pour nous trouver un nouvel endroit tranquille pour bricoler. Nous élisons domicile sur le parking bitumé de la piscine municipale de plein air. Elle est fermée à cette saison mais gardée jour et nuit ; le gardien nous accepte bien volontiers et nous propose même douches chaudes, eau et électricité.
Nous y passons donc la journée, avec pour Jean-Marc, modification du porte-roues et ordinateur pour moi.
Finalement, nous y restons également pour la nuit.
Km au compteur : 51 761
Km du jour : 2
VENDREDI 24 MAI 2013
7° / 18 ° - Brume / Soleil
Aujourd’hui sera consacré à la ballade en ville et au shopping. Les rues commerçantes sont nombreuses et bien vivantes. La place principale a changé de visage par rapport à notre passage de mardi matin qui était un jour férié. Aujourd’hui il y a du monde, de l’activité ; c’est quand même plus sympa.
A midi nous sommes dans le petit marché et nous en profitons pour y déjeuner ; ce n’est pas une réussite. JM choisit « Paila mariscos », pensant à une paella aux fruits de mer. Ce sera finalement un bol de bouillon avec des moules et trois praires. Quant à moi, ayant pris un nom au hasard simplement parce qu’il contenait le mot purée, je me retrouve avec des tripes. Heureusement, la purée maison est délicieuse et me suffira.
En sortant, nous longeons le grand marché central dont le bâtiment date de 1835. Malheureusement il a été endommagé lors du tremblement de terre de 2010 et est fermé depuis. Les écriteaux tout autour montrent que les habitants se battent pour sa réhabilitation et sa réouverture.
En fin d’après-midi, nous nous décidons à quitter TALCA, après 4 jours passés ici, pour aller vers la mer. En chemin, nous cherchons une connexion internet car nous n’en avons pas trouvé dans cette grande ville. Nous passons PENCAHUE sans en trouver puis arrivons dans le petit village de GUALLECO ; la place centrale offre le réseau municipal. Comme souvent, c’est beaucoup plus facile dans les villages que les grandes villes où tout est sécurisé.
Nous ne voyons que quelques habitants passer sur la place ; nous pouvons rester stationnés là pour la nuit, nous ne dérangerons pas la circulation inexistante.
Km au compteur : 51 817
Km du jour : 56
SAMEDI 25 MAI 2013
8° / 14 ° - Brume / Couvert
Dans la matinée, nous partons faire un tour à pieds à la recherche de la boulangerie. La voiture pompier étant sortie du garage, à l’angle de la place, nous allons saluer le pompier, et forcément, Jorge, le capitaine est encore un pompier super sympa. Il est très bavard mais parle doucement pour que nous comprenions.
Après la visite des locaux, il nous accompagne faire le tour du village. Le petit commerce qui vend de tout, dont le pain, a 70 ans et n’a sûrement guère changé depuis son ouverture.
Par contre, beaucoup des vieilles maisons construitent principalement en terre ou en adobe n’ont pas résisté au tremblement de terre de 2010 et de nouvelles constructions sont en cours dans le village. D’ailleurs, depuis, les Carabineros vivent dans un container comme ils disent en attendant la fin de l’aménagement de leur superbe grande maison.
L’église a également été endommagée et son clocher s’est écroulé ; depuis, les cloches sont installées sur la place.
Le tour de ce village de 500 âmes terminé, Jorge nous propose de nous emmener voir les thermes avec sa voiture car ils ne sont pas accessibles avec notre camion. Nous voici donc partis à quelques km vers les thermes, perdus en pleine nature.
Nous y sommes accueillis très gentiment et avons droit à une visite complète de cette installation artisanale et vraiment très originale. En fait, il s’agit d’une source d’eau froide qui sort de terre et qui a des vertus médicinales. Il nous y fait goûter mais l’eau a un goût de souffre.
Ils l’utilisent en bain et pour cela, ils la chauffent avec du bois dans de gros chaudrons reliés à de vieilles baignoires.
Franchement, l’état des lieux ne donne pas envie de se jeter à l’eau. En plus, le temps maussade rend l’endroit hyper sombre auquel s’ajoute le froid ! Peut-être qu’en pleine chaleur, cet endroit très nature est agréable. En tous cas, l’eau est sensée soigner les maladies de peau. C’est bon, nous n’en avons pas !
L’homme a aussi sa propre production artisanale de vin, pas mauvais d’après Jean-Marc. Le pied de vignes est d’ailleurs assez impressionnant.
Nous poursuivons la visite des alentours en nous rendant au camping situé à la sortie du village. Là encore, la femme prend le temps de nous accompagner faire le tour du terrain, de nous faire visiter les bungalows. Ceux-ci sont tous neufs, superbement aménagés, avec 2 piscines. Quant au coin camping, il est bien protégé sous des arbres et doit être vraiment agréable en été, même si il n’est pas prévu pour y rentrer avec un camion.
