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GRANDE AVENTURE EN VOYAGE
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8 novembre 2012

ARGENTINE II - DE TRELEW A LA TERRE DE FEU - DU 10 AU 27 OCTOBRE 2012

 

ARGENTINE II

 

 DE TRELEW A LA TERRE DE FEU

 

 Du 10 OCTOBRE AU  27 OCTOBRE 2012

 

 

 

 CARTE_ARGENTINE_2

 

MERCREDI 10 OCTOBRE 2012

10° / 24° - Soleil puis soleil voilé

 Nous entamons un nouveau tronçon de route sur le chemin d’Ushuaia. C’est par la piste 1 que nous allons continuer notre descente vers le sud.

 Notre 1er arrêt sera à PLAYA I. ESCONDIDA où nous attend une famille d’éléphants de mer ;  2 mâles et une quinzaine de femelles avec quelques bébés dorment au soleil.

 PLAYA_I

 Nous approchons jusqu’à 2, 3 m sans problème ; par contre, lorsque j’essaie d’avancer un peu plus, le mâle grogne et ouvre grand la gueule ; cela suffit à me faire reculer car je ne fais pas le poids …

 PLAYA_I

 Les bébés ont un beau pelage noir et de grands yeux ronds.

 PLAYA_I

PLAYA_I

Par contre, les mâles sont plutôt moches avec leur grosse trompe sur le nez.

Nous pouvons les admirer tranquillement, le coin est désert.

 PLAYA_I

 En fait c’est un bon plan car l’endroit est beaucoup plus facile d’accès que Punta Ninjas, cité par les guides et les voyageurs ; ici pas de falaises, la piste arrive tout près de la plage.

 Nous restons là pour déjeuner au soleil malgré le vent bien frais.

 

Nous poursuivons la piste pour arriver à PUNTA TOMBO, à la réserve de Pingouins de Magellan. La visite est très encadrée, un service de minibus assure la navette vers les pingouins afin que les véhicules n’approchent pas. Comme d’habitude, le prix d’entrée « étranger » est 3 fois plus élevé que pour les nationaux (60 Pesos).

Nous commençons par faire un tour au centre des visiteurs, très intéressant, avec de nombreuses explications et reproductions des animaux de Patagonie, dont des planches explicatives sur la quinzaine d’espèces de Pingouins qui existent dans le monde.

 Le minibus est là, nous embarquons pour le monde des pingouins.

 Nous voulions en voir, nous sommes gâtés. Il y en a des centaines, des milliers, le long et autour du sentier d’un km et demi qui traverse la réserve. Tous les points noirs sont des pingouins !

 PUNTA_TOMBO__12_

 Nous sommes très étonnés de les trouver sur la terre et dans les épineux. Ignares, nous pensions qu’ils vivaient sur la plage.

 PUNTA_TOMBO__8_

 PUNTA_TOMBO__2_

 C’est la période de reproduction et ils sont tous dans leurs nids (trous dans la terre ou sous les arbustes) ou autour, par couple.

 Nous les trouvons aussi très petits ; à force de les voir dans les documentaires, en gros plants, nous les imaginions plus hauts. En fait, ils ne font qu’une bonne quarantaine de cm.

 Ils ne sont absolument pas farouches et viennent même tout à côté de nous. On pourrait les caresser mais c’est interdit ; j’ai juste touché pour voir si c’était doux …

 Certains sont au bord de la plage et se baignent, ou plutôt pêchent mais là on ne peut pas approcher ; ensuite, ils remontent vers le plateau en se dandinant ; c’est vraiment amusant de les observer.

 PUNTA_TOMBO__10_

Nous avons aussi assisté à une scène de prise de bec, à une séance câlins qui finit par un départ main dans la main ; mais ça c’est sur le petit film !

 Nous quittons la réserve et reprenons la piste, au milieu de nulle part. Aucun véhicule ; de temps en temps, un petit panneau indique le nom d’une estancia mais à combien de km ? On ne voit pas âme qui vive.

 Nous allons jusqu’à CABO RASO et bivouaquons le long de la mer.

Le petit village, avec quelques maisons dont la majorité semble abandonnée, est à  2 km.

 Km au compteur : 36 173

Km du jour : 211

 

JEUDI 11 OCTOBRE 2012

11° / 23° - Nuageux

 Nous repartons pour une nouvelle journée de traversée du désert patagonien par la piste 1.

 PISTE_VERS_CAMARONES__2_

 Ce matin le paysage est plus agréable car la piste serpente entre des collines colorées ; nous voyons beaucoup d’animaux, des moutons, très craintifs, qui cavalent sur 300 à 400 m dès notre approche, des chevaux, des guanacos, des camas (lièvre) patagoniens, un tatou, un nandou avec sa famille de bébés pas plus gros qu’une perdrix.

 PISTE_VERS_CAMARONES__8_

 Cherchez bien, dans le milieu, il y a un cama reconnaissable à sa bande blanche sur le haut du postérieur.

 PISTE_VERS_CAMARONES__3_

 Nous arrivons à CAMARONES, un gros village avec 2 ou 3 petits magasins.

Camarones signifiant « crevettes », nous espérions bien en trouver, comme à Playa Union. Rien sur le port et pas de poissonnerie.

 Nous allons au bureau du Parc Marin/Réserve protégée prendre quelques informations et en profitons pour demander si il est possible d’acheter du poisson. La personne nous explique que la spécialité ici est le saumon mais que les bateaux sont directement vidés dans des camions qui partent pour le port de Rawson. Par contre, au bar, ils vendent la pêche des quelques pêcheurs locaux.

Elle nous dit aussi que, pas loin, il y a une Estancia d’un Français, Florent Pagny. Cela nous confirme ce que nous avions lu.

 Nous allons au bar du village ; il est fermé mais un homme habite derrière et nous ouvre un petit cabanon avec 3, 4 congélateurs. Nous repartons avec 2 kg d’énormes crevettes (sans les têtes, à 5 € /kg !), 1 kg de soles (4.20 €/Kg) et 1.5 kg d’un poisson qu’on ne connaît pas mais paraît-il très bon. Du coup, nous mettons le congélateur en route ; nous ne l’avions jamais utilisé jusqu’à présent. Nous avons à manger pour un certain temps …

 Nous continuons sur une vingtaine de km pour atteindre la Réserve de CABO DOS BAHIAS où se trouve une autre colonie de Pingouins de Magellan. Un ranger nous accueille à l’entrée ; l’accès est gratuit, peut être parce que nous sommes encore hors saison. Ici nous avons le droit de nous rendre en véhicule à l’entrée du sentier qui traverse la réserve.

 C’est super, nous sommes tous seuls au milieu des pingouins.

 CABO_DOS_BAHIA__4__PINGOUINS

 Ils ont un cri très spécial qui ressemble au hi-han de l’âne.

 CABO_DOS_BAHIA__14__PINGOUINS

 CABO_DOS_BAHIA__15__PINGOUINS

 Comme hier, beaucoup sont sur leurs nids et nous voyons même des œufs.

 CABO_DOS_BAHIA__22__PINGOUINS

 Même si nous n’avons pas accès à la plage, nous pouvons les voir aller à l’eau.

 CABO_DOS_BAHIA__10__PINGOUINS

 Parfois les nids sont très loin de la mer, mais ils semblent toujours retrouver leur emplacement propre.

