BUENOS AIRES

SAMEDI 18 FEVRIER 2012

Km au compteur : 10 660 km

Nous avions prévu d'aller nous stationner dans le quartier des docks, tout proche.

Il y a très peu de circulation et nous nous garons tout près de la Préfecture Navale, comme nous avions pu le lire sur les forums de voyageurs. C'est un endroit sécurisé, dans un quartier chic.

Nous sommes d'ailleurs à 2 pas de l'hôtel Hilton, le long d'une ballade piétonne.

Vu l'heure, nous allons immédiatement au bout de la rue déjeuner à un kiosque de grillades. Georges est là et nous aide pour notre 1ère commande en espagnol.

Nous le quittons à la fin du repas ; nous espérons bien avoir la possibilité de le retrouver en Patagonie.

Nous partons à pieds vers la rue piétonne commerçante faire quelques achats, dont un atlas routier car nous n'avons aucune carte d'Argentine. Nous trouvons la ville très calme.

A part la rue piétonne Florida, renommée, les magasins dans les autres rues sont fermés.

Avec un peu de persévérance, nous réussissons à trouver ce dont nous avions besoin. Certains vendeurs parlent anglais, c'est tout de même plus simple ...

De retour au camion après cette bonne marche, nous nous installons sur internet, en wifi, dans le camion. Apparemment l'antenne fonctionne bien car nous captons un réseau sans problème. Après ces longues semaines de silence, il était temps de faire un petit message à tous.

La seule nouvelle que nous ayons eu juste avant de descendre du navire, était la pénurie de diesel qui sévissait sur l'Argentine. Sachant que notre réservoir est vide, nous partons en quête de diesel. Nous en trouvons finalement sans aucun problème, à la 1ère station service et il ne semble pas y avoir de pénurie. Les journalistes argentins ressemblent à leurs confrères français, ils ont besoin de gros titres pour vendre leurs journaux !

François et Chantal, garés tout près, passent boire l'apéritif, le 1er que l'on boit ensemble puisqu'il n'y en avait pas sur le bateau.

La nuit sera correcte même si certains entendront des motos qui s'amusent à tourner pas loin. En fait c'est pour ne pas qu'on oublie le bruit des moteurs qui nous ont accompagnés pendant un mois sur le cargo !

DIMANCHE 19 FEVRIER 2012

23° / 29° - Soleil / Nuages / Petites averses

Après avoir passé la matinée sur internet et discuté sur Skype, et oui, cela nous a manqué, nous allons faire une grande ballade à pieds tout autour des docks.

Les anciens docks ont en fait été complètement réhabilités il y a une dizaine d'années. Il s'agit donc d'un quartier neuf, entièrement piéton, et très chic.

Il est très agréable de s'y promener et nous avons bien aimé le fait qu'ils aient allié le côté docks (non, nous n'en sommes pas lassés ..) et une architecture moderne.

Le pont représente un couple dansant le tango (ce n'est pas moi qui le dit mais l'architecte qui l'a construit !) ; il a été achevé en 2001.

C'est un pont piéton uniquement et tournant pour laisser accès aux gros bateaux.

Les restaurants se succèdent, avec leurs terrasses en bordure des darses.

Nous en profitons pour en repérer un dans lequel nous irons dîner le soir avec François et Chantal.

Nous n'avons plus notre traducteur mais nous nous en sortons et dégustons notre 1ère viande Argentine. Elle est goûtée, tendre, un régal. Elle est bien à la hauteur de sa réputation. Nous passons une dernière bonne soirée avec nos compagnons de mer. Eux partent vers la péninsule Valdès puis le Paraguay. A bientôt peut être !

EN ROUTE VERS MENDOZA

LUNDI 20 FEVRIER 2012

25° - Soleil / Nuageux / Averses

Nous prenons la route pour San Isidro, dans la banlieue nord de Buenos Aires, pour nous rendre à l'assurance. Nous l'avons contractée de France par internet mais nous souhaitons récupérer les documents officiels. Notre GPS nous y emmène sans trop de problème.

Nous sommes un peu surpris dans les 1ers carrefours, car les feux tricolores sont positionnés après le carrefour ; une bande blanche matérialise néanmoins l'arrêt avant le carrefour.

A notre arrivée, le bureau de l'assurance est fermé. Il est 12H ; nous allons donc faire quelques courses et déjeunons devant le bureau. En début d'après-midi, toujours personne. On finit par se dire que le bureau doit être fermée le lundi.

