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8 mai 2012

BOLIVIE - DU SUD LIPEZ A LA PAZ - DU 25 AVRIL AU 13 MAI 2012

BOLIVIE – DU SUD LIPEZ A LA PAZ

DU 25 AVRIL AU 13 MAI 2012

 _carte bolivie

 

MERCREDI 25 AVRIL 2012

 Il est 16 H 30, nous avons quitté le Chili, nous voici en Bolivie !

 C’est un des pays que je tiens vraiment à visiter ; je suis sûre qu’il va être super même si il risque d’être plus difficile que l’Argentine et le Chili car beaucoup moins développé.

Nous poursuivons sur l’unique piste ; elle longe le volcan Ollagüe (5 865m), un volcan actif coiffé de neige qui enjambe la frontière bolivano-chilienne. 

D’après nos cartes, nous devrions trouver, au bout de 34 km, une piste qui nous permettrait de filer directement sur le Sud Lipez. Mais non, pas de piste, pas de village.

Le ciel est noir et le vent violent.

Nous décidons de nous arrêter, en essayant de nous cacher derrière un gros rocher pour être un peu à l’abri du vent. 

Nous passons la soirée sur le GPS, l’ordi, les cartes pour élucider le mystère. C’est tout simple, toutes les cartes sont fausses car la piste a été refaite et déplacée. Elle ne passe plus par le village, son tracé est différent.

Nous compilons tous les points GPS que nous avons récupérés sur différents sites de voyageurs et essayons de nous établir un itinéraire. Nous verrons demain si nous avons réussi et si nous trouvons la piste ; sinon nous serons obligés d’aller à Uyuni, à plus de 250 km, et de faire le tour dans l’autre sens, en espérant y trouver le point de départ de la piste vers le Sud Lipez. 

Le Sud Lipez est la pointe sud-ouest de la Bolivie ; c’est l’une des régions sauvages les plus rudes de la planète et un refuge pour de nombreuses espèces andines. Le sol y déborde de minéraux qui produisent une extraordinaire palette de couleurs. C’est un circuit qui permet de traverser des paysages époustouflants ; alors même si son accès est difficile en indépendant car il est seul connu des agences de tours organisés, je tiens à réussir à y aller.

Altitude : 4 300 m

 Km au compteur : 18 700

 Km du jour : 215

 

JEUDI 26 AVRIL 2012

- 2° (au lever du jour) / 5° / 12° - Ciel bleu

 Au réveil la cellule est bien fraîche, mais elle se réchauffe vite. Par contre, dehors la température a du mal à remonter et le camion peine à démarrer. 

Nous nous rendons au point GPS que nous avons calculé hier soir et effectivement nous y trouvons une piste, sans aucune indication, mais apparemment très fréquentée car bien marquée.

Nous tentons notre chance et apparemment c’est gagné ! Elle nous mène bien vers le waypoint de la 1ère lagune, la Laguna Canapa. C’est une lagune isolée au milieu des sommets vertigineux qui se reflètent dans ses eaux bleues, à 4 1 50 m d’altitude.

La lagune est gelée sur les bords ; elle est belle !

 SUD LIPEZ LAGUNA CANAPA (2)

Nous poursuivons vers la 2è lagune, même si la piste est vraiment 4X4. Nous savons que le Sud Lipez n’est pas facilement accessible et qu’il faut souffrir pour admirer ses merveilles.

Nous traversons un petit village minier avant de découvrir la Lagune Helionda puis la Laguna Chiarkkota avec une dizaine de flamands roses.

 SUD LIPEZ PETIT VILLAGE (1)

SUD LOPEZ LAGUNA CHIARKKOTA (2)

Nous nous arrêtons déjeuner à la 4è, la Lagune HONDA, à 4 250 m. Les lieux et les couleurs pastels semblent irréels, la beauté du paysage extraordinaire.

Des centaines de flamands roses occupent la lagune. C’est génial de les regarder voler ou s’ébouriffer les plumes et dévoiler alors leur pelage. 

 SUD LIPEZ LAGUNA HONDA (8)

Le site suivant est situé à 51 km. Nous poursuivons notre piste, pas facile, mais faisable. Nous allons de surprises en surprises, un festival d’images toutes plus belles les unes que les autres.

Nous devons remonter un petit torrent encaissé dans une gorge qui se rétrécit au fur et à mesure ; parfois la cellule passe à côté de grosses roches et avec le ballant dû aux cailloux de la piste, seuls quelques centimètres nous séparent des rochers. 

Au bout de 20 km, nous devons franchir une rivière ; nous étudions notre tracé et passons sans problème.

Nous débouchons sur un immense plateau, à 4 600 m ; le désert, l’immensité … et bientôt apparaît une longue chaîne de montagnes qui marie plusieurs nuances de couleurs, du marron, orange, rouge, comme si un peintre avait recouvert la terre de coups de pinceaux. Nous voici en plein cœur du désert de Siloli, waouhhh !!! Belle récompense après cette piste difficile.

SUD LIPEZ DESERT DE SILOLI (4)

L'Altiplano bolivien est un lieu qui se mérite mais qui offre des paysages parmi les plus beaux d'Amérique du Sud... Des kilomètres et des kilomètres avalés parmi ce désert pour arriver à "l'arbre de pierre", sculpté par le vent et l’érosion. Ici des pierres gigantesques perdues au milieu d'immenses plateaux prennent des formes extravagantes.

 SUD LIPEZ ARBRE DE PIERRE (1)

 Nous repartons par une super piste, bien tracée et sur laquelle la machine est passé. Il s’agit en fait de la piste « touristique » qui traverse également toute la Réserve Nationale ; il n’y a plus aucun problème de navigation ou de franchissement.

 Nous découvrons, du haut d’une montagne, une tâche rouge vif au loin et nous voici à la LAGUNA COLORADA. Vision féerique. Encore Waouhhhhhhh.

SUD LIPEZ LAGUNA COLORADA (10) 

Nous nous acquittons du droit d’entrée, exorbitant (47 € vu le taux de change pratiqué), qui est fixé pour pénétrer sur cette réserve nationale. Pour le prix, nous avons droit à un petit dépliant avec la carte de la piste « touristique » qui nous permet de bien nous repérer.

 C’est la 1ère fois que nous voyons une lagune de cette couleur. Elle est immense, 60 km², mais sa profondeur ne dépasse pas 80 cm. Sa couleur rouge brillant ou violine dépend de l’intensité de la lumière et est due à la pigmentation des algues microscopiques qui l’habitent et dont une multitude de flamands roses et rouges se régalent. De brillants dépôts blancs de sodium, de magnésium, de borax et de gypse ourlent la rive. Elle est située dans un cadre enchanteur de volcans. Sensation indescriptible, il faut venir, les paysages bouleversants ne se racontent pas !!