 CABO_DOS_BAHIA__21__PINGOUINS

 En fait les mâles arrivent seuls sur la terre fin Août et préparent les nids pour la venue des femelles. Elles y pondent en Octobre et les œufs éclosent vers la mi-Novembre. Cela doit être super quand tous les petits commencent à gambader ; espérons que nous aurons la chance d’en voir plus au sud.

Ensuite, de Mars à Août, tous les pingouins sont en mer et ne rejoignent pas la terre pendant toute cette période.

D’après les panneaux explicatifs, ces pingouins vivraient une trentaine d’années et seraient monogames.

 Sur la pointe rocheuse suivante, une colonie de lions de mer est installée mais nous ne pouvons les voir que de loin.

 Des guanacos vivent là également, au milieu des pingouins ;

 CABO_DOS_BAHIA__20__GUANACOS

 un tatou s’y promène aussi et cette fois nous réussissons à le photographier.

 CABO_DOS_BAHIA__18__TATOU

 Une ballade sympa et même si le sentier de découverte est un peu moins long qu’à Punta Tombo, l’ambiance y est plus agréable et il y a quand même 9 000 couples à admirer.

 Nous déjeunons sur place face aux pingouins puis reprenons la piste en sens inverse.

 Dans ce sens, nous voyons beaucoup mieux l’Estancia couleur bleu/gris située près de la mer, celle de Florent Pagny ; avec ses 3 éoliennes, plusieurs maisons mais pas d’enclos pour animaux, elle ressemble plus à une habitation qu’à une ferme agricole. Nous jouons un peu les curieux avec les jumelles ; la belle maison qui fait face à la mer semble toute fermée ; seule une voiture se trouve près d’une petite maison. Le propriétaire ne doit pas y venir tous les jours !

CABO_DOS_BAHIA__1__ESTANCIA_FLORENT_PAGNY 

 Nous poursuivons toujours par la piste 1, sur laquelle nous croisons un petit animal de la famille du fourmilier,

 CABO_DOS_BAHIA__28__FOURMILLIER

et arrivons à BAHIA BUSTAMANTE qui ne présente aucun intérêt car il s’agit simplement d’une entreprise qui traite les algues pour leur commercialisation. 

 Nous nous installons près de la mer ; ce n’est pas encore ce soir que nous risquons d’entendre du bruit, sauf si le vent se levait mais pour l’instant, nous avons de la chance, il n’y a pas un souffle de vent. 

 La journée se termine par un magnifique coucher de soleil sur le désert patagonien.

 BAHIA_BUSTAMENTE__2_

 Km au compteur : 36 399

Km du jour : 226

   

VENDREDI 12 OCTOBRE 2012

 14° / 23° - Soleil et nuages

  La journée commence par la visite, durant le petit déjeuner, de plusieurs petits lapins, ceux de chez nous, avec leurs grandes oreilles (pas les gros lièvres patagoniens). Ils sautent dans les buissons devant notre baie vitrée.

  Nous partons mais impossible de continuer par la piste 1. Elle est bien mentionnée sur notre carte mais en fait elle est condamnée par une barrière. Une estancia a dû se l’approprier ! Nous devons donc rejoindre la Ruta 3 pour continuer notre descente.

  A l’approche de COMODORO RIVADAVIA, la végétation se fait plus dense et quelques arbres réapparaissent ; cela fait du bien.

 La ville est grande et surtout très industrielle. Elle est entourée de puits de pétrole depuis, qu’en 1907, on y a découvert un gisement pétrolifère.

  Un petit musée retrace l’univers du pétrole au travers de photos et d’anciennes machines.

  A la sortie de la ville, nous nous arrêtons à l’usine de gaz SURGAS (Hipolito Irigoyen, 3850), suivant les informations que nous avaient données les voyageurs Christine & Hervé. Nous y faisons remplir notre bouteille 13 kg française sans problème, (à l’aide de notre raccord argentin) pour un prix très sympa : 25 Pesos (4.20 €). Vous comprenez pourquoi nous avons refusé de le faire à Buenos Aires chez SERVIGAZ qui nous demandait 150 Pesos ; dès qu’une adresse devient connue, nous avons l’impression que le commerçant essaie d’en profiter.

  Nous poursuivons notre route pour RADA TILLY, une bourgade riche, avec beaucoup de superbes maisons très design.

 Nous longeons l’immense plage et montons sur la falaise jusqu’au mirador pour admirer le point de vue magnifique. C’est venté mais beau.

  RADA_TILLY__2_

 Nous allons nous installer près du point information, en centre ville, car il y a une connexion wifi qui fonctionne très bien.

  Nous y restons pour la nuit ; à part quelques jeunes qui viennent y faire du skate en fin de soirée, le coin est calme.

  Km au compteur : 36 620

 Km du jour : 221

 

  SAMEDI 13 OCTOBRE 2012

 12° / 22° - Soleil / Couvert / Soleil

  Nous quittons notre stationnement et la ville peu avant midi, après avoir mis le blog en ligne.

  Nous entrons dans une nouvelle province, SANTA CRUZ, par la Ruta 3, sans aucun contrôle sanitaire. Nous passons par CALETA OLIVIA et nous arrêtons 3 km après la sortie de la ville, au moment où la route longe la mer. Toute une colonie de lions de mer est installée le long de la plage. Ils sont très nombreux et hyper actifs ; cela chahute, joue dans les vagues, se bat … dans tous les coins. On ne se lasse pas de les regarder ; de plus, nous ne les avions jamais vus d’aussi près. Pas de barrière, mais personne ne descend sur la plage auprès d’eux ; à voir les mâles rugir et protéger leur harems, nous n’avons pas l’intention d’approcher plus. Avec leurs 6/7 tonnes, ils sont assez impressionnants.

  SORTIE_CALETA_OLIVIA___LIONS_DE_MER__1_

  SORTIE_CALETA_OLIVIA___LIONS_DE_MER__2_

  Nous nous décidons à reprendre la route qui contourne quelques collines où se trouvent de nombreuses pompes à pétrole.

  SORTIE_CALETA_OLIVIA___POMPES_PETROLE__3_

  Le relief disparaît peu à peu et nous retrouvons la plate pampa.

  Nous quittons la Ruta 3 peu après le village de FITZ ROY et bifurquons sur la route 281. Là le décor change radicalement ; le désert devient encore plus désert, très aride ; plus la moindre touche de vert ; seules quelques touffes d’herbe jaunie habillent la terre. Quelques moutons essayent néanmoins d’y trouver leur nourriture mais les pauvres ont les flancs bien plats.

 Nous sommes partis pour 126 km de ligne droite. Difficile de décrire l’impression que produit l’horizon fuyant ; nous voyons un mirage permanent au bout de la route. Par moment, un point apparaît à l’horizon ; il semble se situer dans le bleu du ciel et ce n’est qu’au bout de quelques minutes, que le point prend la forme d’un camion et se pose sur l’asphalte.

  ROUTE_VERS_PUERTO_DESEADO

  La route finit par atteindre la mer à PUERTO DESEADO où nous retrouvons de la vie. La ville, assez étendue, est partagée entre l’activité du port de pêche en haute mer et le tourisme car elle est bordée par la Ria Deseado, une réserve naturelle, abri idéal pour la faune et la flore.  

  Nous y rentrons directement pour bivouaquer car il est déjà tard. Nous nous arrêtons entre les collines d’un canyon ; la visite sera pour demain.