Nous décidons de partir faire un tour à pieds. En chemin, nous voyons un supermarché et y retournons donc en voiture. C'est un petit magasin mais nous trouvons de quoi nous nourrir.

Les prix sont pour ainsi dire les mêmes qu'en France ; l'Argentine n'est donc plus un pays bon marché. Nous l'avions lu, l'inflation a atteint 40 % sur 1 à 2 ans. Il faudra quand même voir car nous sommes dans une banlieue riche de Buenos Aires.

A notre grande surprise, le supermarché ne vend pas d'œufs.

Nous pouvons maintenant aller nous stationner près d'un parc où nous passerons la nuit.

Un couple s'arrête pour nous parler. En fait, dès que nous sommes dehors près du camion, quelqu'un nous accoste. Les gens sont très surpris et admiratifs devant notre maison roulante. Vu nos talents en espagnol, la discussion ne dure pas trop longtemps.

MARDI 21 FEVRIER 2012

25° - Soleil / Nuageux / Averses

A 9 H 30, nous retournons au bureau de l'assurance mais malheureusement il est toujours fermé. Personne à côté pour nous renseigner ; nous décidons donc de reprendre la route mais nous arrêtons quelques mètres plus loin en voyant une publicité « offre spéciale Huevos » devant une petite boutique. C'est un des mots que j'ai retenu en espagnol et cela signifie « œufs » ; justement les œufs que le magasin ne vendait pas hier !

En sortant du magasin, Jean-Marc s'aperçoit qu'une voiture semble être stationnée devant le bureau de l'assurance. Incroyable, alors que nous attendons depuis hier et que nous venions de décider, 5 mn plus tôt, d'abandonner. Nous nous rapprochons et voyons effectivement un homme en short qui rentre dans le bureau. Nous allons immédiatement sonner et l'homme nous ouvre, des outils à la main. Il a l'air d'un sportif qui est venu bricoler. Il parle quelques mots d'anglais ; je lui montre la lettre de l'assurance et il finit par comprendre que je veux les papiers officiels de l'assurance que j'ai déjà souscrite. Il nous fait rentrer et cherche dans une pile d'enveloppes. Nos contrats sont là, nous sommes sauvés. Il nous donne sa carte et c'est en fait le responsable du bureau. J'avais déjà trouvé que les Argentins étaient assez « nature » mais cela me le confirme. Il nous donne également un calendrier publicitaire de sa société et nous constatons qu'hier et aujourd'hui sont 2 jours fériés. Voilà pourquoi le bureau était fermé ! Le hasard a bien fait les choses ; sans cette publicité pour les œufs, nous aurions dû voyager sans papier officiel d'assurance. C'était apparemment notre jour de chance.

Nous pouvons reprendre notre route tranquille, une mission importante est accomplie.

Nous rejoignons l'autoroute à péage pour éviter de traverser Buenos Aires ; nous la quitterons un peu avant LUJAN.

Nous tournons un peu dans les environs à la recherche d'une usine de gaz située sur la route 5 (waypoint S 34 37 339 ; W 58 53 652). Nous voulions faire remplir nos 2 bouteilles 13 kgs françaises mais l'usine n'a pas les raccords adéquats. Comme elles ne sont pas entièrement vides, nous prendrons le temps de chercher des raccords et essaierons une autre fois.

En quittant LUJAN, nous nous trompons de route. Nous nous en apercevons au moment où nous constatons que le GPS veut nous faire prendre un chemin en terre entre 2 champs de maïs. Nous vérifions sur la carte et constatons qu'effectivement nous sommes sur la mauvaise route mais, vu les km parcourus, nous n'allons pas faire demi tour. Nous décidons de continuer sur NAVARRO. Nous remontons ensuite sur MERCEDES où nous retrouvons la Route 5 ; nous nous sommes quand même rallongés de 50 km. Cela nous fera également prendre une route plus au sud et moins fréquentée pour rejoindre Mendoza, notre destination finale.

Nous continuons sur SUIPACHA puis CHIVILCOY où nous nous arrêtons pour la nuit. Stationnés près d'un parc pour enfants et devant un dispensaire, nous passons une bonne nuit.

MERCREDI 22 FEVRIER 2012

12° / 24 ° - Soleil / Nuages / 1 petite averse

Après les courses du jour, nous quittons la ville pour BRAGADO puis 9 DE JULIO, CARLOS CASARES, PEHUAJO et enfin GRAL VILLEGAS où nous nous arrêterons pour la nuit.