 Ici nichent les 3 espèces de flamants d’Amérique du sud ; ce sont les espèces du froid. Ces fins échassiers se pavanent dans des lacs glacières à 5 000 m d’altitude. La vision de ces oiseaux blanc-rosé, au bec et à la queue noirs, ajoute une touche de couleur à une palette déjà spectaculaire.

 Le flamant du Chili peut mesurer plus d’un mètre de haut et possède un bec blanc à bout noir, des pattes bleu terne, des genoux rouges et un plumage saumon.

Le flamant de James est le plus petit des trois, avec des pattes rouge foncé et un bec jaune et noir.

Le flamant des Andes, le plus grand, arbore un plumage rose, des pattes jaunes et un bec jaune et noir.

 Les flamants sont dotés d’un système de filtration sophistiqué qui leur permet de purifier l’eau de ces lacs saumâtres et très alcalins. Ils filtrent les algues et les diatomées en aspirant et rejetant l’eau vigoureusement par le bec plusieurs fois par seconde.

 

Une piste contourne la lagune et mène à un petit promontoire situé au milieu de la lagune. C’est juste impossible à décrire ! C’est fabuleux, merveilleux ; nous restons admiratifs malgré le vent froid qui nous balaie. Une pure beauté, peut être la plus belle des lagunes que nous ayons vue. Pour continuer à profiter du spectacle, nous bivouaquons face à ce paysage extraordinaire.

 SUD LIPEZ LAGUNA COLORADA (21)

 Altitude : 4 350 m

 Km au compteur : 18 834

 Km du jour : 134

  

VENDREDI 27 AVRIL 2012

- 3° / 9° - Soleil – Quelques nuages

 Nous partons à 7 H 30 pour arriver aux geysers pendant leur période d’activité importante.

Nous assistons au lever du jour sur la lagune et les montagnes pendant que la piste grimpe. Lorsque nous atteignons 4 800 m, les bas côtés deviennent blancs de neige. Nous continuons notre escalade et atteignons 5 023 m un peu avant d’arrive aux Geysers. C’est notre record !

 

Nous nous stationnons devant les geysers. Ils sont moins impressionnants que ceux d’El Tatio au Chili. En fait, seuls des jets de fumée sortent des entrailles de la terre et très peu d’eau bouillante. Il fait un froid glacial et nous ne restons pas longtemps dehors.

 SUD LIPEZ GEYSERS (2)

Nous reprenons la piste principale et continuons à descendre vers le sud pour atteindre la Laguna Salada. Elle est toute gelée.

SUD LIPEZ LAGUNA POLQUES (5)

Nous la longeons et arrivons aux thermes de Polques, au pied du  volcan Polques. Un petit bassin où l’eau jaillit à 30° C et où quelques touristes se motivent pour un bain dans cette eau riche en minéraux, réputée soulager les rhumatismes et l’arthrite.. . Nous, nous prenons les photos par les vitres du camion !

 SUD LIPEZ LAGUNA POLQUES (2)

La poursuite de la piste nous mène au Désert de Dali, un immense plateau coloré situé à 4 450 m. Pierres immenses taillées par les vents, mélange de couleurs détonantes, un bel hommage au peintre.

 SUD LIPEZ DESERT DE DALI (1)

SUD LIPEZ DESERT DE DALI (2)

Nous atteignons bientôt l’extrémité sud de la Bolivie et sa frontière avec le Chili. Une dernière merveille se cache derrière les montagnes, à quelques kilomètre de la frontière seulement, à plus de 4 400 m d’altitude, la Laguna Verde, dominée par le Volcan Licancabur (5 960 m) que nous avions vu lors de notre arrivée au Chili.  Sa superbe couleur bleu-vert est due à l'importante concentration en carbonates de plomb, de souffre, d'arsenic et de calcium. Un vent glacial souffle en permanence sur la surface du lac, le couvrant d'une brillante écume verte et blanche, comme de la mousse. Splendide !

 SUD LIPEZ APPROCHE LAGUNA VERDE (2)

A l’extrémité de la piste, nous découvrons la Laguna Blanca. Un vent violent nous empêche de tenir debout et nous admirons cette lagune du camion.

 SUD LIPEZ LAGUNA BLANCA (2)

Nous rebroussons chemin et nous arrêtons déjeuner près de la Laguna Verde. La température est remontée à 9° mais le vent insoutenable nous empêche de rester à l’extérieur.

 SUD LIPEZ LAGUNA VERDE (3)

 Nous remontons jusqu’à la Laguna Salada qui est toute gelée ; des vigognes y font du patin à glace !! 

SUD LIPEZ LAGUNA SALADA (2)

Nous bifurquons maintenant vers Quetena Chico situé à 73 km. La piste est moins large et semble moins utilisée. Le vent se déchaîne et il devient difficile d’ouvrir une vitre tellement le sable vole. Après avoir parcouru un plateau, la piste rentre dans une gorge. Elle se rétrécit encore et devient très caillouteuse. En voyant un petit coin entre des rochers, nous décidons de stopper là pour aujourd’hui. Il serait dommage de continuer alors que nous ne pouvons même plus sortir du camion tellement le vent est violent.

 Nous sommes ballottés de tous côtés ; c’est pire que sur le bateau !

 Altitude : 4 290 m 

Km au compteur : 19 038

 Km du jour : 204

  

SAMEDI 28 AVRIL 2012

- 6° / 3° / 9° / 15° - Soleil

 Le temps est plus clément ce matin ; il fait froid mais sans vent, c’est supportable.

 

Nous reprenons notre piste au travers du canyon ; dès le début nous traversons un cours d’eau gelé. Beaucoup d’autres passages à gué vont se succéder. Le camion joue un peu le brise-glace.

ROUTE POLQUES A QUETENA CHICO (13)

Le canyon est très beau car toute la rivière est tapissée de mousse ; on croirait que l’eau est verte. En fait il y a très peu d’eau et la mousse s’est installée dans le lit de la rivière.

 ROUTE POLQUES A QUETENA CHICO (10)

Nous traversons plusieurs vieux villages. Dans l’un d’eux, les lamas sont encore dans l’enclos ; un beau tableau.

ROUTE POLQUES A QUETENA CHICO (3)

Nous voyons aussi beaucoup de troupeaux dans les montagnes.

Nous arrivons à QUETENA CHICO, petit village minier qui marque la sortie de la Réserve Nationale. De là partent 2 pistes, l’une vers Tupiza, l’autre vers Uyuni, notre direction.

 

La piste est très caillouteuse en montagne et pas mal ravinée. Elle est surtout très irrégulière, passant d’une piste étroite et peu marquée à un « boulevard ». De plus, au passage des villages et des cours d’eau, il y a énormément de traces qui se dispersent et il n’est pas toujours facile de trouver son chemin, surtout vers la fin, lors du passage de plusieurs bras de rivière où l’on perd complètement la trace et où nous avons du mal à trouver la sortie pour atteindre l’autre berge. 