  Km au compteur : 36 920

 Km du jour : 300

  

DIMANCHE 14 OCTOBRE 2012

 13° / 21° - Soleil et nuages

  Ce matin, nous partons à la découverte de la réserve par les pistes qui parcourent les différents canyons.

 Nous nous arrêtons faire une belle ballade à pieds dans le canyon le plus rocheux, les autres étant surtout constitués de collines à la végétation rase.

  RESERVE_PUERTO_DESEADO__7_

  RESERVE_PUERTO_DESEADO__9_

  Du haut d’une colline, nous surplombons une magnifique lagune.

 RESERVE_PUERTO_DESEADO__2_

  Sur le chemin du retour, un arrêt sur la berge de l’estuaire Ria Deseado nous permet d’admirer l’île aux oiseaux remplie de mouettes, pingouins et quelques cormorans noirs.

  RESERVE_PUERTO_DESEADO__10_

  Nous rejoignons la ville et, après quelques courses, allons déjeuner sur les falaises qui dominent la mer. C’est très beau mais bien venté.

  Nous repartons en ville pour 15 H, heure d’ouverture du musée Mario Brozoski. Il contient tous les éléments retrouvés suite au naufrage de la corvette britannique HMS Swift en 1770. Le navire se rendait sur les îles Malouines, déjà occupées par les espagnols. En voulant en faire le tour, il fut pris dans une tempête et il partit vers Puerto Deseado où il fut projeté sur des rochers.

  Nous voulions poursuivre par la visite du musée ferroviaire mais il est fermé le dimanche. L’édifice est néanmoins très joli de l’extérieur.

  PUERTO_DESEADO_FERROCARRIL__2_

  Nous voyons également un ancien wagon situé en centre ville.

  PUERTO_DESEADO_FERROCARRIL__1_

  Etonnés qu’une ligne ferroviaire existe dans cet endroit si reculé, nous apprenons qu’elle avait été construite principalement pour acheminer le matériel nécessaire à l’exploitation du pétrole ; elle servait, en plus, au transport de la viande et de la laine de mouton.

  Nous quittons la ville et allons à la GRUTA DE LOURDES, à 15 km. Le portique en ciment qui marque l’entrée de la piste nous paraît un peu bas pour le camion et nous en approchons tout doucement. Je descends pour essayer de juger ; il me semble qu’il reste quelques millimètres au dessus de la barre supérieure du pare –branche. Je fais signe à Jean-Marc d’avancer et malheureusement, on entend frotter ; pas de chance, il manque en fait quelques millimètres sur un côté ! Il préfère dégonfler les pneus avant de reculer. Pendant ce temps, comme on bloque le portique, les voitures ouvrent une barrière en bois à côté pour pouvoir passer. Après avoir dégonflé, puis regonflé, nous reprenons donc la piste en passant par la barrière. Elle mène à un canyon où beaucoup de familles sont venues pique-niquer.

Nous rentrons à pieds dans le canyon ; c’est là que se trouve une grotte, peut-être la réplique de Lourdes en France mais nous n’y sommes jamais allés. L’endroit serait joli sans les innombrables inscriptions et tags sur les parois rocheuses. Les argentins viennent néanmoins se recueillir devant la Vierge située au fond de la grotte. Dommage de dégrader un tel site.

  GRUTA_DE_LOURDES__2_

 Pour repartir, Jean-Marc décide de prendre une piste qui pourrait éventuellement rejoindre la route que nous devons suivre. Il oublie juste de me préciser qu’il y a 25 km à parcourir avant de savoir si c’est possible ! Comme je ne suis pas très joueuse, quand je m’en aperçois, je lui demande de faire demi-tour. Je n’ai aucune envie de faire 50 km pour rien car d’après le plan de l’office de tourisme, je pense que nous avons autant de chance de retrouver la route que de gagner au loto ! Petit quart d’heure de désaccord ; il faut bien qu’il y en ait.

 Nous repassons donc à côté du portique ( !) et poursuivons par la route jusqu’à la bifurcation avec la piste 47. Nous partons cette fois vers les terres. Nous sommes  de nouveau dans la pampa sèche et déserte.

  Nous continuons jusqu’à ce que nous coupions la rivière. Les jours sont maintenant bien plus longs et le soleil ne se couche pas avant 20 H. Nous pouvons donc nous arrêter plus tard.

 Nous bivouaquons ainsi le long de la rivière, comme Jean-Marc aime. Si nous ne sommes pas près de la mer, nous sommes près d’une rivière ! Il n’aime pas les bivouacs sans point d’eau … De toutes façons, nous avons l’embarras du choix, le coin est désert et on ne peut plus calme.

  Km au compteur : 37 039

 Km du jour : 119

  

LUNDI 15 OCTOBRE 2012

 14° / 22° - Soleil puis nuages

  Ce matin, les invités de notre petit déjeuner sont des flamands roses. 4 bels oiseaux, au rose bien prononcé et à l’extrémité de la queue rouge, se nourrissent dans la rivière, à 50 m de nous.

  BIVOUAC_PISTE_47__2_

  L’idée du jour est de prendre une petite piste mentionnée sur l’une des cartes et qui nous ferait gagner quelques dizaines de km. Nous y « jardinons » toute la matinée. Il n’y a aucune signalisation et des petites pistes partent dans tous les sens, mais soit elles bifurquent soudain dans une direction qui n’est pas la nôtre, soit elles finissent sans issue, face à des clôtures ou à une lagune asséchée, nous obligeant à rebrousser chemin maintes fois. De plus, le relief est vallonné et il y a une montagne à contourner, ce qui ne nous aide pas.

  LA_PISTE_INTROUVABLE__1_

  A midi et demi, faute de n’avoir plus de possibilités à explorer, vaincus, nous repartons faire le trajet par la piste principale 47 puis la 87 qui nous ramènent sur la Ruta 3.

  Nous n’avons qu’un petit tronçon à parcourir avant de bifurquer sur la piste 49 qui mène à MONUMENTO NATURAL BOSQUE PETRIFICADO. Cette piste, de 50 km, dévoile, au fil des kilomètres, des paysages somptueux et nous y croisons beaucoup d’animaux ; des troupeaux de guanacos, de moutons, d’autruches et un tatou.

  PISTE_VERS_FORET_PETRIFIEE__4_

  PISTE_VERS_FORET_PETRIFIEE__5_

  PISTE_VERS_FORET_PETRIFIEE__6_

  PISTE_VERS_FORET_PETRIFIEE__8_

  Nous allons jusqu’à l’entrée du parc mais ne souhaitant pas effectuer la visite ce soir, le ranger nous accompagne jusqu’à un emplacement où nous pouvons dormir, le parc étant interdit la nuit. Il nous précise de ne pas traîner dehors à cause des pumas ! Si seulement un avait idée de venir rôder, nous serions bien contents mais aucun voyageur n’en a jamais vu …

  Km au compteur : 37 286

 Km du jour : 247

  

MARDI 16 OCTOBRE 2012

 14° / 22° - Soleil

 Nous rejoignons la forêt pétrifiée de JARAMILLO et faisons un grand bond dans le temps. Il y a 150 millions d’années, à l’époque où la Cordillère des Andes n’existait pas, la Patagonie était une région tempérée où le vent humide du Pacifique permettait à la forêt de conifères, principalement des Araucarias géants, de se développer. Mais l’activité volcanique créa un bouleversement et des vents de   300 km/H se mirent à souffler, provoquant la chute des arbres. Recouverts de cendres, le minéral remplaça progressivement le végétal. Au bout de 1 000 ans, chaque arbre était devenu pierre.