Les routes aujourd'hui nous ont conduits à travers les territoires de la Pampa humide ; beaucoup de plans d'eau avec des centaines de petits canards noirs et plein d'échassiers, probablement des aigrettes blanches.

Nous voyons également toutes une colonie de flamands roses sur un petit lac en bord de route.

Quand à la route, c'est un trait droit, sans fin !

Il y a assez peu de circulation, mais nous doublons de nombreux convois composés d'une moissonneuse accompagnée d'un tracteur qui tire une roulotte et souvent une citerne. Les exploitations sont immenses ; nous supposons donc que tout ce matériel est destiné à permettre au propriétaire de séjourner plusieurs jours sur ses parcelles.

Nous nous arrêtons assez tôt car nous voudrions trouver de la wifi. Nous tournons un peu dans la ville, et trouvons une connection devant un hôtel. Ensuite, nous allons nous stationner plus au calme pour la nuit, entre un terrain de foot et un parc.

JEUDI 23 FEVRIER 2012

9 ° / 25° - Soleil / Nuages

Nous commençons la journée par une petite marche en ville pour faire quelques courses. La petite laine est nécessaire car la température est encore fraîche à 8 H.

Nous prenons la route vers REALICO.

Il y a énormément d'oiseaux et quelques petits rapaces.

Au détour d'un champs de maïs, nous voyons des chiens courir à toute vitesse ; en fait ils poursuivent un petit lapin qui lui aussi fonce ; nous ne saurons pas qui a gagné...

Tout de suite après la ville, nous quittons la Province de Buenos Aires pour rentrer dans celle de La Pampa. Il y a un poste de police mais le policier sort juste nous faire signe de passer ; aucun contrôle sanitaire, nous avons eu de la chance.

Qu'est ce que la Pampa : une ligne droite bordée de champs et de pâturages immenses.

Nous continuons vers RANCUL.

Nous nous arrêtons pour le déjeuner près d'une entrée d'estancia. Un gaucho sort à cheval et nous salue au passage. C'est le 1er gaucho que nous voyons.

Après le déjeuner, nous cachons tous les produits frais car nous allons de nouveau changer de province. Nous avons eu de la chance ce matin, nous n'allons pas tenter une 2è fois.

Nous collons aussi nos bandes rouges réfléchissantes achetées hier pour respecter la législation argentine.

Nous rentrons dans la province de San Luis de nouveau sans contrôle.

Malgré le changement de province, le paysage reste identique.

A 16 H, nouveau changement de province. Cette fois un panneau annonce contrôle sanitaire à 200 m. Les policiers sont dehors et l'un regarde dans le coffre d'une voiture. On s'arrête ; JM lui dit qu'il ne parle pas espagnol. Il lui tend un ticket de 10 pesos (2 €). Après avoir noté sur son book que nous venions de France, il nous fait signe de partir. On passe entre 2 palissades où se situe une rigole qui est sensée contenir du désinfectant pour les pneus mais la rigole est vide ! Le péage est normalement prévu pour la désinfection !

Nous nous arrêtons 500 m plus loin sur l'aire de pique-nique et remettons tous nos produits au frigo ; normalement nous ne devrions plus changer de province pendant quelques temps.

Nous sommes maintenant dans la Province de Mendoza. Cette fois, plus de cultures ni d'animaux. Pendant une centaine de km, seul des arbustes, des épineux s'étendent à perte de vue le long de la route rectiligne. En fait, il s'agit cette fois de la Pampa sèche.

Nous retrouvons de la vie à l'approche de GENERAL ALVEAR, quelques maisons, des grands champs d'arbres fruitiers et les 1ères vignes de la région de Mendoza, réputée pour son vin.

Cette ville sera notre étape du jour.

Km au compteur : 11 738

Km parcourus depuis notre arrivée en Argentine : 1 078 km

VENDREDI 24 FEVRIER 2012

20° / 30° - Soleil / Nuages

A l'entrée de SAN RAFAEL, en venant de General Alvear, se trouve un immense parc avec à son entrée, un panneau camping. Effectivement, le camping se trouve à l'intérieur, quelques 200 m plus loin. Nous ne sommes pas allés au camping mais le parc est très agréable.

Nous allons nous stationner près du parc H. Yrigoyen et partons à pieds vers le quartier commerçant.