Autour du village de ZONIQUERA, nous découvrons nos 1ers champs de quinoa, jaune, rouge. Apparemment la récolte s’achève et pleins de gerbes sont disposées dans les champs.

 ROUTE ZONIQUERA A PISTE POUR UYUNI (2)

Un peu perdu après avoir traversé un village et demandé notre chemin, nous nous retrouvons face à un salar. Quelques traces semblent le traverser. Après une hésitation, nous nous y engageons. JM roule vite, espérant minimiser les risques d’enlisement jusqu’au moment où une « marche » l’oblige à donner à un grand coup de frein. Nous sentons que les roues s’enfoncent légèrement et que le camion a besoin de toute sa puissance pour progresser. Les minutes semblent longues ; heureusement le bord du salar n’est plus qu’à 1 km et nous rejoignons la terre ferme.

ROUTE ZONIQUERA A PISTE POUR UYUNI (5)

 

Devant nous, la route d’Uyuni, belle et bien tracée !

Ces derniers km au sein du Sud Lipez nous font finir sur une grande émotion ! Nous supposons que nous n’avons pas vraiment suivi la piste principale car cette fin dans le salar n’est pas très logique. De plus, nous ne sommes pas passés par Alota, village qui normalement est situé sur la piste. Nous sommes néanmoins bien arrivés !

 

Avec ses rudes paysages de montagne, ses hauts sommets andins surplombant un paysage irréel avec des lacs peuplés de flamants roses, ses geysers bouillonnants et ses couleurs minérales hallucinantes, le Sud Lipez est peut être la région la plus magique du pays. Malgré l’afflux de visiteurs, elle reste sauvage et isolée, avec des pistes cahoteuses, des villages miniers éparpillés.

L’ambiance de bout du monde est renforcée par la rigueur du climat et les vents violents.

L'aventure s'achève, mais nous avons des images merveilleuses plein les yeux, c'était simplement unique... ; dommage c’est passé trop vite. Ces paysages sont tellement extraordinaires que l’on est envoûté par la beauté des lieux et que l’on voudrait ne jamais les quitter.

 

Après quelques km, nous arrivons à CULPINA K, un village authentique avec quelques petites maisons aux couleurs vives. Un panneau internet nous interpelle. Nous sortons le micro et oui, il y a la wifi, dans un si petit village !

C’est la fin d’après-midi, nous décidons de rester là, sur la place principale.

La connexion Skype avec Laure nous apprend que nous devons refaire nos papiers pour les impôts ; il est bien dur de se faire oublier de la France … 

Altitude : 3 760 m

Km au compteur : 19 191

Km du jour : 153

 

 

DIMANCHE 29 AVRIL 2012

 

Le ciel bleu nous incite à aller faire le tour du village à pieds.

 CULPINA K (7)

Nous reprenons ensuite la piste vers Uyuni. Nous stoppons à SAN CRISTOBAL visiter le village. Il est plus grand et plus animé que Culpina K, avec un petit marché.

 SAN CRISTOBAL (4)

Nous arrivons à UYUNI en début d’après-midi. Il y a le marché du dimanche qui se tient dans la rue de Potosi avec plein de déballages. Nous faisons une belle ballade. Les femmes portent toutes des jupes plissées, des grosses chaussettes et un petit chapeau haut. L’ambiance est bien typique ! Par contre, il est très difficile de les photographier car elles refusent catégoriquement et surveillent de très près les appareils photos.

 UYUNI (6)

Nous passons la fin d’après-midi à refaire notre dossier pour les impôts et dormons devant la caserne, endroit très calme.

 

Altitude : 3 670 m

Km au compteur : 19 295

Km du jour : 104

 

LUNDI 30 AVRIL 2012

-5° / 5° / 16° - Ciel bleu

Vers 9 H nous partons pour l’Office du tourisme qui fait également poste de police touristique. Un flic est seul dans le bureau et ne peut nous donner aucun renseignement.

Nous allons voir les banques mais c’est fermé ; idem à la poste. Apparemment c’est férié, probablement le pont avec le 1er Mai qui est férié ici aussi.

Les magasins sont également fermés et certains ouvrent doucement ; nous nous demandons si il n’y aurait pas un changement d’heure sur la Bolivie. Nous allons nous renseigner.

Avant de quitter la ville, nous cherchons de l’essence. La 1ère station est fermée. Devant la 2è, à l’autre extrémité de la ville, il y a une queue d’une quarantaine de voitures. Comme nous n’avons pas le choix, nous attendons. Par chance un gentil conducteur vient nous prévenir que la queue est pour l’essence ; pour le gasoil, il faut passer sur le côté et aller directement à la pompe. Effectivement, seuls 2/3 camions font la queue. La jeune fille qui nous sert nous prévient que le prix est différent pour les étrangers. Nous le savions. Nous mettons beaucoup de temps à faire le plein car nous utilisons le filtre, vu la réputation du gasoil bolivien. Au moment de payer, la jeune fille va chercher le chef pour qu’il nous calcule le prix « étranger » car la pompe ne calcule que le prix standard. Le chef cherche d’abord un stylo, puis tourne en rond, puis nous dit que c’est compliqué la facture et que nous pouvons payer le prix affiché sur la pompe. On ne se le fait pas dire 2 fois ! 3.72 Bolivianos le litre au lieu de 9.53 Bolivianos 

Nous partons direction le fameux Salar d’Uyuni. L’entrée, située à 25 km, un peu après le village de COLCHANI, est marquée par le poste de police et un péage de 5 Bol.

Nous faisons quelques km ; autour de nous l’immensité du salar, à perte de vue. Nous sommes aux portes du Salar, à 3 650 m.

SALAR D'UYUNI (10)

C’est le plus haut et le plus grand du monde. Il resterait encore environ 10 milliards de tonnes de sel dans ce salar. La piste traverse une zone où le salar est encore plein d’eau, avec de beaux reflets bleutés. Nous stoppons là car le poids du camion n’est pas le même que celui des 4X4 qui continuent la piste en traversant l’eau ; nous ne voulons pas prendre le risque de nous enliser.

Dommage, cela devait être fabuleux de se retrouver seuls au milieu du salar. Nous sommes un peu victime de notre confort ; le camion est gros et très lourd et sachant que personne ne peut nous tirer, nous ne pouvons pas prendre de risques.

Nous revenons sur Uyuni pour prendre la route vers Potosi.

Tout doucement nous grimpons dans la montagne.

A PULACAYO, village semi déserté, des rochers aux couleurs vives se dressent à côté de la route.

Après 20 km de mauvaise piste car la route est en travaux, nous profitons d’une route goudronnée toute neuve. Notre 1ère vraie route depuis longtemps.

Nous nous arrêtons bivouaquer dans le creux d’une montagne, entourés de lamas.