Une bonne adresse CAMPING ENTREPINOS – Ruta Talca – Gualleco.
Et toujours le même constat, partout où nous passons, les gens sont gentils, prennent le temps de nous faire visiter, de discuter. Ici ce n’est pas la course.
Le portail aussi est super original.
Gorge nous ramène au village et nous passons au local des pompiers mettre un mot dans le livre des visiteurs. Sa femme Cécilia nous y rejoint ; elle aussi est bavarde mais parle un peu vite. Ils nous invitent à déjeuner demain midi et nous proposent également de venir ce soir à 20 H à la fête du club sportif. Rendez-vous donc à ce soir.
Nous déjeunons à l’heure chilienne, 14 H, et profitons de la wifi l’après-midi.
A 20 H, ils viennent nous chercher ; la fête a lieu dans les locaux de l’école où le directeur nous accueille.
Ce sont les 80 ans du club et après quelques mots, tous entament l’hymne national chilien. Ici tout le monde chante, sauf nous deux ; nous savions que les chiliens sont très patriotes.
Après le discours pendant lequel nous sommes officiellement présentés, nous passons dans la salle de repas où nous sommes installés à la table d’honneur, avec le directeur du club, le directeur d’école, les 2 Carabineros et le capitaine des pompiers.
Pas très facile de discuter mais chacun essaie de parler doucement. Tout le monde est content de faire notre connaissance car ils avaient tous vu ce gros camion stationné sur la place qui avait suscité des discussions.
Comme en France, le monde rural, par manque de travail, est déserté par les jeunes qui partent étudier dans les grandes villes et ne reviennent pas au village.
Le repas terminé, toutes les tables sont poussées ; place à la musique et à la danse. Ici pas de techno, mais de la musique latino ; tout le monde danse ; cela nous fait un peu penser au bal des pompiers. C’est très sympa, l’ambiance est simple et décontractée ; nous sommes immédiatement invités à rentrer dans la danse.
Puis une danse du foulard commence ; c’est la danse nationale chilienne. Elle soulève beaucoup d’engouement et de clameurs.
Nous passons une très bonne soirée et sommes bien contents de découvrir la joie et la bonne humeur chilienne en participant à une fête authentique dans ce village.
Km du jour : 0
DIMANCHE 26 MAI 2013
12° / 17° - Couvert
Après s’être couchés tard, aucun bruit ne viendra perturber notre grasse matinée.
Un peu après 13 H, Cecilia vient nous chercher pour déjeuner. Elle nous a préparé un très bon repas, avec empanadas maison, viande hyper tendre avec pommes duchesse et un dessert aux pommes confectionné par la mamie qui vit avec eux.
Ils nous font visiter ; la maison a de nombreuses pièces mais elle a souffert du tremblement de terre. Elle est très ancienne, avec des murs d’un mètre de large et ils ne veulent pas vraiment l’abandonner malgré la nouvelle maison construite juste à côté. Ils utilisent donc encore la grande pièce à vivre et la cuisine et dorment dans la nouvelle. On sent que le tremblement de terre leur a fait très peur ; c’était en pleine nuit, et de plus il était impossible de sortir et de courir car les secousses étaient autant verticales qu’horizontales.
A notre tour, nous les emmenons visiter « notre maison ». Cecilia est en admiration car elle aimerait bien avoir une « casa rodante » et voyager.
Deux femmes du village s’arrêtent discuter dont la femme du sculpteur et nous voici tous en route pour aller voir les sculptures chez eux.
Nous avons une pensée pour notre ami Mario, lui aussi passionné de sculpture, et qui nous a malheureusement quittés subitement le mois dernier.
A 19 H, avant de nous laisser partir, Cécilia et Jorge nous offrent encore une collation, thé, café, pain, crème d’avocat, jambon, fromage, tarte aux pommes.
Maintenant il est temps de les laisser car pour eux le travail reprend demain. Nous sommes très touchés par leur gentillesse et leur accueil. Nous qui ne sommes que des étrangers de passage, nous avons été accueillis comme des amis de longue date ; sensation étrange et fabuleuse à la fois. Un grand merci pour ces 2 jours mémorables passés dans ce si petit village.
Km du jour : 0
LUNDI 27 MAI 2013
10° / 14° - Pluie et pluie
Tout le monde nous avait prévenu, lundi il pleut ; hé bien, cela n’a pas fait semblant.
Du coup, nous restons encore un peu sur place pour utiliser la wifi et travailler sur le blog.
En fin de journée, nous rejoignons la ville suivante, CUREPTO, sans mettre le nez dehors. Ca va, nous avons du travail de tri de photos à faire et du retard dans les écritures.
Il n’est pas intéressant de rejoindre la côte avec un temps pareil.
Km au compteur : 51 851
Km du jour : 34