Nous faisons un stop à l'Office de Tourisme sur l'av. Yrigoyen où nous sommes très bien accueillis par une personne parlant anglais. Outre la ville, les Bodegas, il y a aussi un canyon à explorer. Nous en repartons avec toute la documentation nécessaire pour effectuer les visites ainsi qu'avec l'adresse de la banque HSBC (San Lorenzo 50).

L'après midi sera consacré au repos dans le parc, sous les arbres, au frais.

Puis nous partons à la recherche de wifi ; à un carrefour, une personne vient nous prévenir, en français, qu'il va tomber des pierres ; apparemment la météo prévoit un orage de grêle mais elle est aussi mauvaise qu'en France, car le ciel s'assombrit mais rien ne tombe !

N'ayant pas réussi à trouver de wifi libre, nous allons nous installer chez un glacier. Nous commandons une glace dans la catégorie « moyenne » et nous nous retrouvons avec un cornet énorme. Elle est délicieuse et cela fera finalement mon repas du soir ! Nous restons sur place pour digérer et surtout pour utiliser la wifi dont nous avons demandé le code en commandant. (Plaza Basti ; code 22BA24CA25 ; Av. H. Yrigoyen).

Lorsque nous sortons, nous sommes rattrapés par 4/5 jeunes qui travaillent chez le glacier. Leur porte parole nous demande en anglais si il serait possible de visiter le camion. Chacun vient donc jeter un œil et s'exclamer en constatant qu'il s'agit d'une « vraie maison ».

Nous restons stationner là encore un peu moment pour profiter de la wifi dans le camion et travailler sur le blog avant de retourner dans le parc.

La nuit y sera moyennement calme ; des jeunes s'amusent à faire des « burn » en moto ; des pneus de voitures crissent ; les allées du parc semblent se transformer en circuit.

Km au compteur : 11 849

Km du jour : 111

SAMEDI 25 FEVRIER 2012

18° / 25° - Couvert / Ciel bleu

Nous partons pour le canyon « Canon del Atuel ».

Plusieurs circuits sont accessibles ; nous choisissons celui qui suit le canyon ; parcours de 75 km.

Entre hauts plateaux et vallées encaissés qui suivent la rivière, le paysage est très beau.

Nous apprécions tout particulièrement les innombrables couleurs des murs de pierres aux nuances de bleu, vert, jaune, violet ; très érodés, certains ont des formes étranges.

Après être passés dans des tunnels où Grande Aventure baisse la tête, nous débouchons sur un barrage et un superbe et immense lac.

Quelques cactus amusants agrémentent la fin du circuit.

Nous achevons notre parcours à VILLA EL NIHUIL, tout petit village situé au bord d'un lac dont les rives offrent une sorte de plage.

Nous nous y installons, au bord de l'eau. Il y a 2 / 3 tentes et une dizaine de familles installées sur les 2/3 kms de plage. Certains ont des petits bateaux, d'autres des quads ou des motos de cross et des jeunes s'en donnent à cœur joie entre la plage et les dunettes.

Pour nous, ce sera nettoyage de la cabine du camion. L'un des réservoirs d'Ad-blue fuit de nouveau ; on a plein de cristaux blancs derrière le siège conducteur.

Trois flamands roses nous offrent un vol majestueux au dessus du lac.

La plage se vide et je demande à JM de changer d'emplacement car je ne suis pas sûre que le bout de plage soit très sécurisé pour la nuit. Comme il aurait bien aimé passer la nuit sur la plage, il va trouver une solution pour le faire demain !

Nous allons nous installer dans le village, sur le côté du jardin pour enfants ; la nuit y sera très calme.

Km au compteur : 11 938

Km du jour : 89

DIMANCHE 26 FEVRIER 2012

13° / 27° Tout couvert / Ciel bleu

Matinée bricolage pour Jean-Marc (portes de placards qui s'ouvrent sur les pistes ; petite fuite de gaz ...) et nouvelle organisation et rangement des placards pour Martine.

Ballade très rapide dans le mini village pour trouver du pain. Lorsqu'on sort du camion, des argentins sont en train de le regarder ; on va les voir ; JM réussi à leur expliquer où nous avons l'intention d'aller ; que nous avons arrêté de travailler et que nous voyageons ; pas mal !

Après le déjeuner, le soleil étant revenu, nous retournons sur la plage avec l'intention d'y laisser le camion et de partir en quad dans les dunes de sable situées à une dizaine de km. Et bien, effectivement, nous allons laisser le camion sur la plage, mais dans un bourbier !