Aujourd’hui la journée a été beaucoup plus clémente. Dès 10 H du matin, la température était agréable et en cette fin de journée il fait encore 12°.

 

Altitude : 3 400 m

Km au compteur : 19 473

Km du jour : 178

 

 

MARDI 1er MAI 2012

- 4° (au levé du jour) / 5 / 19° - Soleil

Nous reprenons notre belle route goudronnée et faisons un stop dans un village minier. C’est férié et tous les hommes du village sont autour du terrain de foot, à regarder un match.

Sur la route, nous sommes étonnés de trouver des stalactites alors que le soleil chauffe bien.

 ROUTE VERS POTOSI

Nous atteignons POTOSI, grande ville accrochée à la montagne et célèbre pour sa mine.

POTOSI (1)

 Les Hollandais, Gerda et Loet, nous avaient dit de ne pas rentrer dans le centre ville car ce ne sont que petites ruelles. Nous nous stationnons donc à l’entrée de la ville mais en fait un peu trop loin. Il nous faut gravir les rues extrêmement pentues pour accéder au centre ville historique. La ville étant à une altitude de 4 070 m, nous montons bien doucement.

Sur l’une des places principales, remplie de petits kiosques proposant de la nourriture, un avec des tables, des chaises et un barbecue nous parait sympathique. Nous y prenons notre 1er repas bolivien. Nous sommes contents de goûter différents légumes inconnus. Par contre, nous devons réclamer des couverts ; tous les gens autour de nous mangeaient avec leurs doigts.

 POTOSI (3)

Nous faisons une belle ballade dans les ruelles ; beaucoup de vieux balcons et de bâtiments coloniaux.  

POTOSI (14)

Dommage, 1er Mai oblige, tous les établissements sont fermés et la ville est bien calme. Nous n’avons pas de chance, cela fait plusieurs fois que nous nous trouvons dans une ville pendant un pont.

Même les églises sont fermées et nous ne pouvons qu’admirer les portails.

 POTOSI (5)

Cela ne nous empêche pas de trouver une pâtisserie et de manger notre 1er gâteau bolivien ; pas mauvais mais un peu sec quand même.

Après plus de 3 H de ballade, nous rejoignons le camion, bien fatigués.

A ce moment un homme en tenue de pompiste nous accoste et nous dit qu’il va aller ouvrir la station service au bout de la rue et que si nous venons faire le plein, il nous fera un prix spécial.

Nous y allons et discutons car il faut payer une commission au pompiste et une au policier qui est là. Après une dure négociation, nous acceptons de payer le litre 5.5 Bolivianos au lieu de 3.72 (prix Bolivien) et 9.53 (prix étranger). C’est notre 1ère confrontation à la corruption !

En fait c’est l’état qui subventionne le carburant et il fait surveiller les pompes afin que l’aide ne profite qu’aux Boliviens et qu’il n’y ait pas de marché noir de la part des habitants des pays limitrophes. Toutefois, les salaires étant très bas en Bolivie, chacun essaie de récupérer un peu d’argent…

Nous quittons la ville ; dès la sortie, il y a un péage car toutes les « vraies » routes boliviennes sont payantes. Nous nous dirigeons vers Oruro. C’est une route de montagne qui s’élève jusqu’à un col puis continue à traverser plusieurs chaînes de montagnes. Nous attendons d’être moins haut pour le bivouac mais ce n’est pas très facile.

Juste avant le coucher du soleil, nous trouvons un petit coin plat et abrité, en contrebas de la route. Nous sommes néanmoins à 

Altitude : 4 180 m

Km au compteur : 19 675

Km du jour : 202

 

 

MERCREDI 2 MAI 2012

- 4° / 5° / 25° - Soleil

Nous reprenons notre route à travers la montagne. L’altiplano offre tout un beau dégradé de vert avec de grands troupeaux.

Un peu avant CHALLAPATA, nous quittons la zone montagneuse et les cultures apparaissent : du quinoa, mais la récolte est terminée, et plein de champs de seigle ou d’orge.

Nous nous arrêtons aux thermes de PAZNA. Le complexe comprend un grand bassin entouré de bains privés que l’on réserve pour une demi-heure. JM essaie le grand bassin mais l’eau n’y est que tiède. Nous allons donc dans un bain privé où l’eau sort à une température d’environ 37°. Nous en ressortons tout détendu.

Nous poursuivons la route et arrivons en début d’après-midi à ORURO. Nous avons rendez-vous avec Gerda & Loet, les Hollandais, et nous trouvons assez facilement la société « Green Metal » qui les héberge. Nous sommes bien accueillis et nous installons avec eux dans le fond du terrain.

Le patron achète du minerai, le concasse, l’analyse et revend principalement le minerai contenant de l’argent aux Chinois. Il y a donc des petits tas de cailloux un peu partout et pas mal de poussière.

Nous passons une agréable soirée chez Gerda & Loet, des gens vraiment adorable

 

Altitude : 3 700 m

Km au compteur : 19 879

Km du jour : 204

 

 

JEUDI 3 MAI 2012

Nous partons dès le matin, tous les 4, pour visiter le Musée des Minéraux, situé au sud de la ville.

Nous prenons un collectivo (un minibus qui fait taxi collectif) devant le portail de la société car l’intérêt du collectivo est qu’il s’arrête à la demande sur son trajet prédéfini. Il nous mène en centre ville où nous en prenons un autre pour rejoindre le musée qui est situé au sein d’une université. On se demande si il est ouvert au public car il n’y a pas de guichet. Ils finissent par trouver quelqu’un pour nous ouvrir la porte et nous allons visiter tous les quatre. Il y a plus de 5 000 minéraux, pierres précieuses, fossiles et cristaux du monde entier exposés dans des vitrines en bois installées au milieu d’escaliers, de murs en brique et de parois en verre. C’est très intéressant.

 ORURO MUSEE DES MINERAUX (2)

Nous repartons en centre ville et traînons dans les rues animées d’Oruro.

ORURO (2)

 Il y a plein de petits déballages, de marchés, de stands de nourriture en tout genre. Cela fait plaisir de se sentir riche, car ici les prix sont bas. Cela nous rappelle un peu l’ambiance thaïlandaise.

ORURO (7)

Nous jouons un peu les paparazzi pour photographier la vie bolivienne car ici les gens ne veulent pas être pris en photo.

 ORURO (25)

ORURO (52)

Nous reprenons un collectivo et rentrons « chez nous », bien fatigués. 

Altitude : 3 700 m

Km du jour : 0

  

VENDREDI 4 MAI 2012

 Journée bricolage, nettoyage, lavage ; nous ne sortons pas de la cour de la société.

A cette altitude, nous nous sentons beaucoup plus apte au travail ; cela fait du bien de respirer plus tranquillement.