  Un sentier d’un km nous permet de parcourir ce vallon jonché de tronçons de troncs, de bûches et d’énormes troncs dont le plus long mesure 35 m pour un diamètre de presque 2 m. C’est grandiose.

  PARC_FORET_PETRIFIEE__3_

  PARC_FORET_PETRIFIEE__6_

  PARC_FORET_PETRIFIEE__10_

  Les arbres ont différentes couleurs en fonction des minéraux contenus dans l’eau infiltrée : le fer donne la couleur rouge, l’aluminium la couleur blanche et le manganèse la couleur noire.

  PARC_FORET_PETRIFIEE__15_

  La vue du mirador embrase toute la région ; un paysage somptueux ; des collines aux formes et couleurs très diversifiées, ocres, grises ou vertes. Nous restons à admirer ce paysage de toute beauté et y écoutons le silence du désert. Encore un grand moment au cœur de la nature intacte.

  PARC_FORET_PETRIFIEE__11_

  Avant de quitter la réserve, nous visitons son petit musée où sont exposés de nombreux fossiles, dont des os de dinosaures, les minéraux de la région ainsi que des peaux d’animaux ; très bien fait et intéressant.

  Le tout est gratuit, même pour les étrangers, il faut le souligner.

  Nous faisons presque 100 km pour rejoindre TRES CERROS, un nom sur la carte, au milieu du désert. Le village se résume à une station service et un petit hôtel/restaurant en bord de route, mais il y a la wifi !

  Nous poursuivons sur la Ruta 3 et avant d’atteindre Puerto San Julian, nous bifurquons sur une piste mentionnant un circuit touristique de 27 km. Une belle piste fait des boucles le long de la mer et des falaises.

 La mer a une couleur de brochure touristique !

  PISTE_AVANT_PUERTO_SAN_JULIAN__1_

  Nous y choisissons un endroit de bivouac, pas trop en hauteur pour éviter d’être en plein vent.

 En regardant la mer aux jumelles, Jean-Marc s’aperçoit que les rochers sont couverts de moules, il part un seau à la main. La pêche est fructueuse ; les moules sont énormes.

  PISTE_AVANT_PUERTO_SAN_JULIAN__3_

  Nous en mangeons une partie ce soir et en gardons que nous ferons demain en moules farcies.

  Km au compteur : 37 523

 Km du jour : 237

  

MERCREDI 17 OCTOBRE 2012

 14° / 21° - Soleil puis gros nuages noirs

  Nous terminons les quelques km de piste qui nous séparent de SAN JULIAN. C’est une petite ville mignonne, paisible, avec des maisons basses qui ont soit un sas d’entrée, soit la porte située en renfoncement. Cela en dit long sur la puissance du vent patagonien !

 Le long de la mer, il y a une magnifique réplique d’une caravelle de 1519

  PUERTO_SAN_JULIAN__1_

  Et un mirage de la Guerre des Malouines, avec ses trophées peints sur la carlingue : 3 bateaux britanniques touchés ou coulés ? …

  PUERTO_SAN_JULIAN__4_

  Nous y trouvons aussi une connexion wifi qui permet à Laure de nous donner quelques nouvelles dont quelques mauvaises venant des impôts, comme d’habitude. Quel bonheur d’avoir stoppé l’activité de la société l’année dernière ; au train où vont les impôts, cela ne vaut vraiment plus la peine de travailler ! Le travailler plus pour gagner moins semble bien réel…

  Nous reprenons notre route, direction le Parc National de MONTE LEON mais là aussi, mauvaise surprise, il est fermé et n’ouvrira ses portes qu’à compter du 1er Novembre.

 Nous repartons et continuons notre descente à travers le désert patagonien. Il n’y a aucun point d’intérêt sur la route et nous avalons donc les kilomètres. La seule surprise sera lorsque nous coupons un rio : quelques marais abritent plein de canards et de superbes flamands roses, un rose vraiment soutenu. Dommage, tout est clôturé et il n’y a même pas un coin pour s’arrêter sur le bord de la nationale.

 

 Sur la route, nous découvrons un nouveau panneau que nous n’avions pas encore dans notre collection.

 ROUTE_VERS_RIO_GALLEGOS

  Le vent patagonien est redoutable ; nous avons de la chance car il souffle, effectivement, mais pas au point de nous poser des problèmes pour rouler. Espérons que cela continue car c’est la hantise de tous les voyageurs ; la descente vers le sud devient très dangereuse les jours de vent violent et malheureusement c’est fréquent.

  Nous roulons jusqu’à ce que nous atteignions la ville suivante, RIO GALLEGOS. Nous y arrivons à 19 H et en avons assez. Nous nous arrêtons sur un des parkings devant la mer pour la nuit.

  Nous préparons notre festin, moules farcies et vin blanc.

  Km au compteur : 37 902

 Km du jour : 379

   

 

JEUDI 18 OCTOBRE 2012

 8° / 14° - Soleil et nuages

 Après une recherche infructueuse pour trouver de l’Euro Diesel, nous partons en direction de la LAGUNA AZUL, à une centaine de km. A notre arrivée, nous sommes heureux d’y voir le camping-car de Hervé & Christine & Luana.

 La lagune, nichée au creux d’un cratère de volcan éteint, doit son nom à l’exceptionnelle couleur bleue de ses eaux profondes. Or, aujourd’hui, il n’y a pas de soleil et elle est plutôt verte mais néanmoins magnifique.

 Le cadre, composé de cônes de nombreux autres volcans, est très beau.

 Par contre, la force du vent ne nous incite pas à rester trop longtemps dehors.

  LAGUNA_AZUL__5_

 

 Après déjeuner, nous prenons la route tous ensemble pour la frontière. Ushuaia étant enclavée dans le territoire chilien, nous sommes obligés d’y effectuer un petit bout de route.

 

 Pour mieux comprendre la position de chaque pays, nous mettons en fin de blog, une carte de l’extrême sud du continent, avec notre parcours sur cette partie.

 

 La sortie d’Argentine et l’entrée au Chili se font dans le même bureau, rapidement. Reste  l’inspection sanitaire chilienne. C’est assez amusant de voir le brave chien se poster près du four. Du coup, son maître l’ouvre ainsi que tous les placards qui l’entourent, en vain.

 

 Km au compteur : 37 983 

 

CHILI

 

 Nous partons maintenant vers une traversée mythique, celle du DETROIT DE MAGELLAN. Un bac assure la navette à PUNTA DELGADA, en 20 mn, dans un décor assez austère.

 

 CHILI___DETROIT_DE_MAGELLAN__1_

 

 CHILI___DETROIT_DE_MAGELLAN__3_

 Nous pourrions parler d’une traversée, un peu houleuse, car, d’une part, le vent agitait la mer, et d’autre part, le caissier avait décidé de nous faire payer le double de nos amis, prétextant que nous possédions un camion ; or, nous ne mesurons qu’un mètre de plus que leur camping-car. Après que notre refus de payer soit remonté au commandant, et comme nous bloquions l’embarquement suivant, contraint et forcé, un 3è responsable vient débloquer la situation en acceptant que l’on règle le même prix que le camping-car d’Hervé & Christine, soit 268 Pesos argentins (45 €) ; voilà qui est plus correct !

 

 Le détroit traversé, nous voici en TERRE DE FEU.