Alors que nous empruntions le même chemin que la veille, JM descend un tout petit peu plus près du bord du lac ; le camion se met à patiner ; il enclenche les 4 roues motrices, mais trop tard, 1/3 des pneus est enfoui dans une sorte de glaise.

2 véhicules de jeunes sont à proximité ; ils viennent immédiatement.

Nous sortons la pelle, les cales de bois que nous avons et on tente de sortir du bourbier. Rien à faire, on patine et on aggrave notre cas. On recreuse et on rajoute des branchages et des bottes d'herbes/algues avant de faire une 2è tentative. Le camion s'enfonce et l'eau apparaît sur le bas des pneus.

Une des jeunes, avec 2/3 mots d'anglais, nous propose d'aller au village chercher l'aide d'une « maquina ». JM reste au camion et je parts avec eux. Ils s'arrêtent d'abord au poste de police mais il est fermé. Ils téléphonent et si je comprends bien, c'est la police de San Rafael, à 75 km, qui répond et dit qu'ils vont venir mais cela va prendre du temps ! Ils continuent leurs recherches, s'adressent à des gens puis à une petite boutique. La femme de l'échoppe parle anglais et monte en voiture avec nous. Elle nous conduit à 150 m, chez les pompiers, je devrais dire chez le pompier. L'homme est seul, apparemment installé avec des gens qui font un barbecue. Il répond qu'il ne peut rien faire, qu'il n'a pas de véhicule adéquat. Effectivement, le camion pompier doit bien avoir une trentaine d'années et n'est pas 4X4. Maintenant que j'ai une traductrice, c'est plus facile.

Le pompier téléphone à la police ou aux pompiers ( ?) de San Rafael et nous dit que puisque la voiture de police est en route, il va l'attendre pour aller avec eux sur la plage voir la situation. En cas d'urgence, ce n'est pas franchement une bonne adresse !

Après un temps certain, la voiture de police arrive avec apparemment à son bord, deux autres pompiers ; nous partons tous au camion.

Le policier et le pompier du village tournent autour du camion en se demandant quoi faire. Heureusement les 2 autres pompiers prennent les choses en main. Il y a déjà bien une trentaine de personnes autour du camion.

Ma traductrice, Olga, me dit qu'il ne se passe jamais rien dans ce village et que les gens sont donc très contents d'avoir une attraction. En fait la majorité sont des argentins venus en week-end pour 3 jours car lundi est encore un jour férié (mais personne ne sait à quelle occasion !).

La foule s'est densifiée ; beaucoup de parlottes mais également beaucoup de coup de mains efficaces. Après 2 H d'efforts pour essayer de désensabler le camion dont tout l'arrière est enlisé, 1ère tentative de démarrage du camion pour le sortir de son trou avec au volant un des pompiers. Le camion recule de 10 m et se ré-embourbe, surtout de l'avant.

On recommence la même technique avant d'effectuer un 2è essai. Cette fois, les roues patinent et le camion s'enfonce encore un peu plus.

Nullement découragé, tout le monde se remet au travail afin d'effectuer une 3è tentative qui se solde par un nouvel échec.

En fait, malheureusement, à cet endroit, la plage est recouverte d'une croûte de sable et de terre avec dessous une sorte de sable mouvant gorgé d'eau. Lorsque l'on a roulé plusieurs fois au même endroit, le sol devient comme un matelas gonflable et les enfants d'ailleurs étaient très heureux de marcher dessus. Par contre, dès qu'ils sautaient dessus, la croûte s'affaissait et ils s'enfonçaient immédiatement jusqu'aux genoux. Ceci explique que, vu le poids du camion, il se soit très vite enfoncé, jusqu'à se poser sur le sol.

Pendant tout ce temps, la foule compatit à nos malheurs, vient gentiment nous parler, nous soutenir, nous demander si nous avons besoin de quelque chose. Nous ressentons énormément de gentillesse, même si la discussion n'est pas facile.

Comprenant que cela est infaisable, nous décidons de faire appel à une « maquina ».

Olga, dit que son voisin a une maquina et elle s'occupe de le contacter.

Au bout d'une heure, on voit arriver un chargeur (un tracteur avec une pelle). Le policier repousse la foule pour éviter tout accident et laisser le tracteur travailler. L'espoir renaît mais il est de courte durée car après avoir essayé de tirer Grande Aventure par l'avant, par l'arrière puis de le soulever grâce à son godet, le camion continue de s'enfoncer. Pour nous rassurer, le policier nous précise que le soir, l'eau monte légèrement et que la situation ne peut donc que s'aggraver du fait des infiltrations.