 CHEZ GREEN METAL (5)

 

Altitude : 3 700 m

Km du jour : 0

 

SAMEDI 5 MAI 2012  

Le matin nous partons avec le quad au marché de plein air, à l’entrée de la ville. Des montagnes d’oranges et de cacahuètes jonchent le sol. Nous repartons comme tout le monde avec notre sac de 25 oranges pour 1.10 € et plein d’autres fruits et légumes.

MARCHE PLEIN AIR ENTREE ORURO

En début d’après-midi, nous partons en centre ville visiter le Museo Sacro, Folklorico, Arqueologico y Minero.

ORURO (55)

La 1ère partie de la visite nous conduit dans une ancienne galerie minière présentant divers équipements faisant le quotidien des mineurs. Elle contient également deux représentations d’El Tio, l’esprit démoniaque du monde souterrain. Ensuite nous remontons dans l’autre partie du musée qui renferme des objets très divers : des têtes en pierre de lama, des costumes et masques de diable et des articles religieux.

 ORURO MUSEE FOLKLORICO Y MINERO (6)

 

Nous continuons la ballade dans les rues commerçantes et passons, entre autres, dans celle regroupant les échoppes d’articles de sorcellerie et d’herbes médicinales.

Nous rentrons le soir les jambes bien fatiguées.

Altitude : 3 700 m

Km du jour : 0

 

DIMANCHE 6 MAI 2012

Personne ne travaille dans l’entreprise ; cela fait du bien d’être au calme et nous en profitons pour nous relaxer un peu et finir nos préparatifs avant de reprendre la route.

Nous organisons également une séance « coiffeur » en plein air et à domicile ! C’est Gerda qui s’improvise coiffeuse, avec d’ailleurs beaucoup de talent. Nous en ressortons tout rajeuni !

 SEQUENCE COIFFEUR JM (3) - Copie

 

SEQUENCE COIFFEUR MS (5)

Fin prêt, nous abandonnons les Hollandais et reprenons la route direction La Paz.

 

La route est plutôt monotone. Après une centaine de km, nous nous arrêtons sur la place d’un village.

 

Altitude :

Km au compteur : 19 988

Km du jour : 109

  

LUNDI 7 MAI 2012

4° / 9° / 25° - Soleil

Au levé du jour, nous entendons des bruits de bouteilles de gaz ; nous nous demandons ce que c’est à cette heure. Lorsque nous nous levons, à 8 H, nous découvrons une immense file de bouteilles alignées dans le milieu de la rue où nous sommes garés, avec plein de gens qui attendent.

PANDURO CAMION GAZ (14)

 Un peu plus tard, nous voyons le camion arriver et l’échange de bouteilles commence. Nous apprenons que le camion passe tous les 15 jours et que les boliviens des petits villages alentour doivent venir là pour échanger leur bouteille. Il y a énormément de femmes, avec des chariots, des brouettes ou qui partent avec leur bouteille sur le dos, dans leur aguayo (pièce de tissu traditionnel andin qu’elles portent en travers sur le dos et qui leur sert à tout, aussi bien à porter le bébé, que du bois, des colis …).

 

PANDURO CAMION GAZ (10)

 PANDURO CAMION GAZ (12)

Pendant ce temps, nous regardons un rassemblement sur la place qui jouxte la rue. Nous avions décidemment choisi la bonne place hier soir ; il y a du spectacle !

Les enfants d’une école arrivent, quelques musiciens en tête dont l’un frappe sur sa grosse caisse avec une bouteille plastique.

Après un court discours, les jeunes jouent l’hymne national pendant la levée de 3 drapeaux. Puis un professeur fait un discours sur l’attitude à avoir en cas de séisme. Le rassemblement est clôturé par la montée sur l’estrade d’un jeune qui semble jouer un court acte de pièce de théâtre.

 PANDURO ECOLE (7)

PANDURO ECOLE (14)

Nous allons faire nos courses au petit marché tout proche avant de reprendre la route.

Nous nous arrêtons peu de temps après pour prendre de l’essence et négocions à 5 Bol. (0.55 €) le litre. Pendant que nous faisons le plein, nous voyons plein de gens arriver et mettre des cailloux en travers de la route. Nous voilà confrontés à notre 1er « bloqueos » bolivien.

Le blocage des routes étant ici un sport national, nous ne sommes pas étonnés. Nous discutons 3 mn et ils nous laissent passer.

 Au 2è barrage, ils nous font comprendre qu’il faut faire le tour par les chemins de terre. Nous traversons un gué et rejoignons la route un peu plus loin.

 Au 3è à l’entrée d’une ville, nous faisons de nouveau un détour pour passer.

A la sortie de la ville, au 4è, nous passons sans encombre.

Au 5è, après 15 à 20 mn de discussion, en leur faisant croire qu’il y a un tigre dans le camion, ils nous laissent passer en tant que touristes.

C’est bien la route est vide, pas de circulation. Heureusement qu’il y a les barrages pour nous divertir car la route est monotone. Nous sommes entourés de petites collines, avec des cultures ou des pâturages où paissent lamas, moutons, chèvres, sous la surveillance d’une femme généralement.

 Nous arrivons maintenant dans les faubourgs de La Paz et là les manifestants sont beaucoup plus nombreux et plus organisés : semi-remorque en travers de la route et ils brûlent des pneus. Nous essayons de contourner le barrage par les petites rues de terre et après avoir manqué d’arracher les câbles électriques, nous ressortons dans la ville dans le milieu du barrage. Là des centaines de gens marchent sur la route et il n’est pas question de passer. Il est 17 H, nous décidons de rester et d’attendre la levée du barrage.

EL ALTO BARRAGE (2)

 

EL ALTO BARRAGE (1)

 

Un coup de klaxon nous fait regarder par la fenêtre ; ce sont les Viajeros, la famille franco-belge, qui sont là. Bonne surprise, on les croyait déjà vers le Pérou.

Quitte à attendre, on prend l’apéro tous ensemble ; cela nous donne le temps de nous raconter toutes nos péripéties.

A partir de 21 H, les manifestants se font moins nombreux mais il faudra attendre 22 H pour que le passage soit libre. Une file ininterrompue de camions démarre. Nous suivons la grande artère à double voie sur laquelle nous nous trouvons. Il n’y a aucun panneau et dans le noir, nous nous demandons comment nous allons trouver la route de l’aéroport. Suivant les informations données par d’autres voyageurs, c’est une bonne solution d’aller s’installer sur le parking de l’aéroport car une fois l’entrée payée, on peut y rester le temps que l’on souhaite et c’est sécurisé.

Les barrages sont levés mais la route est pleine de pierres, de pneus brûlés ou encore en feu. Il faut slalomer entre tous les obstacles. Heureusement, personne ne roule vite.

A un moment, Jean-Marc pense reconnaître des pistes d’aéroport sur sa gauche. Nous bifurquons et effectivement à l’entrée de la route, il y a un petit panneau avec un dessin d’avion et l’inscription 1.3 km. Nous sommes sur la bonne voie. Nous arrivons très vite à l’aéroport et rentrons sans problème. Les parkings sont vides. On s’y installe. En 30 mn, nous sommes arrivés, c’était inespéré.