 

 CHILI___ENTREE_EN_TERRE_DE_FEU__1_

 

 Nous bivouaquons peu après, à l’écart de la route et passons une longue soirée tous ensemble.

 

 Km au compteur : 38 049 

Km du jour en Argentine : 81 

Km du jour au Chili : 66

 

  

 VENDREDI 19 OCTOBRE 2012

 7° / 12° Nuageux puis soleil

 Notre 1ère nuit en Terre de Feu a été agitée ; le vent a soufflé en rafales toute la nuit et cela se sentait dans le camion ! Cela ne semble pas gêner nos voisins, un couple d’oies sauvages qui nichent dans le champ tout proche.

 

 Nous reprenons la route qui devient assez rapidement un ripio alternant entre bons passages et tôle ondulée.

 

Le paysage devient de plus en plus beau, vallonné et plus vert, avec des troupeaux de moutons.

 

 Nous longeons un lac magnifique où une bonne centaine de flamands bien roses sont en train de déjeuner.

 

 CHILI____PISTE_VERS_SAN_SEBASTIAN__2_

 

 A 12 H 30, nous arrivons à la frontière de SAN SEBASTIAN ; nous ressortons déjà du Chili. Hervé & Christine nous y rejoignent. La sortie du pays se fait rapidement mais sous un vent violent.

 

 Km au compteur : 38 200 

Km du jour au Chili : 151 

Total Km au Chili : 217

  

 

ARGENTINE

 

 Nous passons la douane Argentine une dizaine de km plus loin, après un petit temps d’attente car nous sommes arrivés derrière un autocar.

 

 ARGENTINE___ENTREE_EN_TERRE_DE_FEU

 

 Nous repartons directement pour RIO GRANDE, la 1ère grande ville de Terre de Feu. 

Direction le supermarché car le frigo est bien vide avec ces passages de frontière. Puis ce sera le plein de diesel après une queue de 30 mn … Nous apprenons que le carburant augmente demain (encore !), ce qui explique la file d’attente. 

 Le vent étant moins violent, nous allons nous installer en front de mer pour le bivouac, avec Hervé & Christine. Là, comme dans le reste de la ville, rien de folichon à voir, tout semble assez délabré. Cela ne nous empêche pas d’y passer une bonne soirée ensemble.

 

 Km au compteur : 38 298 

Km du jour en Argentine : 98

 

 

SAMEDI 20 OCTOBRE 2012 

2° / 11° - Couvert 

 Même si le vent s’est calmé, la température est bien basse au réveil. Pas de soleil et même un ciel de neige. 

Nous quittons Hervé & Christine, en attendant la prochaine nouvelle rencontre. 

 C’est par la recherche d’internet que la journée commence. Ce sont les 60 ans de mariage de mes parents, et même si nous ne sommes pas là pour la fête familiale, je veux leur souhaiter en « live » et leur dire que nous pensons bien à eux. 

 Après quelques courses, nous reprenons la descente vers le bout du monde. 

D’un coup, le paysage change. Après plusieurs jours dans le désert, surgissent des forêts clairsemées à l’aspect fantomatique. 

 Les arbres semblent morts, couverts de lichens, énormément de troncs blancs jonchent le sol. Pourtant c’est beau, on y sent le bout du monde !

 

 ROUTE_VERS_TOLHUIN__2_

 

 Même les clôtures en bois ont du lichen ; il paraît que cela se produit uniquement lorsque le taux de pollution est de 0 ! Il a fallu quand même aller bien loin pour le trouver …

 

 ROUTE_VERS_TOLHUIN__4_

 Nous déjeunons dans ce paysage surréaliste avant d’atteindre TOLHUIN. Ce mini bourg ressemble à un village de trappeurs avec ses maisons en troncs d’arbres. Son attrait, mondialement connu, est de posséder une pâtisserie de grande qualité. Pour s’en assurer, nous y achetons quelques gourmandises.

 

 TOLHUIN__1_

 

 Nous rejoignons les bords du lac FAGNANO pour y bivouaquer.

 Le ciel est superbe ; un aspect dû à la lumière spécifique de la Patagonie. 

 BIVOUAC_LAC_FAGNANO__1_

 

 Km au compteur : 38 414 

Km du jour : 116

 

 

DIMANCHE 21 OCTOBRE 2012 

4° / 13° - Très nuageux 

 En quittant le lac, nous sommes obligés de repasser par TOLHUIN et, forcément, sa boulangerie / pâtisserie / cafeteria. Cette fois, nous goûtons au croissant, bon, mais rien à voir avec le croissant français, ainsi qu’aux empanadas, très bons. Nous en profitons pour jeter un œil sur nos e-mails car la cafeteria est équipée de wifi (qui ne fonctionne qu’à l’intérieur). 

 Nous pouvons maintenant reprendre la Ruta 3 qui s’approche doucement des montagnes. La neige est de plus en plus présente. 

 RUTA_3_AVANT_COL_GARIBALDI__3_

 

 Le mirador du Col Garibaldi (430 m) nous permet d’admirer un paysage superbe. 

Là, la neige occupe également le bas côté de la route mais rien sur la chaussée. 

 Nous faisons notre pause déjeuner dans un cadre de lac et montagnes magnifique.

 

 COL_GARIBALDI__3_

 

 Nous ne sommes plus qu’à une cinquantaine de km d’Ushuaia mais décidons de ne pas nous y rendre directement. Nous allons emprunter la piste J qui va nous permettre de descendre encore plus bas qu’Ushuaia. 

 Elle traverse la forêt qui, au début, est très habitée.

 

 PISTE_J__3_

 

 Nous sommes dimanche, et malgré la température fraîche, les locaux font leur barbecue et déjeunent dehors. 

 Puis la forêt devient sauvage, avec des passages boisés et d’autres qui nous donnent plutôt l’impression de traverser une zone ravagée par une tornade. Nous approchons du bout du monde dans une atmosphère de fin du monde !

 

 RUTA_3_AVANT_COL_GARIBALDI__1_

 

 Puis la piste débouche sur le canal BEAGLE.

 

 PISTE_J__5_

 

 L’endroit semble inhospitalier, battu par les vents, mais il est superbe. 

 PISTE_J__6_

 

 Nous retrouvons un peu de vie en allant visiter l’Estancia HARBERTON.

ESTANCIA_HARBERTON___9_ 

 Située au bord de l’eau dans une crique abritée des vents du canal de Beagle, entourée de basses collines d’herbe rase, cette estancia est la plus ancienne de la Terre de Feu. C’est un domaine immense de 20 000 ha. qui fut fondé en 1886 par Thomas Bridges.

ESTANCIA_HARBERTON___1_

 

 Enfant trouvé sur un pont en Angleterre, d’où son nom, Bridges, il fut élevé par un pasteur anglican qui l’emmena sur les îles Falkland (Malouines) alors qu’il avait 17 ans. De là, il souhaitait préparer une expédition sur Ushuaia, alors peuplée, depuis plus de 10 000 ans, d’indiens Yamana. 

 Les indiens étaient arrivés sur cette région australe alors que le groupe d’îles n’était pas encore séparé du continent, c’est-à-dire avant que le détroit de Magellan se constitue suite à la fonte des glaciers.  

 Les hommes envoyés en expédition pour évangéliser les indiens furent tous tués à cause de l’incompréhension des indiens pour qui la notion de propriété n’existait pas. 