Comme le soleil se couche, tout le monde rentre chez soi après nous avoir demandé si nous avions bien de quoi manger, dormir ; quant à nous, nous remontons dans le camion pour y passer une nuit bien en pente ! Nous ne sommes néanmoins pas abandonnés, nous avons RV demain matin à la 1ère heure pour reprendre les opérations de sauvetage.

LUNDI 27 FEVRIER 2012

14° - Ciel bleu

A 8 H, le tracteur et 5 personnes sont déjà au travail. Le matériel apporté est hors d'usage, les planches de bois trop petites sauf 2 troncs d'arbre de 2 m de long que l'on finira par réussir à enfiler sous les roues arrière.

En fin de matinée, tout le monde est bien épuisé, même moi-même car j'ai pelleté et écopé une partie de la matinée, le reste du temps étant consacré à la discussion, en particulier avec une famille très gentille qui me fera, entre autre, goûter au fameux maté, la boisson nationale argentine. Ils l'ont apparemment très sucré car il n'est pas amer ; cela me fait un peu penser au goût du thé berbère ; il est très bon.

A un moment, une trentaine de flamands roses, en file indienne, survolent le lac, juste devant nous. Dommage, le moment n'était pas trop aux photos.

Vers midi, après avoir fait tout ce que nous pouvions, et même sorti le quad du coffre pour supprimer du poids, nous procédons à la 1ère tentative de démarrage de la matinée. Accroché par l'arrière, nous voyons l'élingue se tendre ; j'ose à peine regarder. Sous la poussée des encouragements de la foule, le camion s'ébranle et finit par sortir de son trou sous un tonnerre d'applaudissements. Parti dans son élan, JM continue jusqu'à un sol caillouteux, cette fois !

C'est uniquement au bout de 50 m que je réalise ; oui, cette fois, c'est bon ! Séquence émotion ; la femme puis toute la famille vient me prendre dans leurs bras !

Ils resteront avec nous pour tout ranger et seront hyper heureux de pouvoir monter dans la cellule et faire des photos. Une rencontre touchante !

Voilà une nouvelle expérience à notre actif !

Ces 24 H resteront dans nos mémoires comme une immersion dans les sables mouvants pour Grande Aventure ; pour nous une immersion au cœur de la langue espagnole avec 50 personnes autour de nous qui essaient de nous parler et de nous aider mais surtout une immersion au sein de la gentillesse argentine !

Nous retournons au village retrouver Olga la traductrice. Elle nous annonce que le propriétaire du tracteur a augmenté son prix et que maintenant il nous demande 3 000 Pesos au lieu de 2 000. Nous négocions en disant que nous n'avons pas assez d'argent et nous partons le voir pour lui donner 2 500 Pesos, soit quand même 500 €. Il est vrai que le policier nous avait dit que si nous faisions appel à une entreprise privée, ce serait 2 fois plus cher. Néanmoins nous pensons que ce n'est pas le propriétaire qui a augmenté son prix mais elle, pour payer le temps passé par son mari à nous aider et le sien. Seuls, nous ne pouvions pas nous en sortir, donc nous n'avions pas vraiment le choix.

Pour nous remettre de toutes ces émotions, nous nous stationnons sur l'aire à barbecues du village et nous faisons griller une grosse pièce de bœuf.

Nous y passons le reste de l'après-midi à nous reposer et resterons là pour la nuit.

Km au compteur : 11 950

Km des 2 jours : 12 km

MARDI 28 FEVRIER 2012

14° / 30° - Ciel bleu

Avant nos malheurs de samedi, nous voulions aller faire du quad dans les dunes situées non loin. Nous y partons donc ce matin.

Il n'est plus question de prendre des risques, nous stationnons donc le camion sur la piste caillouteuse et partons en quad. La piste est sablonneuse et fait plein de houps. Après quelques km, dans une montée bien ensablée, le quad perd de la puissance et n'arrive plus à monter. Nous voilà planté dans un no man land, avec personne à des km à la ronde ! Je descends du quad, à croire que c'est moi qui suis trop lourde, et JM refait un essai. Le moteur tourne mais le quad n'avance pas. Après 2/3 essais, il repart mais nous décidons de faire demi-tour. Il nous ramène finalement au camion sans problème. En fait il est tout neuf, c'était notre 1ère sortie et on se demande si il n'a pas un peu chauffé dans ce terrain sablonneux. Nous verrons la prochaine fois.