 Après cette grande journée pleine d’aventure, nous ne demandons pas notre reste. Au lit vite fait, même si, revenus à 4 058 m (c’est ce qu’indique la panneau de l’aéroport), nous avons du mal à trouver le sommeil.

Altitude : 4 050 m

Km au compteur : 20 141

Km du jour : 153

 

MARDI 8 MAI 2012  

La nuit a été bonne ; aucun avion ne circule la nuit.

 Nous allons dans l’aéroport chercher des informations. Aucun transport ne circulera aujourd’hui pour raison de grève, nous répond l’hôtesse. Nous comprenons, les routes sont toujours bloquées ; nous nous en doutions car cela ne dure jamais une seule journée.

LAPAZ AEROPORT

 

Nous nous renseignons sur l’accès à la wifi et passons la journée dans le camion. Entre coups de téléphone grâce à Skype, recherches sur internet et le blog, la journée passe vite.

 

 Altitude : 4 050 m 

 Km du jour : 0

 

 

MERCREDI 9 MAI 2012

Dès que le soleil a réchauffé l’air froid de la nuit, nous prenons le minibus de l’aéroport pour nous rendre dans le centre ville de LA PAZ.

L’aéroport est situé dans le quartier El Alto, c'est-à-dire la ville haute alors que La Paz se trouve au fond d’une immense cuvette.

Une route à deux voies relie les 2 zones ; 800 m de dénivelé en 9 km ; c’est vertigineux. Le minibus la descend à une allure folle. Dommage, la vue sur La Paz, accrochée dans la gorge, semble magnifique.

 Nous descendons du minibus dès l’entrée dans la ville, à la place San Francisco. Cela grouille de monde, des passerelles relient les 2 côtés de la rue et le centre commercial Lanza. Pas très facile de s’y retrouver.

 LA PAZ (8)

 

LA PAZ (4)

 

Nous commençons par le quartier chic et nous dirigeons vers la Calle Jaén où se situent plusieurs musées. L’accès se fait par des escaliers et une rue bien pentue. Nous mettons un certain temps à l’atteindre. C’est une rue coloniale très jolie qui regroupe en fait 4 petits musées.

 LA PAZ RUE JAEN (3)

Le Musée del Litoral présente des reliques et cartes historiques de la guerre de 1884 qui fit perdre à la Bolivie son accès à la mer au profit du Chili.

Le Musée de l’Or expose des œuvres pré-colombiennes en argent, or et cuivre. Il est très joliment aménagé.

 LA PAZ MUSEE DE L'OR

 

L’ancienne résidence de don Pedro Domingo Murillo contient des œuvres d’art et du mobilier colonial, des textiles, des instruments de musique, de la verrerie et de l’argenterie ayant appartenu à l’aristocratie bolivienne.

 LA PAZ RESIDENCE MURILLO (1)

 Ces musées sont petits mais intéressants et nous y passons un moment agréable, d’autant qu’il n’y a personne.

 En quittant cette rue, nous voulions aller à la Cathédrale mais toutes les rues sont barrées par la police, bien équipée. En fait il y a une manifestation des services de santé qui regroupent des milliers des personnes. Sur la place de la cathédrale se trouve également le palais du gouverneur et c’est pourquoi tous les accès sont fermés. Nous longeons la manifestation un bon bout de temps et quittons le quartier.

 LA PAZ (7)

 

La Paz est une ville grouillante de vie, d’activité et d’odeurs. Déambuler dans la ville est, en soi, une petite aventure.

 Nous nous dirigeons vers les rues du marché. Là aussi, elles sont à pic. Il faut dire que pas une seule rue de La Paz n’est plate.

 Nous faisons notre pause déjeuner dans un petit restaurant local puis attaquons la montée. Heureusement les stands de chaque côté de la rue nous divertissent.

 Nous arpentons ainsi les rues commerçantes pendant longtemps en essayant de calculer notre trajet pour éviter de monter et descendre sans cesse. Chaque échoppe, chaque boutique, chaque pas révèlent une découverte. Nous flânons dans des rues aux spécificités différentes : tissus, matériel électrique (petit flash back sur le passé), vêtements, articles de sorcellerie, souvenirs, coiffeurs, agences de voyages …

 Dans une rue, nous tombons sur le camion EDF local ; effectivement il y avait bien besoin d’une intervention ….

 LA PAZ EDF

 

Le dépaysement est total, c’est super.

Nous finissons par redescendre vers la place où nous sommes arrivés pour trouver le minibus pour le retour vers l’aéroport.

Sur l’avenue principale, c’est une cohue indescriptible. Des centaines de minibus circulent, s’arrêtent pour laisser descendre et monter des passagers en plein milieu de l’avenue. Ils ont tous des panneaux sur le pare-brise indiquant leur trajet. Nous faisons comme tout le monde et avançons sur la rue pour essayer d’apercevoir le nôtre. Lorsqu’il passe, il est plein mais les gens nous font une petite place.

Nous rejoignons le camion, bien épuisés mais nous avons passé une bonne journée dans cette capitale grouillante et surprenante. Heureusement que toutes les ruelles sont piétonnes car l’air est irrespirable. On a l’impression que chaque bus essaie de cracher un panache plus noir que les autres. Il y a assez peu de voitures particulières mais des centaines de gros bus Dodge et de minibus en tout genre, tous bondés.

Altitude : 4 050 m

Km au compteur : 20 141

Km du jour : 0

 

  

JEUDI 10 MAI 2012

Ce matin nous quittons l’aéroport pour nous rendre à TIWANAKU, situé à 72 km. Il nous faut traverser El Alto par son grand boulevard à 2 voies. La conduite des boliviens est en fait une conduite sans règle ; entre klaxon et intimidation des plus gros, chacun essaie de passer.

CIRCULATION EL ALTO (1)

 Le pire est que l’avenue est remplie de piétons qui traversent d’un côté à l’autre, de minibus en travers d’où descendent ou montent des passagers, de personnes qui sont assises sur le terre plein central au ras des véhicules. Même les chiens semblent s’amuser à traverser.

A cela il faut encore ajouter les nids de poule et les ralentisseurs, au cas où l’on aurait réussi à dépasser le 10 km/H. !

Certains véhicules, pour ce sortir de ce capharnaüm, empruntent carrément les voies en sens inverse moins chargées, et se retrouvent face aux bus, camions roulant eux dans le bon sens. Quelques appels de phare et coups de klaxon, chacun se poussent un peu, et ça passe !

  CIRCULATION EL ALTO (6)

C’est une vraie pagaille qui me fait penser à Tripoli. Je pense qu’il faut être parisien pour braver un tel désordre !