Le pasteur envoya alors Thomas Bridges, devenu lui-même pasteur, vivre avec les indiens Yamana pour comprendre leur culture.  Il apprit leur langue et rédigea même un dictionnaire YAMANA. Connaisseur et défenseur de ce peuple, il fut le 1er Européen à réussir à vivre en Terre de Feu. Les indiens Yamana persécutés pouvaient se réfugier sur ses terres sans craindre les rafles des estancieros. 

 Les Yamana étaient environ 2 500 en 1860 sur la Terre de Feu mais seulement 300 en 1893, à cause des chasseurs de têtes mais également des maladies. D’une part, les nouveaux venus apportaient des maladies (tuberculose, rougeole, typhoïde) et d’autre part, donnaient des vêtements aux Indiens. Or, ils avaient toujours vécu nus car ils étaient sans cesse mouillés, la Terre de Feu étant une région de marécages, rivières, canal dans lesquels ils tiraient leur nourriture. Les vêtements, trop longs à sécher, les rendaient donc malades. 

Leur seule protection était de la graisse de mammifères marins dont ils s’enduisaient la peau et qui permettait à l’eau justement de couler sur leur corps. 

 Ainsi, dès 1930, les indiens avaient quasiment disparus. Aujourd’hui, plus aucun indien ne vit en Terre de Feu, la dernière grand-mère chilienne étant décédée en 2003. 

 L’estancia est restée dans la même famille au fil des générations et appartient aujourd’hui à Thomas Goodall, un arrière-petit-fils du pasteur. 

 Jusqu’en 1992, l’estancia vivait essentiellement de l’élevage des moutons. Cette année là, le froid extrême et la neige tuèrent la majorité du cheptel et la famille décida de ne pas le renouveler. Ils se tournèrent vers le tourisme en ouvrant l’estancia aux visiteurs.

 

 La visite guidée comprend 

-         La vue sur le cottage anglais qui aurait été transporté en bateau et remonté là ;

 

-         Un tour dans le jardin où toutes les fleurs et arbres sont importés d’Europe ;

 

-         La visite du hangar à bateaux où trônent deux condors empaillés ;

 

 -         Le tour de la grange où avait lieu la tonte des moutons et où sont conservés d’anciennes machines, dont l’ancêtre de la scie circulaire et un lave linge en bois à manivelle ;

ESTANCIA_HARBERTON___3_

 

-         La vue sur le cimetière où s’entremêlent les tombes des Bridges et celles des indiens fuégiens ;

 

-         Une ballade dans une partie boisée du parc où se trouvent les 3 espèces d’arbres typiques de Terre de Feu ainsi qu’une reconstitution des abris des indiens ; pour l’hiver, une hutte haute pour y loger le feu dans le centre et pour l’été, une hutte basse et ronde afin que la pluie s’écoule. Anecdote amusante, les indiens avaient l’habitude de jeter leur détritus, coquilles de moules entre autres, devant leur porte !

ESTANCIA_HARBERTON___7_

 

 Nous profitons de ce passage en sous bois pour demander à notre guide pourquoi les forêts de Terre de Feu sont à ce point décimées. Il nous explique que le fautif est un ver qui vit dans l’eau et qui ronge l’intérieur des arbres ;

ESTANCIA_HARBERTON___5_

 

 le vent et la neige n’ont plus ensuite qu’à faire tomber les arbres ! Quant à savoir pourquoi ils n’ont pas essayé de détruire ces vers, la réponse est simple : ils vivent là depuis toujours, c’est qu’ils ont leur utilité ; les faire disparaître risquerait simplement de créer une autre catastrophe. Les indiens connaissaient bien le problème, ils ne construisaient leurs barques qu’avec l’écorce des arbres.

 

 ESTANCIA_HARBERTON___10_

 

Sage leçon, la nature est belle en Terre de Feu, peut être justement parce qu’elle est intacte.

 

 Nous quittons notre guide, Lucas, qui nous a rendu cette visite très intéressante. C’était d’autant plus sympa que nous n’étions que nous deux à demander une visite en langue anglaise, faute de guide parlant français. 

 L’estancia abrite également un petit musée privé consacré aux oiseaux et mammifères marins des mers australes. Des scientifiques y étudient tout mammifère marin qui s’échoue sur le territoire de la Terre de Feu et une partie des squelettes sont exposés aux visiteurs. 

 Cette fois c’est une jeune fille qui va faire l’effort de nous livrer ses explications en anglais. Elle est probablement étudiante, mais surtout, passionnée. Pendant plus d’une heure, elle va nous expliquer comment reconnaître les différents oiseaux et mammifères marins grâce à leur morphologie. Nous constatons que la majorité d’entre eux ont des caractéristiques et des membres similaires aux humains, avec les mêmes articulations, même nombre de doigts. Seuls les dauphins ne possèdent pas d’ouie externe, et elle nous explique comment le son est reçu par la cavité buccale, amplifié et transmis à l’oreille interne. 

 Nous sommes aussi très intéressées par les explications sur la détermination de l’âge d’un mammifère grâce à l’étude de ses vertèbres, avec démonstrations à l’appui : si le disque est collé à la vertèbre, c’est qu’elle est pleine et donc qu’il s’agit d’un adulte ; si la vertèbre ne touche pas encore le disque, on est en présence d’un enfant ou d’un ado, suivant la place encore disponible dans la vertèbre et entre le disque et la vertèbre. 

 Le passage sur les baleines est également passionnant, d’autant plus que nous venons de les observer en live il y a peu de temps. Nous voyons de près les fanons qui leurs servent à s’alimenter et qui, suivant le type de baleine, est différent. Ils sont constitués de cheveux plus ou moins épais qui font un peu penser à des poils de balais vu leur épaisseur et leur texture. Quant aux naseaux, situés sur le dessus de la tête, on les distingue bien sur les squelettes ; elle nous rappelle que seul de l’air est rejeté par la baleine et que la gerbe d’eau que l’on voit est simplement provoquée par le puissant souffle d’air. 

 Avant de quitter la salle, nous passons voir la table des pathologies ; c’est amusant de constater que là encore les problèmes sont similaires aux humains : excroissance sur les os, vertèbres soudées par deux, os déformés … 

 La visite en espagnol est terminée depuis longtemps, il est temps pour nous de quitter également le musée. Nous y avons passé un moment intéressant et  instructif. C’est fabuleux d’avoir le temps d’écouter, d’apprendre ; il y a tant de sujets passionnants à explorer. 

 Sur les conseils du guide, nous poursuivons la piste sur une dizaine de km et allons bivouaquer, seuls en pleine nature, entre la forêt, le canal Beagle et la rivière Cambacérès avec vue sur les derniers sommets des Andes qui disparaissent dans les mers australes ; un site grandiose qui valait bien une descente de quelques 4 629 km depuis Buenos Aires.

 BIVOUAC_BOUT_DU_MONDE__2_

BIVOUAC_BOUT_DU_MONDE__3_

 Pour nous la descente s’arrêtera là, ce sera notre point de bivouac le plus au sud de la terre !

PISTE_J__11_

S 54 53 007 – W 067 14 201

 Km au compteur : 38 539

Km du jour : 125

  

LUNDI 22 OCTOBRE 2012

7° / 14°  - Couvert

 A part le murmure du silence, pas un bruit ne nous entoure.

Le temps est clément pour la Terre de Feu. Le ciel est couvert mais il n’y a pas un souffle de vent et c’est le principal.