Décidemment il était dit que nous n'irions pas dans les dunes de sable. Nous avons néanmoins fait une belle et agréable ballade.

Nous reprenons la route vers EL DESVIO.

Nous retrouvons des paysages de pampa sèche. Nous avions déjà vu ces grandes étendues d'arbustes clôturées et nous nous demandions à quoi servait de clôturer des endroits inutilisés puisque nous n'y avions jamais rien vu. Or cette fois, dans une de ces immenses enclos, nous voyons un troupeau d'autruches. Elles partent peut être pour l'Europe car pour l'instant nous n'avons pas vu de viande d'autruche dans les magasins.

Nous continuons par la piste (sur laquelle nous voyons cette fois un renard) vers le barrage del TORO.

Du lac, nous pouvions voir au loin des sommets enneigés. Cette fois, nous voyons clairement la Cordillère des Andes avec 2/3 de ses plus hauts sommets locaux (5 000 m) enneigés.

A l'approche du barrage, le paysage change ; nous sommes sur le plateau d'un canyon qui nous mène à un beau lac dont le bleu se détache sur les parois de pierre. Par chance, il n'y a pas d'accès et pas de plage !

Nous continuons la piste direction PAREDITAS. Il y a plein de troupeaux d'animaux en liberté : chevaux, bœufs, chèvres ...

Nous nous arrêterons là pour aujourd'hui, à l'entrée du village, le long d'une place avec une belle pelouse. A 100 m il y a l'aire à barbecues mais elle est située sous de grands arbres et est moins bien entretenue.

Inutile de dire que nous n'avons aucun réseau internet dans ce petit bout du monde.

Km au compteur : 12 118

Km du jour : 168

MERCREDI 29 FEVRIER 2012

14° / 19° - Très couvert

Nous avons peu de trajet à faire aujourd'hui. En plus, il s'agit d'une route rapide puisque nous rejoignons un tronçon d'autoroute, c'est-à-dire une 2 fois 2 voies, que nous quittons à Maipu pour aller visiter une Bodega.

Les caves sont l'activité principale de Mendoza et nous avons choisi d'en visiter une appartenant à un français, Bodega Carinae, située Videlo Aranda 2899 – Cruz de Piedra (55A) – Maipu – Mendoza.

Loïc, un niçois, nous propose effectivement une visite en français. Tout commence par le choix du nombre de vins que l'on souhaite goûter. Jean-Marc en choisi 5 (moi, le vin rouge, non merci) de cépage différent dont 2 Malbec qui est le cépage spécifique de Mendoza. Il a un goût inhabituel, que l'on ne retrouve pas dans un vin français. Jean-Marc le trouve bon mais sans plus. Quant à la visite de la cave elle-même, on notera que les fûts en chêne sont importés de France ; ce n'est pas que par chauvinisme, l'Argentine n'en fabrique pas !

Nous reprenons notre route et continuons à chercher une station service. Depuis ce matin, nous en avons vu quelques unes mais elles n'avaient pas de Diesel ; ce qui se prénomme ici diesel est le carburant spécifique aux véhicules ayant un moteur répondant aux dernières normes.

L'information concernant la pénurie de carburant que nous avions eue sur le bateau n'était donc pas totalement fausse mais ne concerne apparemment que la région de Mendoza.

Nous en trouvons finalement dans le centre de MENDOZA. Une longue queue de voitures attend mais finalement cela avance assez vite. En plus, je ne perds pas mon temps car la station a le wifi. Après avoir fait le plein, nous restons donc stationné juste à côté pour continuer à en profiter ; cela faisait 5 jours que nous étions coupés du monde !

Puis nous partons nous installer pour la nuit dans l'immense parc San Martin, un peu à l'écart du centre ville.

Km au compteur : 12 270

Km du jour : 152

JEUDI 1er MARS 2012

Le matin, nous allons stationner le camion dans une rue pavillonnaire (angle de la rue Augustin Alvarez et d'une rue dont nous avons oublié le nom mais qui comporte une boulangerie pâtisserie, d'ailleurs très bonne) afin de pouvoir nous rendre en centre ville à pieds. Lorsque nous constatons que nous y captons parfaitement la wifi, nous décidons d'y rester les 3 jours suivants.

La matinée est consacrée à la visite de la ville.

Nous nous arrêtons tout d'abord à l'office de tourisme, situé San Martin, une des artères principales, pour connaître le programme des festivités de la Fête des Vendanges, raison de notre venue.