Les trottoirs eux aussi débordent : piétons, vendeurs ambulants, essaient de se frayer un chemin.

A la sortie de la ville, on peut enfin distinguer les maisons. Elles sont toutes en briques rouges mais les 3/4 ont des trous béants à la place des fenêtres. Rien n’est terminé, cela donne une impression de grande pauvreté. Quand au bas côté, c’est une déchetterie à ciel ouvert, sur des kilomètres.

Nous finissons par rejoindre la campagne, avec ses cultures, ses paysans, ses troupeaux et leurs gardiens.

 

 ROUTE EL ALTO A TIWANAKU (1)

 

Un panneau indiquant un mirador, nous allons jeter un oeil au paysage : au loin scintille La Paz, et devant s'étendent des cultures.

ROUTE EL ALTO A TIWANAKU (9)

ROUTE EL ALTO A TIWANAKU (10)

 

Nous arrivons sur le site de TIWANAKU. On sait peu de choses sur le peuple qui édifia ce grand centre cérémonial, vers 700 av. JC. Cette société semble avoir disparue vers l’an 1 200.  Cette région devint plus tard le vaste Empire inca.

  Les trésors de Tiwanaku ont été dispersés et l’or pillé. Seuls quelques vestiges sont conservés par la Bolivie : de grandes statues de pierre sont restées sur place et le Museo Litico, installé sur le site, présente l’énorme Monolito Bennetto Pachama.

  La visite du site archéologique se résume principalement à la découverte de monticules de dalles de basalte et de grès :

  - Le Temple semi-enterré est une fosse acoustique en grès rouge dont les murs sont ornés de 175 visages sculptés dans la pierre.

TIWANAKU TEMPLE SEMI ENTERRE (2)

 

TIWANAKU TEMPLE SEMI ENTERRE (3)

 

 - La pyramide d’Akapana, se dresse sur une colline de 16 m de haut, presque carrée. Les archéologues pensent que cette pyramide était un temple cérémoniel où avaient lieu les sacrifices animaliers. 

 TIWANAKU PYRAMIDE

 

- Kalasasaya, ou le Temple du Soleil, est une plate forme rituelle partiellement reconstruite dont les murs sont faits d’énormes blocs de grès rouge et pierre volcanique parfaitement ajustés pour former un socle de 3 m de haut. Dans l’un de ses angles, se dressent la Porte du Soleil. Ce portail, taillé dans un seul bloc d’andésite (pierre volcanique), était vraisemblablement associé à la divinité solaire. Des bas-reliefs ornent un côté de cette pierre qui pèserait 44 tonnes ! 

 TIWANAKU PORTE DU SOLEIL (2)

TIWANAKU PORTE DU SOLEIL (3)

 

Un autre portail similaire, mais plus petit, la Porte de la Lune se situe à l’extrémité du site. Elle est décorée de sculptures représentant des animaux. 

 TIWANAKU PORTE DE LA LUNE

 

Un autre centre de fouilles est situé un peu plus loin ; il s’agit de la Porte du Puma. Aux alentours de ce temple, des mégalithes de plus de 130 tonnes ont été découverts. On y distingue 2 matériaux différents : des énormes blocs de grès pour le début de la construction et ensuite des blocs de basalte assemblés par des joints et des entailles. 

 TIWANAKU SITE PORTE DU PUMA (3)

 

Un système sophistiqué d’irrigation en terrasses existait également sur le site.

 Nous quittons cette civilisation disparue pour rejoindre le Lac Titicaca tout proche.

  Très vite, nous apercevons cette étonnante tache bleu saphir qui s’étend au cœur de l’Altiplano.

  Les bords du lac étant principalement constitués de roseaux, nous cherchons un endroit pour nous stationner avec vue sur le lac. Nous nous installons près du port de la marine nationale d’eau douce, (probablement l’un des seuls ports boliviens, puisque ce pays a perdu son accès à la mer), dans le village de GUAQUI.

Nous y voyons le soleil se coucher derrière de gros nuages noirs coiffant les montagnes qui bordent le lac. 

 GUAQUI BIVOUAC LAC TITICACA (6)

 Km au compteur : 20 232

 Km du jour : 91

  

VENDREDI 11 MAI 2012

 2° / 23° - Soleil

  Nous marchons jusqu’au bord du lac pour prendre quelques photos. Nous sommes à la pointe extrême sud du lac ; quelques km plus loin, c’est le Pérou.

 Couvrant 8 400 km² et situé à 3 800 m d’altitude, c’est le plus vaste lac de haute altitude au monde. Je ne sais pas si c’est aussi le plus beau mais il est magnifique.

  Nous revenons donc vers La Paz et prenons une piste pour Pucarani, juste avant le péage de LAJA. C’est plutôt une piste 4X4 qui nous mène à travers la campagne profonde bolivienne. Nous reculons d’un siècle : les paysans et paysannes sont courbés dans les champs, travaillant la terre à la main ou labourant avec une charrue et un bœuf. Tous les petits villages sont en terre. Les pâturages sont remplis de vaches, moutons et ânes.

  Nous croisons également 2 fermières qui emmènent leurs troupeaux mais ce qui n’est pas banal, c’est que chaque animal porte une muselière de laine faite au crochet : 2 grands lamas, des vaches, des moutons et des petits cochons.

  Si nous nous regardons la vie bolivienne, les boliviens nous regardent aussi passer, ce qui nous empêche de faire des photos ; dommage, certaines scènes en vaudraient vraiment la peine.

  En tous cas, ce fut une belle promenade dans l’ancien temps.

  Il est midi lorsque nous atteignons PUCARANI. Alors que nous roulons depuis 2 H sur la piste défoncée, nous apercevons une belle route goudronnée qui fait des « 8 ». Incroyable, un petit circuit automobile se niche dans ce village perdu. Son accès est fermé par un immense et beau portail. Nous ne saurons pas à qui il appartient ; les habitants continueront à emprunter la piste caillouteuse !

  La belle place du village offre plusieurs petits restaurants locaux. Nous allons à un proposant de la truite. Cela s’avère être un très bon choix. La grand-mère est aux fourneaux, à l’extérieur, et veille au confort de ses clients, surtout lorsqu’ils sont étrangers. Nous avons droit à une belle nappe peinte et elle renvoie les gobelets plastique pour nous faire apporter de vrais verres. Bon, question hygiène, nous aurions préféré les gobelets en plastique car ils avaient l’air neufs ! Nos 2 belles assiettes et la bouteille de Fanta nous coûteront 4 € ….

  RESTAURANT PUCARANI

 

Nous reprenons la piste qui cette fois est large et belle et nous mène à BATALLAS, et HUARINA où nous retrouvons les bords du Lac Titacana, cette fois sur sa rive est. 