 La rivière incite Jean-Marc à sortir la canne à pêche. Elle prend l’air mais pas de poissons.

 BIVOUAC_BOUT_DU_MONDE__4_

 Tout près, beaucoup d’oiseaux, qui ressemblent à des oies sauvages, ont élu domicile; par contre, pas facile de les approcher …

 PISTE_J__9_

 Nous quittons ce petit coin admirable et remontons la piste jusqu’à la PUNTA ALMANZA, un petit village de pêcheurs

 PUNTA_ALMANZA__2_

 qui abrite également la gendarmerie navale chargée de surveiller les alentours. Des canons font d’ailleurs face à PUERTO WILLIAMS, ville chilienne située de l’autre côté du Canal de Beagle. C’est en fait la ville la plus australe mais presque inaccessible (l’accès se faisant par bateau uniquement), USHUAIA lui a ravit le titre de ville du bout du monde.

PUNTA_ALMANZA__6_

 PUNTA_ALMANZA__5_

 Maintenant, c’est vers ce bout du monde, que nous nous dirigeons. C’est sous un ciel éclairci que nous pénétrons dans cette ville dont le cadre est superbe : située  au bord du canal et entourée de pics enneigés. Sinon, la ville elle-même n’a rien de spectaculaire, elle fait penser à une station de ski française et est hyper touristique.

 USHUAIA__12_

 Après être passés à l’office de tourisme prendre quelques informations, nous montons directement sur le parking du GLACIER MARTIAL. Nous y bivouaquons en attendant d’y faire une ballade demain matin.

 Km au compteur : 38 649

Km du jour : 110

  

MARDI 23 OCTOBRE 2012

7° / 11° / 7 / 12° - Nuageux / Pluie

 Nous nous habillons chaudement et partons pour monter au Glacier mais la ballade sera de courte durée. Très rapidement, le sentier se transforme en un champ de neige d’une épaisseur d’au moins 50 cm. Tous les quelques pas, nous nous enfonçons profondément ; difficile dans ces conditions de grimper jusqu’en haut. Nous admirons la vue d’où nous sommes et redescendons.

 USHUAIA__1_

 Nous partons en ville, passons par la place Ushuaia où il est possible de se connecter à la wifi de la ville, et prenons la piste vers le Parc National de Terre de Feu.

 L’entrée du parc, 85 Pesos pour les étrangers, n’est valable qu’une journée, sauf si on y campe ; dans ce cas, nous pouvons y passer 3 jours et 2 nuits.

 Malheureusement la pluie commence à tomber ; nous allons jusqu’au bout du parc, à la Baie LAPATAIA, là où prend fin la Ruta 3, à 3 079 km de Buenos Aires. Nous avons cette fois atteint le bout du Sud l’Ouest de l’Argentine.

 PARC_TERRE_DE_FEU__1_

 La pluie étant de plus en plus forte, avec un peu de vent, nous attendons patiemment dans le camion. Dès l’éclaircie, nous partons vers le mirador sur la baie puis sur un sentier de randonnée à travers la forêt qui nous mène à la Balise.

 PARC_TERRE_DE_FEU__3__SENTIER_BALISE

 C’est la pointe qui marque la fin du territoire argentin. Le vent y souffle et nous sommes vite gelés.

 PARC_TERRE_DE_FEU__6__SENTIER_BALISE

 Nous revenons et enchaînons sur un autre sentier de randonnée qui monte à un mirador, d’où, forcément nous avons une vue superbe, même si le temps reste couvert.

 PARC_TERRE_DE_FEU__14__VUE_DU_MIRADOR_

 Nous faisons ensuite une grande boucle et rattrapons le sentier des castors. Nous n’y voyons pas d’animaux mais pouvons constater les dégâts qu’ils occasionnent avec leurs barrages. Il nous faut maintenant rejoindre le camion par la piste plutôt boueuse mais nous rentrons avec un brin de soleil. Une belle ballade de 3 H au cours de laquelle nous avons vu beaucoup d’oiseaux, toujours par couple, et des lapins.

 PARC_TERRE_DE_FEU__19_

 PARC_TERRE_DE_FEU__20_

 Nous quittons le parking de la baie et allons nous installer sur l’aire de camping, près de la rivière. Le temps se dégage de plus en plus et nous avons même droit à du ciel bleu qui fait ressortir le beau blanc de la montagne. Le cadre est enchanteur ; nous sommes sur un moelleux tapis herbeux, de hautes montagnes enneigées nous entourent, les lapins gambadent et au milieu coule une rivière.

 PARC_TERRE_DE_FEU__22__BIVOUAC

 Km au compteur : 38 681

Km du jour : 32

  

MERCREDI 24 OCTOBRE 2012

2° / 6° - Alternance de gros nuages et éclaircies

 Nous nous équipons et partons explorer d’autres sentiers de randonnée. Tout d’abord, celui de la Laguna Negra où se trouve une tourbière en formation. Les couleurs sont superbes, un mélange de grenat et jaune, leur texture spongieuse.

 PARC_TERRE_DE_FEU__24__SENTIER_TOURBIERES

 Nous continuons par celui du mirador sur la Laguna Verde. Un petit vent bien pinçant nous accompagne ; il faut vraiment que les ballades et la nature soient belles pour se promener d’un temps pareil.

 PARC_TERRE_DE_FEU__27__MIRADOR_LAGUNA_VERDE

 Nous reprenons le camion et allons nous stationner dans un autre endroit du parc d’où nous pouvons faire une  promenade le long du Lac Roca.

 PARC_TERRE_DE_FEU__30__SENTIER_LAC_ROCA

 Le sentier se faufile dans la forêt ; quelques arbustes commencent à fleurir et donnent un peu de couleur à la forêt. En plus, en sous-bois nous sommes protégés du vent, c’est plus agréable.

 PARC_TERRE_DE_FEU__28__SENTIER_LAC_ROCA

 L’après-midi nous passons par la baie Ensenada ; c’est là que se trouve le bureau de poste pour faire estampiller son passeport avec le tampon du bout du monde. Nous ne le faisons pas, les pages de notre passeport se remplissent déjà très vite avec tous les passages de frontière.

 Il nous reste un dernier site à explorer, la cascade, située à l’entrée d’un canyon. Encore un super endroit, d’autant plus magnifique qu’il est éclairé par un beau rayon de soleil.

 PARC_TERRE_DE_FEU__35__SENTIER_CASCADE

 En chemin, nous voyons beaucoup d’arbres parasités par un champion ; pour se défendre, l’arbre produit une boule de bois sous le champignon, afin que celui-ci soit écarté de l’écorce de l’arbre.

 PARC_TERRE_DE_FEU__36__SENTIER_CASCADE

 Notre exploration du parc se termine. Nous y avons passé 2 belles journées à marcher dans un décor très nature, d’une grande beauté, avec toujours les sommets enneigés en toile de fond, l’eau omniprésente et beaucoup d’oiseaux.

 Nous revenons sur la ville d’Ushuaia et y restons pour bivouaquer.

 Km au compteur : 38 714

Km du jour : 33

  

JEUDI 25 OCTOBRE 2012

2° / 8° - Soleil – Neige – Eclaircies – Soleil

 Au réveil, le ciel est d’un bleu pur, magnifique. Dommage, cela ne dure qu’une petite demi-heure et de gros nuages apparaissent. Nous partons faire un tour en ville. Elle ne présente pas d’intérêt particulier mais nous voulons quand même avoir un aperçu de la rue San Martin, la seule rue commerçante. Elle regroupe toutes les belles boutiques dont beaucoup de magasins pour les touristes ainsi que les restaurants. Toutes les rues sont en pente car elles partent du bord du canal et escaladent la colline.  