Nous traversons ensuite par le passage San Martin où nous pouvons admirer de superbes verrières d'inspiration française.

Cela nous mène à la Plaza Espana qui se distingue par ses azulejos et ses réverbères en fer forgé. Face au bassin, une belle fresque en céramique représente la découverte du Nouveau Monde.

Dans le dallage de la place, sont incorporés, de petits carreaux de céramique, tous différents.

Par des petites rues commerçantes, nous atteignons le marché ; c'est le 1er marché argentin que nous voyons. Il s'agit d'un marché alimentaire uniquement ; nous y achetons des escalopes panées faites maison qui s'avèrent délicieuses.

Sur le chemin de retour nous nous arrêtons à la Plaza Independencia, très arborée ; sa particularité est d'avoir toutes ses fontaines et jets d'eau teintés de couleur rouge. Cette place immense abrite également plein de petits stands d'artisans ; ballade agréable.

L'après midi sera consacrée à internet et à la souscription d'un abonnement Skype permettant de téléphoner sur des postes fixes en France en illimité pour la modique somme de 6 € par mois. Cela fera une belle surprise à nos Parents qui auront la joie de nous entendre en live après 1 mois et demi de nouvelles par messages uniquement.

En soirée, nous nous rendons à la Plaza San Martin où se déroule la 1ère manifestation liée à la fête. Les 7 états composant la province de Mendoza y ont installé un stand présentant leurs produits locaux : vins bien-sûr, mais également gâteaux, et plein de fruits qu'ils distribuent. Notre rentrons donc avec un petit sac pour nos prochains desserts !

VENDREDI 2 MARS 2012

Journée consacrée aux appels téléphoniques et à internet pour enfin mettre le blog sur les rails mais également s'occuper du suivi administratif. Rien d'étonnant, nous constatons que les opérations bancaires, programmées informatiquement avant notre départ, n'ont pas été effectuées ! Bon, il faut reprendre les choses en mains ; il ne faudrait pas se croire en vacances !

A 21 H, nous partons en centre ville où a lieu le Défilé des Reines.

Nous patientons 2 bonnes heures avant l'arrivée du défilé.

Des jeunes distribuent des ballons aux enfants ; ce sont en fait des sacs plastique publicitaires qu'ils gonflent à la bouche.

Le cortège finit par arriver. Il s'agit d'immenses chars, un pour chaque état de la province, sur lesquels sont installés les reines et leurs dauphines. Chacun a une décoration particulière et les lumières scintillent !

SAMEDI 3 MARS 2012

Le réveil sonne à 5 H (soit 9 H en France) ; objectif contacter la banque au plus vite. Notre abonnement Skype nous sera d'une grande utilité car il nous faudra quand même 2 H au tél. pour régler notre problème, avec l'aide de notre fille.

Au moins nous sommes bien réveillés pour partir, à 10 H, à la 3ème manifestation : le Corso. Ce sera un immense défilé de 4 H composé des chars des Reines, des troupes de danseurs folkloriques, des associations de danse, de théâtre, toutes associations allant des jeunes jusqu'au club des anciens combattants de la guerre des Malouines, d'ailleurs très applaudi. On ressent effectivement un grand attachement de la part des Argentins à la Nation

En dernière partie, des centaines de chevaux et leurs gauchos, dans leurs plus beaux apparats, représentaient les innombrables estancias.

De nombreux Argentins, habitués, étaient venus avec des récipients accrochés au bout d'un morceau de bois. En effet, les chars des reines, distribuaient abondamment des fruits.

Tout ceci se déroule par une température de 33° à l'ombre, mais malheureusement pour participants sont eux, au milieu de l'avenue, en plein soleil !

Le corso à peine terminé, un autre défilé commence ; c'est celui des balayeurs !

Le soir, nous repartons dormir dans le parc San Martin, afin de ne pas exagérer et libérer la rue.

DIMANCHE 4 MARS 2012

Le dimanche, c'est repos, nous passons donc la majorité de la journée dans le parc, au frais, sous les grands arbres, avec une température qui atteindra 35°. Nous en profitons quand même pour écrire les textes que vous pourrez lire bientôt et pour préparer notre itinéraire puisque demain nous quittons Mendoza. Nous avons vu les sommets enneigés de loin, nous allons prendre la route de la montagne pour atteindre la Cordilière des Andes.

Km au compteur : 12 300

Km des 4 jours sur Mendoza : 30

DE BUENOS AIRES A MENDOZA - DU 18/02 AU 4/03/2012

Partager cet article