 LAC TITICACA VUE PANORAMIQUE (2)

 

Nous continuons un peu la route panoramique avec ses belles vues sur le lac. Nous trouvons un accès sur sa rive ; une piste part du village de HUATAJATA et nous amène au ras de l’eau. Nous ne demandions pas mieux. Le coin est calme et sauvage. Plein de canards habitent les roseaux.

LAC TITICACA BIVOUAC (10)

LAC TITICACA BIVOUAC (15)

 Quelques pêcheurs viennent en soirée lancer leurs filets. 

 LAC TITICACA BIVOUAC (19)

 

Nous restons là, face au lac ; ce sera notre bivouac du jour.

LAC TITICACA BIVOUAC (1)

(Waypoint : S 16.12.812 ; W 068.42.120)

 Altitude : 3 800 m

 Km au compteur : 20345

 Km du jour : 113

 

 

SAMEDI 12 MAI 2012

 

 

 

8°/ 22° - Soleil et nuages

 

Au réveil nous entendons les petites vagues s’écraser sur le bord du lac. Il y a du vent et le lac est donc moins calme qu’hier. Les roseaux, éclairés par le soleil sont tout blonds et ondulent sous le vent.

 

Après avoir fait le plein de calme, nous allons reprendre la route vers La Paz.

 

Nous nous arrêtons en cours de route au grand marché de BATALLAS pour y faire nos courses. Maintenant nous avons l’habitude : chaque marchand prépare des petits tas d’un produit pour un prix fixé. Ainsi il n’utilise pas de balance. Si l’on demande un kilo d’un produit, il sort un petit peson, y accroche le sac plastique et l’affaire est faite. Pour le pain, c’est pareil ; nous savons maintenant qu’il ne faut pas demander la quantité de pain que l’on souhaite mais donner le prix que l’on souhaite payer. Ainsi nous demandons du pain pour 2 Bolivianos ; ce qui représente 4/5 petits pains.MARCHE DE BATALLAS (5)

 

Nous nous rendons ensuite dans l’allée de la viande. Il s’agit de petits étals, avec quelques morceaux de viande. Ne nous demandez pas si c’est réfrigéré ou à l’abri de la poussière ! C’est l’Amérique du Sud ; en tous cas, pour l’instant, nous avons toujours mangé de la très bonne viande, et très fraîche.

 

En chemin, nous grignotons un empanada, chausson fourré de légumes et petits morceaux de poulet.

 

Comme c’est jour de grand marché, il y a aussi plein d’allées de vêtements, de bricolage, de bazar. Je réussis à prendre une photo d’un étalage de jupons. C’est bien coloré. Les femmes en portent toutes sous leur grande jupe.

 

 MARCHE DE BATALLAS (6)

 

Nous reprenons la nationale qui nous ramène à El Alto, avec toujours autant de poussière et de circulation.  

 

Le samedi semble être le jour de la lessive ; au passage de tous les cours d’eau, nous voyons des familles laver leur linge à la rivière.

 

 ROUTE BATALLAS A LA PAZ (3)

 

 

Nous rejoignons le parking de l’aéroport, bien à l’écart du bruit et de l’agitation de la ville.

Ici, l’aéroport est multi-fonctions : lieu de stationnement pour les voyageurs comme nous mais aussi studio photos pour les mariages.

 

 LA PAZ MARIAGE AEROPORT (1)

 

Nous sommes samedi après-midi et les voitures de mariés défilent les unes derrière les autres pour venir faire des photos dans le petit jardin face à l’aéroport 

 

 LA PAZ MARIAGE AEROPORT (2)

 

On ne change pas ses habitudes, même un jour de mariage !

 

 LA PAZ MARIAGE AEROPORT (4)

 

 Altitude : 4 050 m

 

Km au compteur : 20 422

 

Km du jour : 77

 

 

 

 

 

 

 

 

DIMANCHE 13 MAI 2012

 

10° / 15 ° / 20° - Soleil et nuages

 

 Il y a eu un gros coup de tonnerre dans la nuit et un peu de pluie. Ce matin le soleil est voilé et la température plus élevée que d’habitude au levé du soleil.

 

 Dès 9 H, nous partons pour le grand marché d’El Alto.

 

 El Alto est la ville banlieue populaire et grouillante qui s’étale sur des kilomètres au bord de l’immense gorge abritant La Paz. Une fois n’est pas coutume, les riches sont en bas et les pauvres les regardent du haut !

 

 EL ALTO MARCHE (1)

 

 Après avoir parcouru plein de rues avec des déballages et des petits marchés, nous tombons sur un immense terrain rempli de déballages sur 5, 6 allées et des km de long.

 

 EL ALTO MARCHE (2)

 

 Les stands se touchent, pas un cm² n’est perdu. Cela doit avoir la taille de la braderie de Lille ! On y trouve de tout : un peu d’alimentation, des vêtements, des chaussures, des sacs, des produits d’hygiène, de cosmétiques, des couvertures, des pièces automobiles, de l’électricité, des jeux et articles pour enfants et partout des petites cantines proposant de la soupe ou des assiettes de viande et légumes.

 

 Parmi tous ces étalages, beaucoup sont à même le sol. Il y a énormément de fripes et d’objets de 2è main.

 

 En fait, je crois que nous avons vu tout ce qui existe, sauf ce que je cherchais, du dissolvant. Il faut dire que ne connaissant pas la traduction espagnole, je n’ai pas demandé ; il y en avait sûrement quelque part !

 

 Nous réussissons à nous faufiler pour approcher du bord du plateau d’où nous avons une vue magnifique sur la ville de La Paz ; elle s’étend à perte de vue, entourée de collines et dominée par le sommet enneigé du majestueux mont Illimani (6 402 m).

 

 LA PAZ VUE DE EL ALTO (1)

 

La brume et la pollution ne nous permettent pas de faire de belles photos !

 

 LA PAZ VUE DE EL ALTO (5)

 

 Nous reprenons la ballade dans le marché et allons reprendre des forces dans une petite cantine. Notre assiette nous coûte 1.5 € ; elle est copieuse : porc grillé, riz, pomme de terre classique et sucrée, banane cuite, salade. Pour ce prix, les couverts se limitent à une cuillère à soupe.  Nous voulons du typique, nous en avons !

 

 Nous capitulons devant l’immensité du marché et décidons de prendre le chemin du retour car nous sommes loin de l’aéroport.

 

 Nous passons la fin d’après-midi sur le blog ; nous ne retrouverons probablement pas une connexion de sitôt en Bolivie ; nous voulons donc vous envoyer des nouvelles.

 

 Altitude : 4 050 m

 

Km au compteur : 20 422

 

Km du jour : 0

 

 

 

 

 

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Commentaires
D
Bonjour,<br /> <br /> nous partons dans 10 jours de la Paz en Direction du sud Lipez. Nous sommes à vélo. Avez vous conservé certains points GPS qui pourraient nous aider dans notre orientation ? Merci<br /> <br /> <br /> <br /> Fred
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