 En fait le vrai charme de la ville est d’être nichée au creux de la baie encerclée par les montagnes ; un décor superbe.

 USHUAIA__5_

 Quant à sa spécificité, c’est vraiment son climat. Durant la matinée, nous sommes passés du soleil, aux nuages, à des flocons de neige et à des éclaircies plus ou moins ensoleillées. En moyenne, toutes les 20/30 mn, le temps change et la température suit. Le maximum sera quand même bien faible, avec ses 8°. De toutes façons, nous nous y attendions ; Ushuaia sans vent et sans froid ne serait plus Ushuaia !

 USHUAIA__10_

 Nous quittons la ville en empruntant la piste côtière qui va jusqu’à la pointe rocheuse. De là, la vue sur le canal Beagle et les îles est magnifique ; c’est également d’ici que l’on admire le mieux le cadre superbe de la ville d’Ushuaia.

 USHUAIA__7_

 Un dernier coucou à cette ville mythique ; encore une étape de notre voyage franchie !

 Maintenant nous allons commencer la remontée ; nous ne savons pas jusqu’où mais en tous cas, l’Alaska est à 17 848 km, c’est le panneau du Parc de la Terre de Feu qui le dit …

 Nous repartons par la Ruta 3.

 RUTA_3_SORTIE_D_USHUAIA

 A 20 km de Tolhuin, nous prenons une petite piste qui menait à des thermes. Ceux-ci étant abandonnés, la piste n’est plus conseillée à la circulation. Elle est effectivement en mauvais état sur quelques passages, mais rien de dramatique. Nous n’y faisons que 5 km et nous stoppons juste avant le petit pont rouge, sur les conseils d’autres voyageurs, Les Géonautes.

 De là nous suivons la rivière à pieds pour y chercher des barrages de castors que nous voyons rapidement. Un habitat imposant se trouve dans le milieu de la rivière ;

 CASTORS_AVANT_TOLHUIN__1_

 juste après, nous surprenons 2 petits castors qui disparaissent assez vite.

 CASTORS_AVANT_TOLHUIN__5_

 Il est assez incroyable que ces petits animaux réussissent à construire des digues de branchages aussi importantes. Ces rongeurs ont été amenés du Canada en 1946 afin de développer un commerce de fourrure. Ce commerce abandonné, ces rongeurs qui n’ont aucun prédateur, provoquent un véritable désastre dans la forêt fuégienne. Ils rongent les arbres, mais surtout, ils les inondent, pourrissant ainsi leurs racines. Les dégâts sont considérables. Chaque rivière a son cheminement modifié.

 CASTORS_AVANT_TOLHUIN__7_

Nous reprenons la Ruta 3 et nous arrêtons à TOLHUIN, tout près de la Panaderia. C’est notre dernier passage cette fois et nous pourrions en profiter demain matin pour faire un petit déjeuner croissants.

 Km au compteur : 38 848

Km du jour : 134

  

VENDREDI 26 OCTOBRE 2012

2° / 4° - Soleil /Neige / Soleil / Gros nuages ….  Vent

 Jean-Marc part s’installer à la Panaderia pour prendre son petit déjeuner et travailler sur le blog. Il m’en ramène aussi une petite gourmandise.

 Après un épisode soleil, nous avons droit à une giboulée de neige et nous prendrons la route finalement avec de beaux rayons de soleil.

 Nous remontons sur RIO GRANDE où nous faisons le plein de gasoil, d’eau et de cigarettes (la Terre de Feu semble être détaxée au niveau des cigarettes).

 Après avoir déjeuné en bord de mer, nous prenons la route vers SAN SEBASTIAN où nous passons la frontière.

 Le vent est violent et il est difficile de marcher droit !

 Nous quittons ainsi momentanément l’Argentine pour rentrer au

  

CHILI

 

Le parcours se poursuit par une piste pas terrible, peu large et avec pas mal de tôle ondulée.

Nous allons jusqu’au petit village d’ONAISIN ; ce sont simplement quelques maisons dont certaines abandonnées ; pas étonnant car on se demande comment on peut vivre ici, si loin de tout et avec un vent violent permanent.

 Nous bifurquons vers Cameron ; après 14 km, nous arrivons au Parc des Pingouins Roi, au bord de la « Baie Inutil », sur la côte ouest de la Terre de Feu, un endroit on ne peut plus isolé. C’est là que nichent 14 pingouins, en contrebas. A part en Antarctique, c’est le seul endroit où il est possible de les voir, alors forcément, le prix de l’entrée est exagéré (150 Pesos Argentins ; 25 €) pour une petite ballade de 10 mn.

 CHILI___PARC_PINGOUINS_ROI__2_

Le pingouin roi est beaucoup plus grand que celui de Magellan, plus dodu, sa belle fourrure blanche est plus propre et surtout il est orné de belles couleurs.

Dommage, il est un peu frustrant de ne pas pouvoir les approcher aussi près que les pingouins de Magellan vus précédemment.

 CHILI___PARC_PINGOUINS_ROI__4_

  Nous restons bivouaquer sur place ; nous stationnons le camion face au vent mais nous sommes néanmoins bien secoués.

 Km au compteur : 39 108

Km du jour en Argentine : 190

Km du jour au Chili : 70

 

SAMEDI 27 OCTOBRE 2012

3° / 12° - Nuages et éclaircies

 Ce matin la température est basse dans la cellule, 13°. Etant seuls devant le parc aux pingouins, nous mettons le groupe électrogène en route un quart d’heure pour utiliser le radiateur soufflant et retrouver une température agréable.

 J’en profite pour regarder par la fenêtre de la chambre, la plus haute du camion et j’aperçois le groupe de pingouins, tous alignés sur le haut de la butte de terre. C’est amusant car lorsque l’un s’éloigne, tous les autres suivent dans la minute.

 CHILI___PARC_PINGOUINS_ROI__6_

 Nous reprenons la piste, avec un vent très fort, vers ONAISIN puis CERRO SOMBRERO. Nous y trouvons un petit magasin où nous prenons quelques fruits et du pain et nous renseignons où trouver une boucherie. En fait, il n’y a pas de magasin mais un abattoir, situé à la sortie de la ville, qui vend aussi aux particuliers mais uniquement de la viande congelée ; elle s’avèrera néanmoins très tendre et délicieuse.

 Nous nous abritons du vent dans le village pour le déjeuner puis terminons les quelques km qui nous séparent du détroit de Magellan où nous allons reprendre le bac.

Nous retombons sur le bac rouge, avec le même caissier. Apparemment, il ne m’a pas oubliée car je lui dis juste motorhome et il me fait la facture, sans un mot, au bon prix.

 CHILI___DETROIT_DE_MAGELLAN__6_

 Ce passage marque notre au revoir à la Terre de Feu, ce bout du monde situé au sein d’une nature préservée de l’influence humaine. Le climat y est rude et très spécial, les distances pour l’atteindre énormes mais il offre un paysage vierge à la beauté sauvage, une ambiance surréaliste, une atmosphère un peu mystérieuse qui font oublier tout le reste ; nous sommes heureux d’avoir réussi à le découvrir.

 

 L'Argentine en marron clair ; Chili en vert

CARTE MS EN JPG

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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